Selon l’Accord cadre issu des négociations entre la Cédéao et le Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE), un Premier ministre, chef de gouvernement, disposant des pleins pouvoirs et ayant pour mission de conduire la Transition, gérer la crise dans le nord du Mali et organiser les élections, devra être nommé après l’installation du président de la République par intérim.
[caption id="attachment_59857" align="alignleft" width="315" caption="Michel Sidibé"]

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Parmi les personnalités dont les noms reviennent de plus en plus pour occuper la Primature, il y a le navigateur interplanétaire Dr. Cheick Modibo Diarra, président du RpDM, l’ancien Premier ministre Soumana Sako dit « Monsieur Salaire », président de la CNAS-Faso hèrè, le secrétaire exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et le spécialiste des élections, le Général Chiaka Sangaré, directeur de la Délégation aux élections (DGE). Lequel parmi ces personnalités aura la préférence des hautes autorités qui dirigent le pays, à savoir le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, et le président du Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), le capitaine Amadou Haya Sanogo ? Ou bien, au-delà de ce cercle restreint, vont-ils aller chercher, ailleurs, l’oiseau rare comme Premier ministre de la transition ?
S’il y a quelqu’un qui est prêt à sacrifier sa candidature à la prochaine élection présidentielle dans le but de servir la nation au niveau de la Primature, c’est bien le navigateur interplanétaire, Dr. Cheick Modibo Diarra, dont le parti, le RpDM, vient de prendre la décision de ne pas présenter de candidat à cette élection au cas où son mentor et président est promu Premier ministre de la transition. Cette décision a été prise, en effet, le samedi 7 avril lors d’une réunion ordinaire du RpDM. Toute chose qui atteste que Dr. Cheick Modibo Diarra pressent, lui-même, quelque part que les plus hautes autorités pourraient avoir besoin de lui pour occuper le poste de Premier ministre.
Selon des sources proches du RpDM, l’ancien patron de Microsoft Afrique et Moyen Orient aurait déjà pris langue avec la première puissance militaire du monde, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, afin qu’elle soutienne le Mali dans la reconquête des territoires sous contrôle des bandits armés et des groupuscules islamiques. A cet égard, Dr. Cheick Modibo Diarra aurait eu l’aval des autorités américaines de fournir à notre pays, le temps de bouter les bandits hors du Mali, des hélicoptères bombardiers « Apache » capables de mener une centaine de sorties de jour comme de nuit. Pour cela, les Américains auront besoin uniquement que le Mali mette à leur disposition la base de Sevaré. Aucun combat au sol n’est envisagé. Les militaires maliens se préparant seulement à aller installer leur logistique dans les villes et localités libérées suite aux frappes des bombardiers appuyés en cela par les renseignements fournis par les satellites militaires.
[caption id="attachment_59858" align="alignleft" width="310" caption="Cheick Modibo Diarra"]

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Toujours selon cette source, les Etats-Unis seraient prêts, à la demande de Dr. Cheick Modibo Diarra, a doter notre pays d’un fichier biométrique, d’un coût de 7 milliards F CFA, pour servir de carte d’électeur dotée d’une puce, mais aussi de carte d’identité. C’est ce système qui vient d’être récemment utilisé au Cap Vert où le président sortant a été battu aux élections de…13 voix. Comme on le voit, Dr. Cheick Modibo Diarra, qui est détenteur d’un Ph.D en Génie mécanique, a de solides relations sur le plan international qui peuvent, si elles sont mobilisées comme cela se dit, aider notre pays à recouvrer la totalité de son territoire. Et cela dans un bref délai.
Né en décembre 1950 à Nyamina, l’ancien ministre des Finances, Soumana Sacko, est un économiste formé aux Etats-Unis à l’instar de son cadet Dr. Cheick Modibo Diarra qui est aujourd’hui âgé de 59 ans. Il a été, sous le régime de Moussa Traoré, ministre de l’Economie et des Finances. Il a démissionné (chose rarissime) de son poste afin de ne pas cautionner certaines pratiques sous la dictature. Renonçant ainsi à plusieurs dizaines de millions F CFA que ce poste lui procurait en terme d’avantages. Ce comportement courageux, voire hardi, lui vaudra d’être rappelé, sous la Transition en 1991, pour occuper le poste sensible de Premier ministre de l’époque post dictatoriale devant conduire à la démocratie multipartite. Incorruptible, doté d’une grande intelligence, Dr. Soumana Sako est aux yeux du peuple qui trime l’incarnation même de la bonne gestion. Ce qui n’est pas rien en ces temps où la cupidité des dirigeants les a coupés de ce même peuple.
[caption id="attachment_56610" align="alignleft" width="250" caption="Soumana Sacko, président Cnas-Faso Hèrè"]

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Dr. Soumana Sacko était attendu pour être candidat à la présidentielle prochaine. Mais l’on se demande s’il a pu fournir les signatures nécessaires à son parrainage. En tout cas, on le dit prêt à renoncer à sa candidature afin de servir le pays au poste de Premier ministre de la Transition qui s’ouvre maintenant. En tout cas, le président de la CNAS- Faso Hérè a, lui-aussi, des solutions pour sortir de la crise au nord Mali. Lors de la conférence de presse, consacrée à cette crise, le 23 février 2012, il a développé deux voies essentielles pour y parvenir, à savoir : le renforcement des capacités de nos forces armées et de sécurité et la poursuite du dialogue politique avec les groupes organisés.
Quant à Michel Sidibé, qui est un spécialiste mondial de la santé, il est né en 1952 et est titulaire de diplômes universitaires en économie, en développement international et planification. Depuis le 1er décembre 2008, il est le secrétaire exécutif de l’ONUSIDA basée à Genève. Au Mali, il a travaillé dans les années 1982 pour la Fondation Terre des Hommes. Peu connu au Mali à cause de son long séjour à l’extérieur, cette personnalité dynamique et affable pourrait s’avérer un gestionnaire perspicace et proposer des solutions de sortie de crise avec un carnet d’adresses assez fourni pour nous attirer les faveurs d’une communauté internationale le plus souvent lente dans ses réactions.
La position de militaire en ces temps de crise sécuritaire pourrait légitimement servir l’ambition du Général Chiaka Sangaré de servir son pays à ce haut niveau de responsabilité. Modeste mais efficace, il a géré plusieurs situations de crise électorale, notamment en Guinée Conakry, dans des moments périlleux. Directeur de la Délégation générale aux élections (DGE), il pourrait se sentir aussi bien à l’aise s’agissant des questions militaires au moment où la moitié du pays est sous le règne des barbares sans foi ni loi. A moins que l’histoire du ficher électoral encore mal ficelé ne le desserve dans cette course à la fonction de Premier ministre de la Transition née de l’Accord cadre du 6 avril 2012 entre le CNRDRE et la Cédéao.
Comme on le voit plusieurs personnes seront écoutées pour ne retenir qu’un seul. Au-delà de ce cercle restreint, il n’est pas exclu que la quête de l’oiseau rare se poursuive encore dans la classe des anciens Premiers ministres. En tout cas, tout le monde attend de voir qui sera choisi pour diriger le futur gouvernement de Transition.
Mamadou FOFANA