La corruption dans le monde : Appel à la conscience collective
Le phénomène de la corruption grandissante est un sujet qui ne peut être actuellement esquivé ou excusé à cause des ravages économiques et sociaux qu’il entraîne à travers le monde et surtout dans les pays en développement. Pour réduire ce fléau, faute de pouvoir l’éliminer...

Le phénomène de la corruption grandissante est un sujet qui ne peut être actuellement esquivé ou excusé à cause des ravages économiques et sociaux qu’il entraîne à travers le monde et surtout dans les pays en développement. Pour réduire ce fléau, faute de pouvoir l’éliminer, M. Robert KLITGAARD, un théoricien américain, propose, à travers son expérience et ses constats dans plusieurs pays du monde, des voies et moyens capables d’aider les responsables de l’action publique à s’attaquer au phénomène de la corruption. Dans un livre « combattre la corruption » qu’il vient de publier, l’auteur aborde avec sérieux l’aspect pratique du problème et propose à la fois des outils analytiques et des études des cas susceptibles de réveiller la conscience populaire.
La corruption est l’un des problèmes majeurs du monde en développement. Il reçoit de plus en plus d’attention au fur et à mesure que nous avançons dans la dernière ligne droite du siècle. Pour apporter sa contribution dans la recherche des voies et moyens contre les ravages économiques et sociaux entraînés par une corruption galopante dans les pays, notamment ceux en développement qui sont les plus touchés par le phénomène, M. Robert KLITGAARD, un grand théoricien américain, a publié un livre avec comme titre «combattre la corruption ». Pour partager le contenu de l’ouvrage et discuter des approches de l’auteur, un débat a été organisé, le vendredi dernier, au Centre culturel américain. Il était animé par M. Robert SMOLIK, professeur à l’Université de Michigan, Ann Arbor.
Dans sa préface, l’auteur part du fait que la corruption tend à susciter trois types de réaction. D’abord la dérobade des populations avec comme argumentaire : «il n’y a rien à faire contre la corruption. Elle existe dans tous les pays du monde et a toujours été présente dans l’histoire ». Ensuite, c’est des tentatives de justifications et enfin avec peu de chance, une analyse utile. Cette dernière est considérée, selon l’auteur, comme une réaction encourageante. Car, une fois le sujet abordé et pris au sérieux, ceux-la même qui évitaient le problème et tentaient de justifier le phénomène se relèvent alors capables d’analyser des situations concrètes et d’imaginer des solutions utiles. Le but de cet ouvrage est donc d’aider le lecteur et surtout les autorités des pays en développement à mieux cerner les comportements liés à la corruption ainsi que les remèdes possibles. Aussi, les invite-t-il à oublier le scepticisme qu’ils ont peut-être acquis en la matière.
Définissant le phénomène et ses causes fondamentales, l’auteur fait remarquer ceci : «Il y a corruption, lorsqu’un individu place de manière illicite ses propres intérêts au-dessus de ceux des gens et des idéaux qu’il s’est engagé à servir ». Il apparaît, selon cette définition, que la corruption revêt des formes multiples et va de l’insignifiant au monumental. Consacrant peu de place à ce qu’on pourrait appeler les causes ultimes de la corruption, l’auteur propose, aux décideurs, la recette de la métaphore économique en vue de lutter efficacement contre le phénomène. Elle consiste à dire que le fonctionnaire est le responsable en chef qui doit soupeser deux choses différentes. D’un côté, l’intérêt qu’il a pour la société à réduire les activités malhonnêtes et, de l’autre, le coût social des mesures à prendre pour parvenir à ce résultat. Aussi, comme le montrent les chapitres 2 et 3 de l’ouvrage, M. Robert KLITGAARD a-t-il lancé une campagne exemplaire contre la corruption dont l’exemple devrait permettre de chasser l’idée selon laquelle il n’y a rien à faire contre le phénomène. C’est pourquoi, à travers des exemples concrets comme le cas de la Philippine et des contacts qu’il a eus avec des décideurs des pays en développement, l’auteur a tenté de proposer un cadre heuristique capables d’aider les responsables de l’action publique à réfléchir de façon plus créative aux moyens de lutter contre la corruption.
Pour conclure, l’auteur invite les lecteurs à la réflexion suivante : quelle que soit l’imperfection des hommes, des sociétés ou de l’ordre international à laquelle nous avons présentement à faire, que pouvons-nous mettre en œuvre pour réduire la corruption, faute de l’éliminer un jour ? Par Mohamed D. DIAWARA
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