Chronique satirique du lundi : Mon grain de sel : « La marmite a beau être pleine, elle peut toujours recevoir une pincée de sel »

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Déclaration de Politique Générale du Gouvernement
Moussa Mara

 

Le Premier ministre de Fatobougou

Au lendemain de la formation du gouvernement de Fatobougou (pays des fous) un commentateur, pas si fou peut-être, avait lâché : « Ce gouvernement a la faveur de l’indifférence générale ». Il avait raison car parfois l’atonie se présente comme la meilleure défense. Surtout s’il s’agit toujours, à Fatobougou, de prendre les mêmes dont les très proches de la famille, pour recommencer avec les mêmes stupidités.

 

« De véritables bandits ont endetté l’Etat sans aucun crédit budgétaire », a indiqué le chef du gouvernement devant les élus de la Nation. C’est d’autant plus important que celui qui le dit, le Premier ministre, tente ainsi un baroud d’honneur pour défendre son patron de chef de l’Etat, qui vient de payer un nouvel avion présidentiel alors qu’il n’y avait pas de crédit budgétaire.

 

Il a donc fallu endetter Fatobougou auprès d’une banque de la place pour réaliser cette opération. Puisque, comme le dit encore le Premier ministre, «en finances publiques, il est interdit de contracter une dette sans crédit budgétaire», il a donc fait le procès de son patron. Sans appel ! Cqfd (ce qu’il fallait démontrer) : si ceux qui ont endetté l’Etat sans crédit budgétaire sont « de véritables bandits », Fatobougou continue alors d’être dirigé par «de véritables bandits», selon la thèse du Premier ministre.

 

On sait bien que le Premier ministre voulait jouer au héros, disons au Zorro. Finalement, il s’est révélé comme un piètre zéro, pris en flagrant délit de mensonge. En plus, il pensait – à tort- être plus intelligent que tout le monde, en précisant que ces dettes irrégulières sont été essentiellement contractées entre 2008 et 2012. Ce n’est pas pour rien qu’il a visé cette période de traversée du désert de son patron de président de Fatobougou, pour tenter d’extraire sa responsabilité dans la gestion du pays.

 

Il faut vraiment être à Fatobougou pour faire le procès de ceux qui ont géré ce pays auparavant et faire passer l’actuel chef pour le saint des saints. Lui qui a été le Premier ministre pendant six ans, après y avoir été ministre.

 

L’on se rappelle que lors des élections calamiteuses de 1997 à Fatobougou, marquées par un scandale de 27 milliards FCFA, l’actuel chef de l’Etat de était le Premier ministre. Les membres de l’opposition qui avaient usé d’un droit élémentaire en démocratie, c’est-à-dire manifester leur désaccord par rapport à la Commission électorale et au pouvoir en place, ont été enlevés et embastillés. Les élèves et étudiants, quant à eux, ont été tout simplement massacrés. C’est le temps où le féroce gouvernement de Fatobougou avait commandé  des grenades lacrymogènes pour une valeur de 850 millions FCFA.

 

Cette période reste comme un trou noir béant sur la peau de la démocratie de Fatobougou. Mais ces faits sont ignorés par le trop zélé Premier ministre. Peut-être c’est parce qu’il était gamin en ce temps-là ou peut-être encore c’est parce qu’il était parti faire un tour au pays du rebelle Kabila où la démocratie reste un rêve. Mais comme on est dans un pays de fous, ce n’est donc pas gênant que le Premier ministre fasse preuve d’écarts devant les élus du peuple, sans aucun respect des aînés qui sont témoins de l’histoire du Mali.

 

Il est tellement vrai qu’on est à Fatobougou et que le Premier ministre se permet d’affirmer que les dignitaires de l’ancien régime se promenaient dans le monde entier avec un avion non immatriculé et dépourvu de certificat technique, voire de papiers. Comme si, subitement, dans le monde entier, tout le monde était devenu fou –comme à Fatobougou- pour accepter qu’un avion pareil atterrisse dans les aéroports les plus huppés du monde, sans coup férir.

 

On connaissait l’imagination du Premier ministre assez fertile, mais pas au point d’en arriver à délirer. Pour cette fois, le coup de bluff est raté ! Son plaidoyer pour sauver l’image de son chef de président écorche au passage toute la profession de l’aviation civile actuellement vue par la population comme une horde d’irresponsables qui n’a pas osé lever le plus petit doigt pour dénoncer ces gravissimes dérives prêtées à ATT.

 

Que dire aussi de tous les grands pays de ce monde qui ont reçu sur leur tarmac cet avion ? Au vu de ces affirmations fantasques du chef du gouvernement, apparaît un manque notoire de respect de la Communauté internationale dont les grands de ce monde qui ont fait de la complaisance en acceptant le survol de leur territoire par un avion sans papier donc comparable à un Ovni (objet volant non identifié). Cela peut être aussi une incurie que de ramener les règles de l’aviation civile à de la pure combine avec l’ex-chef d’Etat de Fatobougou.

 

De toute façon, si le Premier était vraiment intelligent, comme on le laissait entendre auparavant, il ne se serait pas lancé dans cette voie. Ses arguments fallacieux pour justifier l’achat d’un nouvel avion – rejeté par le Fmi et la communauté des bailleurs de fonds qui détiennent de vraies informations –n’ont de place, en réalité, qu’à Fatobougou (le pays des fous) tellement les faits sont irréalistes dans un monde devenu un village planétaire, dans lequel tout se sait et se vérifie à la minute près. Mais puisque nous sommes à Fatobougou, alors …

 

B. Diarrassouba 

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1 commentaire

  1. IBK et Mara ont besoin l’un de l’autre: l’un pour servir de punching bag et de fusible, l’autre pour ses 15 minutes de ‘celebrite”.

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