Focus: Bilan de la lutte antiterroriste depuis le 11 septembre 2001 : Au moment où les USA s'embourbent en Afghanistan et désertent l'Irak, le Sahel devient une poudrière

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Le 11 septembre 2001, les tours jumelles du World Trade Centrer à Manhattan (New York), un des symboles de l’hyper-puissance américaine,  s’écroulaient sous le choc de deux avions détournés par les membres djihadistes islamistes d’Al-Qaida, tuant tous occupants des aéronefs ainsi que de nombreux travailleurs dans ces immeubles. Deux autres avions s’écraseront, respectivement, sur le Pentagone -siège du département de la Défense- et  à Shanksville, en Pennsylvanie.

Cet attentat, du jamais vu dans l’histoire américaine, a provoqué un choc aussi bien sur toute la nation amércaine que sur le monde entier qui a pu suivre le film à travers les grands medias internationaux. L’horreur était innommable. Et avec lui, une nouvelle catégorie de menace était née. Une nouvelle guerre commença. Désormais pour le monde entier, rien ne sera plus comme avant. Une nouvelle ère – appelée par les spécialistes post 11 septembre- s’ouvrait. Le défi sécuritaire et " la guerre contre le terrorisme ", expression forgée par le gouvernement Bush fils, sont devenus les maîtres mots. En effet, les attentats ont eu comme impact direct, au plan international, d’une part un durcissement des législations antiterroristes et d’autre part des opérations militaires. Sur ce dernier point, sous la férule des USA, une force de coalition internationale lance une chasse à l’homme (il s’agit de capturer mort ou vif la tête pensante d’Al-Qaida, Ben Laden) en Afghanistan. L’offensive a abouti à la défection du régime taliban à l’époque, soupçonné de prêter allégeance à ce chef djihadiste. Plus patents encore, ont été l’invasion de l’Irak et le renversement du régime de Saddam Hussein, en 2003, par les forces armées américaines et britanniques. Bien que l’Iraq de Saddam Hussein n’ait pas participé aux attentats du 11 septembre, le régime baasiste a été désigné par l’administration américaine comme un soutien actif du terrorisme international et un détenteur d’armes de destruction massive, malgré l’absence de preuves sur le terrain.

En dehors du Moyen-Orient et de l’Asie du sud-est, cette lutte anti-terroriste devait toucher la bande sahelo-saharienne où, entre temps, les salafistes (GSPC) algériens, pratiquement mis hors d’état de nuire par la politique de Boutéflika, ont prêté allégeance à Ben Laden et se sont constitués en représentants de la centrale terroriste au Maghreb. D’où AQMI et ses prises d’otages, attaques et exécutions sommaires, qui ont mis à mal les Etats de la sous-région aux frontières aussi immenses que poreuses.

Ainsi donc, après 9 ans de guerres, de traques, d’emprisonnement et tutti quanti, quel bilan peut-on dresser de cette lutte ?

Si la détermination des dirigeants des pays touchés était à la hauteur des horreurs des attentats perpétrés par les terroristes, il convient de reconnaître que cette lutte a un bilan fort mitigé. La sécurité, qui est l’objectif fondamental, est de plus en plus difficile à assurer. Du coup, la menace terroriste est devenue l’épée de Damoclès suspendue sur la tête des populations des pays développés. Les guerres menées n’ont, jusqu’à présent, pas abouti et Ben Laden court toujours. En effet, les Américains et leurs alliés se sont embourbés en Irak à tel point qu’un des slogans porteurs de Barack Obama, lors de la campagne électorale, a porté sur le retour des soldats américains  au bercail. Un retrait qui est effectif depuis hier, après 7 ans d’occupation.

L’Afghanistan, un autre champ de bataille, ne connaît pas également d’accalmie. Chaque jour qui passe la force de la coalition essuie des attaques des Talibans. In fine, pour beaucoup de gens, Américains et non Américains, cette guerre menée au nom de la lutte contre le terrorisme, par le gouvernement Bush, était apparue comme une grande duperie car il s’est avéré qu’elle a eté menée pour des intérêts d’ordre économique (notamment pour du pétrole) et stratégique (faire revivre l’industrie de l’armement) et non pour la sécurité, argument constamment brandi par l’administration de Georges W. Bush.

 Sans être Bagdad ou Kaboul, la bande sahélo-saharienne est devenue, aujourd’hui, une poudrière et dans laquelle Aqmi met à rude épreuve les forces des Etats concernés.

C’est dire que la lutte antiterroriste, qu’elle soit le fait du plus puissant Etat de la planète ou des plus faibles, n’est pas gagnée d’avance. En effet, loin d’être une guerre classique où l’ennemi est identifié et identifiable, le terrorisme est une force invisible qui traverse aisément les frontières et qui n’hésite pas à se fondre dans  la population. Toute chose qui implique une meilleure coopération des entités étatiques (aussi bien en termes de renseignements qu’en termes d’opération conjointe) pour venir à bout du plus grand défi sécuritaire de ce nouveau millénaire.

Mamadou  Lamine DEMBELE

MLD Junio

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