Affaire Ahmed Sow : Un corrompu avec ATT ?

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L’actuel Ministre de l’Eau, de l’Energie et des Mines, Ahmed Sow est dans l’œil du cyclone depuis sa nomination à la tête de ce Ministère au début de ce mois. Il serait l’objet de dénonciations internes au CDE (où il officiait) par l’Office de Lutte Anti Fraude (OLAF), un organisme lié aux affaires de l’Union Européenne. Des dénonciations qui auraient déclenché une enquête centrée autour du Directeur du CDE de l’époque, Ahmed Sow aujourd’hui affidé du généralissime Zounzani 1er, prési de tous les maliens.

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De sources généralement bien informées, le 22 juin 2007, notre actuel ministre de l’Eau, de l’Energie et des Mines a fait parvenir sa lettre de démission au conseil d’administration du CDE, soit une semaine (15 juin 2007) après avoir appris  qu’il sera suspendu de son poste à compter du 25 juin jusqu’à la fin de l’enquête de l’OLAF le concernant. Ce qui veut dire, en clair, et si tout s’avérait qu’Ahmed Sow n’a pas démissionné du poste de Directeur du Centre pour le Développement de l’Entreprise (CDE) le 22 juin de son propre chef pour, selon lui, se mettre à la disposition du Mali. Si sa démission était liée à sa participation éventuelle au gofernement, il pouvait s’accrocher à son poste bruxellois jusqu’à ce que le Général-prési de tous les maliens le nomme dans le nouvel appareil exécutif. En tout cas, c’est ce qui se dit à Bruxelles. Il ressort donc qu’il a démissionné pour prendre les devants avant qu’il ne soit rattrapé par les enquêteurs de l’OLAF. Toutes choses qui prouvent qu’il ne porte pas le mérite d’avoir renoncé, de son propre gré, au poste juteux de Directeur du CDE dans le but de servir le Mali. Sa démission ne visait qu’à se mettre à l’abri du vacarme en cours contre lui, au sein de l’UE, selon les responsables de l’OLAF.

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C’est en juillet dernier que l’OLAF a adressé une lettre, restée sans suite, au premier ministre de l’époque, le bien nommé Ousmane Issoufi Maïga, lui demandant son feu vert pour faciliter une enquête au sujet de Ahmed Sow. Cette lettre fait le point du capital que detiendrait, dans certaines entreprises du Mali, Ahmed Sow par tierces personnes interposées. L’OLAF voulait vérifier la véracité de ses soupçons avec l’appui des autorités maliennes. Il s’agissait aussi pour lui d’interroger les personnes dont l’identité a été révélée par l’inspecteur des finances, correspondant de l’OLAF au Mali. Les autorités maliennes observeraient jusque là un mutisme complet autour de cette affaire embarrassante, pour ne pas dire scabreuse.

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Il revient à l’actuel premier ministre, Jimmy le Flic de se prononcer sur cette affaire qui sent la corruption à l’échelle internationale. Le Mali ne peut pas se permettre de garder trop longtemps le silence sur cette affaire en raison de ses bonnes relations avec l’Union Européenne. Le maintien de Ahmed Sow dans le gofernement risque de compromettre ces bonnes relations. En tous les cas, les plus hautes autorités du Mali sont mises devant les faits et doivent par conséquent prendre les mesures qui s’imposent.

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Les parlementaires européens et représentants des Etats européens à l’UE ont l’habitude de s’enquérir de l’évolution des enquêtes de l’OLAF avant de tabler sur d’éventuelles suites judiciaires. Et ils ont toujours fait preuve de détermination à ne jamais baisser les bras devant un cas de corruption touchant les ressources de l’Union européenne.

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Il est regrettable pour le Mali d’envoyer un ministre, soupçonné de corruption, au siège de l’Union européenne pour négocier des projets et programmes d’énergie et d’eau avec la Commission européenne, considérée comme notre premier partenaire dans ces deux secteurs. Il ne sera pas aisé non plus à notre pays d’obtenir de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), de nouveaux financements pour le développement tant que cette institution financière continue de réclamer ses fonds perdus dans des projets au Mali ou à tout le moins de douter de nous. La même question concerne nos voisins impliqués dans la réalisation des infrastructures hydro- électriques régionales, bénéficiant des financements de la banque européenne.

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Sa Majesté Zounzani 1er et Jimmy le Flic vont-ils continuer à ignorer la demande de facilitation d’enquête de l’OLAF alors qu’ils ont tout à y gagner ? Si Ahmed Sow est blanchi par les enquêtes, il sortira grandi et pourra bien exercer ses hautes fonctions sans contraintes majeures. S’il est coupable, le chef de l’exécutif aura découvert à temps un corrompu susceptible de commettre d’autres dégâts  au niveau des ressources du pays. Dans les deux cas, notre pays fera preuve de bonne foi et de disponibilité dans la lutte contre la corruption et l’instauration de la bonne gouvernance.

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Les dépités peuvent contribuer à faire la lumière sur cette encombrante affaire en interpellant le gofernement afin qu’il s’y prononce clairement pour que le pays ne soit pas pénalisé inutilement par l’Union européenne dans ce qu’on appelle désormais l’affaire Ahmed Sow. On doit prouver qu’on est pas un Etat mafieux qui refuse d’assister l’OLAF dans ses enquêtes pour élucider une sombre affaire concernant un ministre de la République.

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Le Palais de Bagadadji peut même demander la mise en place d’une commission parlementaire qui rencontrera l’OLAF,  les milieux de l’Union Européenne et des ACP impliqués dans les opérations d’enquête du CDE. Il s’agira pour cette commission d’éclairer sa lanterne autour de quelqu’un qui est aujourd’hui Ministre dans un département stratégique  du Mali.

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Ceci permettra aux dépités de passer aux peignes fins le curriculum vitae du patron du Ministère de l’Eau, de l’Energie et des Mines dès l’entame de ses fonctions. Ce curriculum vitae ne mentionne pas qu’il aurait fait ses études à l’ECICA après son examen de DEF et qu’il avait travaillé quelque temps avant de se retrouver en France pour d’autres études. Pourquoi cette omission ? Si omission il y a. Son parcours français mérite d’être éclairé afin qu’on sache si réellement il a obtenu le diplôme de doctorat troisième cycle à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires de Saclay. Il se dit que cet institut n’est rien de plus qu’un centre de recherche et non d’enseignement. La vérification de son cursus universitaire doit être faite pour savoir comment il a accédé à la Fac et ce qu’il a étudié réellement dans cette fac, en France.

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Somme toute, notre «brillantissime» ministre, co-auteur du fameux PDES de notre Zounzani national doit rassurer les maliens et l’opinion internationale en montrant patte blanche. Car, il est très mal séant que de graves soupçons pèsent sur un homme de son envergure et qu’il reste aussi muet qu’une carpe.

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La Rédaction

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