Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali : ‘’La liberté de contester est un acquis énorme du Mouvement démocratique’’

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Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale

Le groupe patronal de la presse écrite, en partenariat avec la Maison de la presse a organisé le dimanche 25 mars 2018, une conférence débat à la Maison de la presse de Bamako sur le thème : « Le Mouvement démocratique : 27 ans après, défis et perspectives ». ce débat contradictoire présenté par le journaliste Chahana Takiou était animé d’une part, par les acteurs du mouvement démocratique dont Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, Hamidou Konaté, directeur général de la coopérative Jamana, Souleymane Koné, vice-président du parti Fare AnKa Wuli, le journaliste Belco Tamboura, victime de la révolution du 26 mars 1991 et d’autre part, l’ancien ministre, Choguel Kokala Maïga, président du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr), qui est proche du dictateur Moussa Traoré. Au cours de ce débat qui a duré pendant plus de trois heures de temps, il y a eu des révélations.

Premier à prendre la parole, l’ex président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoum Diallo a invité les uns et les autres à arrêter de cloisonner les démocrates et patriotes du Mali. « Arrêter de dire que c’est le mouvement démocratique qui a détruit l’armée, qui a fait ceci, qui a fait cela », a-t-il souhaité. Invité à faire le bilan des 27 ans du mouvement démocratique, le Pr Ali N Diallo a fait savoir que c’est grâce au mouvement démocratique qu’il y a eu une presse libre. « La liberté de contester est un acquis énorme du Mouvement démocratique », a-t-il dit.

Selon lui, IBK est plus redevable au peuple malien qu’Alpha Oumar Konaré qui a fait 10 ans au pouvoir. Parlant de l’actualité, il a souhaité à ce qu’on trouve une solution à la crise que traverse le Mali. Est ce que la crise actuelle n’est pas consécutive à la mauvaise gouvernance du mouvement démocratique ? Souleymane Koné, vice-président du parti Fare AnKa Wuli, réfute cette accusation en disant que l’objectif du mouvement démocratique était l’avènement du multipartisme, de la liberté d’association, de la liberté d’opinion qui est une réalité aujourd’hui.

« Il y a eu des avancées mais il reste beaucoup à faire…le Mouvement démocratique a fait son heure. A partir des élections générales de 1992, les partis politiques ont pris le relais et c’est à eux de faire leur bilan », a-t-il déclaré. Est-ce que la presse a joué et continue de jouer sa partition ? Le journaliste Belco Tamboura, victime du 26 mars 1991, car ayant reçu une balle à l’époque, répond par l’affirmatif. Selon lui, l’organisation de ce débat prouve à suffisance que la presse est entrain de jouer son rôle.

Aux dires de Belco Tamboura, l’une des principales revendications en 1991 était la justice. « Le 26 mars a appris aux maliens le droit de protester. En tant qu’acteur du mouvement démocratique, je ne pouvais pas imaginer que les hommes politiques puissent se métamorphoser comme ça », a-t-il martelé. Pour sa part, Hamidou Konaté, directeur général de la coopérative Jamana, a précisé que le mouvement démocratique a atteint ses objectifs à travers des réalisations comme la construction des lycées. « Il y a une crise de gouvernance. Il faut qu’on arrête l’auto flagellation. L’existence du pays est en cause eu égard la crise intercommunautaire entre Peulh et Dogon. Notre pays vit une situation extrêmement difficile », a-t-il dit.

Seul face aux acteurs du mouvement démocratique, l’ex ministre, Choguel Kokala Maïga, président du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr) a fait savoir que les objectifs des acteurs du mouvement démocratique n’étaient pas les mêmes. Car, selon lui, certains cherchaient à renverser coûte que coûte le régime de Moussa Traoré. « Le mouvement démocratique ne peut pas se réunir car ils n’ont pas les mêmes objectifs. On a manqué d’honnêteté intellectuelle vis-à-vis du peuple. Des réalisations ont été faites pendant la 2ème République. En 1990, l’armée malienne était la plus puissante de l’Afrique Francophone », a-t-il dit.

De Modibo Keïta a IBK, Choguel a souhaité à ce qu’on fasse le bilan de ce qui a marché pour s’en servir et de laisser de côté le mauvais. « Tant qu’on ne fera pas ça, on n’avancera pas », a-t-il dit. En outre, Choguel a fait des révélations, pour preuve, il dira  qu’en 1990, il y avait déjà un processus d’aller vers le multipartisme au sein de l’UDPM (le parti unique à l’époque). « Moussa Traoré n’a jamais enfermé un journaliste, mais des journalistes ont été emprisonnés après le régime de Moussa Traoré », a-t-il dit. Parlant de l’actualité, Choguel a déploré le fait que la visite du Premier ministre, Soumeylou B Maïga soit négociée. « Le Mali a failli par ce que son armée a été détruite », a-t-il déclaré.

Lors de ce débat, l’assistance aussi a eu son mot à dire à l’image de Dr Nouhoum Coulibaly du CNID FYT, qui a fait savoir que chaque régime au Mali a fait du bon et du mauvais. Quant à N’Diaye Bah de l’Urd, la situation actuelle est déplorable, car, dit-il, il a fait savoir que l’Etat est menacé dans ses formes existentielles. « Nous les acteurs du mouvement démocratique dévons nous ressaisir », a-t-il dit. Dr Chérif pense que la révolution malienne de mars 1991 a un goût d’inachevé. « 27 ans après, le défis qui se pose au mouvement démocratique est son unité », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

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1 commentaire

  1. les affirmations de koukala ne sont pas fondée et avec sa politique du mangeoire il a contribué largement à la perversion de nos idéaux de bonne gouvernance.vive le Mali, vive la democratie

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