Elections partielles dans quatre communes : Le gouvernement désavoue la DGE et fixe un calendrier illégal
Le Conseil des ministres de mercredi dernier a pris le contrepied de la Direction générale aux élections (DGE) du ministère de l'Administration territoriale et des collectivités locales, en choisissant la date du 6 février 2011 pour la tenue des élections partielles dans quatre communes actuellement gérées par une délégation spéciale. Pourtant, les techniciens de la DGE avaient tenu compte de quelques contraintes indéniables pour proposer la date du 27 février 2011.
Sous la présidence du chef de l'Etat, Le Conseil des ministres de mercredi dernier s'est prononcé, entre autres sujets, sur les élections partielles communales qui permettront à la commune IV du district de Bamako et celles de Bourem, Toya (cercle de Yélimané) et Sandaré (cercle de Nioro du Sahel) de choisir, chacune, son maire et son Conseil municipal, le 6 février 2011, c'est-à-dire 21 jours avant la date proposée par la Direction générale aux élections (DGE).
En effet, la DGE avait suggéré le 27 février, en tenant compte de certaines contraintes, dont l'exécution des tâches relevant de la mise à jour du fichier électoral, conformément aux lois et règlements en vigueur. Il faut comprendre que le dernier trimestre de chaque année (du 1er octobre au 31 décembre) est consacré à des opérations de révision des listes électorales. Comme le prévoit la loi, cette période est mise à profit pour recueillir les nouvelles inscriptions, effectuer les transferts demandés et procéder aux radiations nécessaires.
Actuellement, les commissions préposées à cette tâche sont en train de travailler sur l'ensemble du territoire national et ne devront pas arrêter leur travail, légalement, avant le 31 décembre 2010. Ensuite ces mêmes listes seront acheminées sur Bamako, pour permettre à une commission de se réunir, généralement, à partir du 15 janvier, pour les besoins de la centralisation et du dépouillement, c'est-à-dire une sorte de toilettage pour s'assurer que les inscriptions et radiations ont été effectuées dans les normes.
Selon un technicien des opérations électorales, il faut au moins deux semaines de travail ardu pour finaliser ce volet, afin de pouvoir disposer d'un fichier électoral exploitable. Ce qui, logiquement, nous mènerait vers le 30 janvier. C'est-à-dire que, selon le calendrier mis en place par le gouvernement, les candidats seraient en pleine campagne électorale, alors que le fichier électoral ne serait même pas au point. Sur quelle base les listes de candidature seront-elles validées ?
Nous apprenons, par ailleurs, qu'il faut prendre des dispositions pratiques, en partie ou entièrement subordonnées à la disponibilité du fichier électoral : la confection des cartes d'électeurs, des bulletins de vote (les listes candidates), etc. Apparemment, on a commencé à réunir les conditions d'une deuxième annulation dans les localités concernées car les perdants déclarés ne laisseront jamais passer cette situation pour s'avouer vaincus.
Rien que ces questions, parmi tant d'autres, prouvent que le calendrier validé par le Conseil des ministres pose moult problèmes de faisabilité et il y a fort à parier que l'on s'achemine vers un report du scrutin partiel. Il faut rectifier le tir pendant qu'il est temps.
L'on se demande bien où se trouvait le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, Kafougouna Koné, au moment où le Conseil des ministres prenait cette mesure. Il aurait fallu, de toute façon, écouter les techniciens de la Direction générale aux élections, avant de fixer des échéances qui n'ont aucune chance d'être respectées.
Amadou Bamba NIANG
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