Le Vrai Visage du MOUVEMENT CITOYEN: «Un ensemble d’individus à la solde d’un réseau de fossoyeurs de l’économie nationale»

Cependant, un examen approfondi de cette assertion nous amène à l'évidence que, sur le terrain politique, le vocable est dénué de tout sens réel. Tantôt le mouvement citoyen se fait...

31 Août 2006 - 22:16
31 Août 2006 - 22:16
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Cependant, un examen approfondi de cette assertion nous amène à l'évidence que, sur le terrain politique, le vocable est dénué de tout sens réel. Tantôt le mouvement citoyen se fait passer comme étant le «parti» de la demande sociale, donc un parti agissant au nom de l'ensemble du peuple malien, ce qui est même contraire à la quintessence du multipartisme pour lequel le peuple malien s'est battu.
A vrai dire, le mouvement citoyen peut se définir comme étant un ensemble d'individus à la solde d'un réseau de fossoyeurs de notre économie nationale et lié à un intérêt quelconque prenant la grande masse de nos compatriotes au dépourvu, de façon à faire matérialiser leur ambition sordide et mercantile consistant en l'acquisition du pouvoir à tout prix. Se disant bien que l'affaire politique ne saurait se prévaloir d'une quelconque éthique.
Cette réalité est favorisée surtout par le comportement nomade de la classe politique qui a dévalorisé en soi le mot "militant"
La politique du «ventre» et de "l'individualisme" a pris le pas sur la politique de la "raison" et tend à faire revivre le culte de la personnalité.
 
La différence entre les deux mouvements est le récipissé
 
Le récépissé est la pièce-maîtresse autorisant un groupe de personnes à exercer une activité préalablement déterminée (comme parti politique ou association).
Or, le défi est lancé à tout militant se réclamant du mouvement citoyen d'apporter la preuve de l'existence d'un quelconque récépissé délivré par l'autorité administrative compétente. Il y a lieu pour les partis politiques d'en tirer toutes les conséquences de droit et de fait d'une telle anomalie source d'amateurisme politique. Le mouvement citoyen usurpe les avantages dévolus aux partis politiques : activités sur le terrain, structure d’organisation. Il y a même un troisième mouvement qui est, on ne peut plus, respectable.
S'il est vrai que l'avènement de la démocratie a été salutaire dans notre cher pays, force est de reconnaître que cette démocratie si chèrement acquise est gravement effarée par le comportement " hors-la-loi " de certaines personnes déambulant ça et là tout en se faisant appeler mouvement citoyen.
 
Quand ATT se démarque du mouvement citoyen
 
Il n'y a pas de similitude entre "le mouvement citoyen et la vindicte populaire" deux entités bien distinctes. La vindicte populaire était liée aux problèmes sociaux que le peuple malien endurait. Cette unanimité n'était, en fait, que l'expression d'une colère collective contre le régime totalitaire de Moussa Traoré. Le contexte n'étant pas le même, ce mouvement citoyen ne peut, en aucun cas, incarner les réalités de ce pays. L'actuel mouvement citoyen ne peut se prévaloir des mêmes idéaux ayant conduit à la chute du régime autocratique. L'honnêteté intellectuelle et le courage politique exigent que tous ceux qui se réclament de ce mouvement fassent connaître leur coloration politique.
Le peuple malien est assez mûr pour faire la distinction entre un parti politique et un mouvement d'une telle nature qui, en réalité n'est qu'une duperie. Ceci est d'autant plus grave que le mouvement citoyen semble avoir l'emprise sur toute notre administration et bloque certains rouages de notre système politique au vu et au su des acteurs que nous sommes. La responsabilité de l'administration face au mouvement citoyen est patente, elle n'ose pas lever le petit doigt pour dénoncer l'illégalité d'un quelconque acte parce que les gouvernants y trouvent leur compte. Face à certaines circonstances, ne dit-on pas que le silence est plus grondant que le tonnerre lui-même. Mais en présence du danger certain qu'incarne ce courant de pensée ou du moins cette incurie politique que constitue le mouvement citoyen, est-il permis de garder le silence? C'est tout juste à cette problématique que nous avons esquissé en toute humilité une réponse à travers ces quelques lignes.    
Nous constatons un dérapage qui nous éloigne de l'objectif que nous nous sommes fixé après les évènements du 26 mars (voir préambule Constitution du Mali). Il est regrettable de voir certains cadres abandonner leur parti d'origine au grand dam de leurs militants au profit du mouvement citoyen.
La candidature indépendante, une hypothèse adoptée par la conférence nationale se situe dans la droite ligne de tous ceux qui entourent la personne de ATT. Le mouvement citoyen n'étant pas un parti politique par essence a forgé son candidat indépendant qui fait l'objet de tant de convoitise de la part de ceux-là mêmes qui ne partageaient pas sa pensée politique : le consensus politique. A vrai dire le mouvement citoyen ne peut se définir que comme le regroupement d'individus opportunistes prêts à suivre l'humeur du prince. La politique de "pour ou contre" ATT doit être bannie dans ce pays.   Il faut prendre garde, en vue d'extirper de nos rangs les aventuriers et les plagiats avant que cela ne devienne un phénomène récurrent qui servira de jurisprudence et pour cela aucune solution ne sera de trop.
 
 
Mouhamadou S KEITA
Jurisconsulte
BP : 2711 BAMAKO

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