Conclusions préliminaires sur le scrutin du 12 aout 2018 du POCIM : Des dysfonctionnements au crible

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Le Pool d’observation citoyenne du Mali (POCIM)
Le Pool d’observation citoyenne du Mali (POCIM) (photo archives)

Le Pool d’Observation Citoyenne du Mali (POCIM) a dans ses conclusions pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements dans la tenue du 2è tour du scrutin présidentiel du dimanche.

Avec ses 88 Observatrices/Observateurs déployés à long terme (OLT) et 2088 Observatrices/Observateurs à Court Terme (OCT), pour l’observation citoyenne du deuxième tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu le dimanche 12 août 2018 sur toute l’étendue du territoire national et dans les juridictions diplomatiques et consulaires, le Pool d’Observation citoyenne du Mali (POCIM) a, dans son rapport préliminaire, dénoncé certaines irrégularités dans la tenue du scrutin.

Concernant l’ouverture des bureaux de vote, le Pocim a constaté l’ouverture de 99% des bureaux de vote entre 08H et 08H15. Par contre, il a été observé des retards à l’ouverture des bureaux de vote dans les centres de vote de Togueré Sarré dans le cercle de Ténenkou dans la région de Mopti, le Groupe scolaire Saint Joseph de Kalabancoura dans le district de Bamako, l’école 2ème Cycle de Kéla , cercle de Kangaba région de Koulikoro et l’école de Babou Djoni cercle de San dans la région de Ségou.  Toujours ce rapport évoque la présence des délégués des candidats dans environ 77% des bureaux de vote observés.

Dysfonctionnements et les incidents

Les dysfonctionnements remontés par la Pocim sont entre autres: la subtilisation de 24 bulletins de vote de leurs souches à Torokorobougou, au Centre de vote Antoine Dauvin, bureau de vote n°01, en Commune V du district de Bamako ; le non-affichage des listes électorales devant certains bureaux de vote à Bamako et dans plusieurs autres bureaux de vote dans les régions ; la mauvaise qualité de l’encre indélébile, de manière générale ; l’absence de cachet de vote dans plusieurs bureaux de vote à Bamako et dans plusieurs autres bureaux de vote dans les régions ; la non disponibilité de cartes d’électeur non retirées dans plusieurs bureaux de vote, notamment à Massabla Coura dans le cercle de Bougouni.

En outre, la Pocim dénote la persistance du climat de tensions dans certains centres de vote à Ségou, Bamako et dans plusieurs autres localités ; le rejet de vote par procuration à Niaréla (Bamako) ; l’utilisation de deux (02) bulletins pré-signés par des électeurs à Niaréla (Bamako) ; le non-affichage des listes électorale et la mauvaise qualité de l’encre au Groupe scolaire de Hamdallaye à Sikasso ville ; la fermeture anticipée des bureaux de vote à 17h à Kidal, à cause d’une forte pluie  ainsi que la fermeture anticipée du bureau de vote à 17h par le chef de village de N’goro, Cercle de Niafunké, après les échos des attaques dans les villages voisins, notamment Gowali dans la commune de Soboundou ;

Incidents majeurs :

Dans la commune de N’dojiga, les bureaux de vote au nombre de 50 ont été fermés avant l’heure prescrite. Les présidents des BV ont rejoint le chef-lieu de cercle à cause de la menace sécuritaire ; le président du bureau de vote de Doli, Commune de Dodjiga, Youwarou, a fermé le bureau et a emporté l’urne à cause de l’insécurité ;  l’absence d’élection dans le village de Sambéré, un village de la commune de Déboye dans le cercle de Youwarou, à cause de la menace sécuritaire et absence d’agents électoraux dans les BV du village de Sélégourou dans la commune du Farimanke dans le cercle de Youwarou.

Le Pocim déplore l’incendie de deux bureaux de vote à Keltamba dans la commune de Ngouma dans le cercle de Douentza et les agents électoraux ont été molestés vers 11 heures ainsi que l’assassinat du président du bureau de vote du village de Arkodia, commune de Ngorkou dans le cercle de Niafunké, où les 4 assesseurs ont été molestés et le bureau de vote brulé, etc.

Il faut noter que le POCIM a été mis en place par l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE), le Groupe Pivot/ Droit et Citoyenneté de la Femme (GP/DCF), le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ) et les Volontaires pour le Mali (VPM) avec l’accompagnement de l’Institut Électoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA) dans le cadre du « Projet de renforcement du rôle de la société civile dans la promotion de la paix, la cohésion sociale et le processus électoral en République du Mali ».

O.D.

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