Ahmed Diane Séméga: : «Rien ne peut se faire sans le PDES en 2012»
Loin de l’ambiance festive de la matinée sur le terrain militaire, le Président du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES), Ahmed Diane Séméga, a reçu la presse. A bâtons plus que rompus, il en a profité pour mettre les points sur certains «i».
Tout d’abord, en ce qui concerne l’absence de certains ténors, lors de ce lancement du PDES à Nioro, tels que Jeamille Bittar, Amadou Goïta… «Pour Amadou Goïta, je ne sais pas. Mais je sais que Bittar est très occupé. Il a voulu qu’on repousse la date de cette manifestation. Nous avions déjà fixé tout et nous ne pouvions plus changer» a répondu le patron du PDES. Sans omettre d’ajouter: «il n’y a pas de bras-de-fer entre Bittar et moi». Toutefois, Ahmed Diane Séméga reconnaît, à demi-mots, qu’il y a souvent «des coups de coude pour bien se positionner entre lui, Bittar et même Ag Boya».
Plus les débats et la nuit avançaient, plus la langue de notre interlocuteur se déliait. C’est dans ce cadre qu’il a affirmé, ou plutôt martelé, que «ceux qui pensent que le PDES sera un complément se trompent. Nous ne nous ajouterons à aucun parti politique, tout au moins au premier tour. Nous aurons notre candidat et, le moment venu, il sera présenté à nos militants». A la question de savoir si c’était lui, Ahmed Diane Séméga? Les journalistes ont eu droit à une réponse à la Séméga. Une ruade, si vous voulez. «Ma candidature ne me préoccupe pas aujourd’hui. Je pense plus au PDES et à sa bonne marche. Je pense plutôt à mettre en œuvre la volonté du Président de la République. Je ne suis pas candidat, jusqu’à preuve du contraire». Justement, le Président de la République, Séméga a très bien en tête sa phrase qui dit «toute personne qui veut se présenter à la présidentielle de 2012 doit quitter le gouvernement». Mais, pour Séméga, «cela n’est pas, non plus, d’actualité. Pourquoi dois-je quitter le gouvernement, alors que je n’ai pas encore émis l’intention de briguer la magistrature suprême? Pourquoi les gens sont-ils si pressés de me voir quitter le gouvernement ?». Pour la phrase d’ATT, le premier responsable du parti a son explication: «Le Président de la République a voulu, avant l’organisation de ce scrutin, empêcher certains d’utiliser l’argent du contribuable pour battre campagne». Et lui, dans tout cela, serait-on tenté de se demander? Jugez-en vous-mêmes. D’ores et déjà, Séméga promet de «publier sa fortune officiellement» quand il quittera son poste. Pour quelle destination ? Il n’a pas été clair là-dessus.
Et pas plus clair sur les relations qu’il entretient avec l’ex-Premier ministre, Modibo Sidibé. «Je ne suis pas en contact avec lui comme avant». Par contre, sur son éventuelle alliance avec ce dernier, il sursautera ou presque: «Au PDES, on ne parle pas de Modibo Sidibé, car il n’a jamais été militant. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas enregistré sa demande d’adhésion. Donc, pour nous, il est hors de question de penser à Modibo Sidibé au sein de notre parti».
Nous l’avons volontairement omis, mais, il faut le dire, Ahmed Diane Séméga ne peut pas prononcer une phrase sans y mettre le nom d’ATT. Lors de la rencontre de samedi soir, il allé jusqu'à qualifier certains commis de l’Etat «d’hypocrites». «Le fait que je fasse référence à ATT est un signe de reconnaissance, d’honnêteté. Je ne fais pas le griot. Certains ont trouvé une autre tournure en mettant «les plus hautes autorités». C’est hypocrite. Est-ce qu’il y a une plus haute autorité que le Président de la République?».
Des différents tiraillements dans certaines coordinations régionales, on apprendra que tout va bien. Comme d’habitude, jusqu’à ce que ça casse. Le référendum à venir est «une bonne chose pour notre pays». Un processus que le PDES, défenseur premier des actes d’ATT, «cautionne entièrement». «Le référendum peut se faire en trois mois. Ceux qui veulent nous barrer la route, en disant que le temps nous est compté, ne savent pas qu’ils font du mal à notre pays».
Il faut retenir que, dans la matinée, sur le terrain militaire, c’était une foule des grands jours qui s’était donné rendez-vous. Plusieurs barons du parti ont, eux aussi, marqué de leur présence ce lancement du PDES à Nioro, qui restera gravé dans les annales politiques du Mali. Il s’agit notamment de l’ancien ministre Ndiaye Ba, de l’Honorable Dr. Ousmane Bah, du jeune opérateur économique Ibrahima Diawara et de Djibril Tall, pour ne citer que ceux-ci.
Paul Mben, envoyé spécial
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