L’ACCORD DE L’HEMICYCLE : La tactique de Kafougouna a réussi

Interpellé par le député Boubacar Touré de Niono sur l’Accord d’Alger, le ministre Kafougouna a répondu avec concision et clarté et les deux protagonistes ont reçu les félicitations du président de séance Ibrahim Boubacar Kéïta...

16 Août 2006 - 22:15
16 Août 2006 - 22:15
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Interpellé par le député Boubacar Touré de Niono sur l’Accord d’Alger, le ministre Kafougouna a répondu avec concision et clarté et les deux protagonistes ont reçu les félicitations du président de séance Ibrahim Boubacar Kéïta, président de l’Assemblée Nationale, celui-là même qui avait mis en garde en début de séance contre tout débordement. Chose inouïe, entre l’interpellé et l’interpellateur se sont plutôt dégagés des points d’accord ! En ce qui concerne l’éloquence, la qualité des questions et des réponses, il y a eu une parfaite égalité dans l’excellence.

Le pacte national n’a pas été évalué

Si toute action humaine est perfectible, pourquoi n’a-t-on pas évalué le Pacte national pour éventuellement y apporter les correctifs nécessaires? a demandé l’Honorable Boubacar Touré. Le Général a répondu qu’effectivement cette évaluation reste à faire, pour déterminer le coût du Pacte national, dont on peut dire qu’il a englouti des sommes, étant donné que la seule réinsertion des ex-combattants a coûté 9 (neuf) milliards. En tout cas l’Accord d’Alger s’inscrit dans le cadre du Pacte national dont il est seulement un approfondissement. Le Comité de suivi qu’on vient d’installer ne se substitue pas à l’Assemblée régionale, qui n’est pas dissoute; il est provisoire et son existence est due au fait que le Président de l’Assemblée Nationale (son garant politque) et son adjoitn ont rejoint les insurgés. Reconnaissant qu’il n’est pas juriste et que l’Accord du 4 juillet est à considérer sous l’angle du maintien d’ordre dont son département est responsable, le ministre Kafougouna n’y voit rien d’anti-constitutionnel, mais un simple moyen de ramener la paix. Le processus suivi en 2006 est le même qu’en 1991 : après la crise, la médiation. Mais contrairement à ce qui est arrivé en 1991, la médiation n’a pas échoué et avec “les lueurs de solution” qui se présentent ainsi, il ne faut pas aller à la guerre. Peu importait, dès lors, que l’Accord ait été signé par le facilitateur algérien. La tactique de Kafougouna, qui a réussi, est de ramener sans cesse l’Accord d’Alger dans le Pacte national, que l’interpellateur a affirmé reconnaître.

Pourquoi cette récurrence de la rébellion touareg?

Si l’Honorable Boubacar Touré  trouve que le président Alpha Oumar Konaré a su instaurer la paix de 1994 à 2006 (se trompant d’ailleurs sur la limite du régime de celui-ci), le ministre Kafougouna renchérira en faisant remarquer que même cette  période n’a pas été exempte d’attaques répétées attribuées à des bandits du désert mais relevant en fait de la rébellion : le gouvernement a dû gérer ces situations. Les deux hommes étaient donc d’accord pour dire que la rébellion n’a jamais cessé, que chaque régime a eu la sienne, soit quatre ou cinq au total. Tous les deux ont rappelé  les investissements importants consentis de tout temps par la nation pour les régions du Nord. Et tous deux conseillent de réfléchir sur les raisons de l’irrédentisme touareg. Après cet accord parfait entre le député et le ministre interpellé, peut-être faut-il à présent interpeller Iyad et Fagaga, en toute fraternité?

Ibrahima KOÏTA

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