Les hommes politiques face à leurs électeurs : Ces Harpagon qui paieront cash leur égoïsme

1 Déc 2011 - 00:00
1 Déc 2011 - 00:00
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Au lieu d'être proches du peuple pour mériter sa confiance afin d'augmenter leur chance  d'accéder aux hautes charges de l'Etat, de nombreux hommes politiques sont plutôt éloignés des masses populaires. Elles qui sont dépositaires de la souveraineté et la délèguent à qui elles veulent lors des élections. Ils sont rares nos leaders politiques et autres cadres des formations politiques qui se donnent la peine de décrocher le téléphone pour, ne serait-ce que témoigner une attention ou une compassion à un compatriote (électeur potentiel) qui est au bout du…fil. Et pourtant, la politique doit être l'antichambre de la générosité.

Vox populi vox dei ! " Si la voix du peuple est bien la voix de Dieu, les hommes politiques sont censés être les canaux d'expression des aspirations populaires, qui sont une émanation de la volonté divine.

L'homme politique, commentent plusieurs politologues, doit, par définition, être très proche du peuple afin d'être un digne dépositaire de ses aspirations. C'est pourquoi, dans la Grèce antique, la démocratie athénienne avait pour théâtre l'agora, la grande place publique où se discutaient les problèmes de la nation ; discussions d'où sortaient les prises de décision les plus importantes. Socrate, Platon et d'autres philosophes de cette époque s'étaient fait les plus grands défenseurs de cette démocratie directe. Et Socrate avait toujours soutenu le principe de "limer et frotter sa cervelle contre celle d'autrui " pour accoucher des meilleures idées devant servir à gérer la société. C'est l'illustration parfaite du " pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ". D'autres érudits dont des philosophes et hommes de lettres français célèbres ont aussi soutenu cette thèse : pas de démocratie sans une participation populaire massive.

Aujourd'hui, on ne le dira jamais assez, le désintérêt des populations vis-à-vis de la chose politique fait toujours balbutier notre démocratie. La participation aux élections reste désespérément faible. N'est-ce pas là une conséquence de l'abandon du peuple par les leaders politiques ?

En effet, pour les mieux lotis  d'entre eux, c'est seulement lors des cérémonies comme les baptêmes, les mariages, les obsèques que l'on remarque une timide présence des acteurs de la classe politique. Dans ces cas de figure, ces leaders qui prennent part à ces rencontres, se font souvent très discrets avant de disparaître furtivement dès la première occasion comme s'ils avaient horreur du contact avec la foule. Une illustration : le week-end dernier, une veillée funèbre s'est déroulée au nez et à la barbe d'un honorable député (son domicile jouxte la maison mortuaire) en commune VI du district de Bamako sans qu'aucun membre de sa famille ne daigne pointer son nez en signe de compassion. Des situations semblables sont courantes dans le voisinage de certains élus comme des maires, des conseillers municipaux, nationaux, des responsables politiques de divers ordres.

Certains de nos leaders s'enferment quasiment dans leur tour d'ivoire comme pour fuir la misère ambiante. Le contexte de précampagne ne nous permet pas de citer des noms pour ne pas être accusé de dénigrer tel ou tel candidat.

 

Il est établi que dans les pays occidentaux, les hommes politiques sont plus accessibles que sous les tropiques ! La presse outre-Atlantique rapporte la très grande accessibilité des ténors de la vie politique nationale. Il est par exemple très facile à un journaliste français d'avoir un François Hollande au téléphone à Paris. Mais, qu'un journaliste arrive à joindre Pr Dioncounda Traoré, IBK ou d'autres chefs de partis au téléphone à Bamako est une prouesse qui relève du miracle. Et pourtant, la presse est censée être une courroie de transmission entre le peuple et les acteurs politiques. 

 

Ils sont rares nos leaders politiques et autres cadres des formations politiques qui se donnent la peine de décrocher le téléphone pour, ne serait-ce que, témoigner une attention ou une compassion à un compatriote (électeur potentiel) qui est au bout du…fil. Et pourtant, la vie politique doit être un exemple de générosité, de sensibilité.

En effet, on ne peut vouloir incarner la voie vers un mieux-être des populations en étant insensible à leurs souffrances quotidiennes. C'est dans ce sens que les hommes politiques sont légitimement poussés à mettre… la main à la poche. Or, certains d'entre eux sont connus comme des rats, des Harpagon  qui crient sans cesse " au voleur " après avoir déboursé le moindre sou.  Ces grippe-sous qui ne lâchent rien doivent pourtant inverser ce penchant pervers. Car il ne suffit pas d'attendre les élections pour apparaître comme le bon Samaritain. Comme nous l'apprend Abraham Lincoln, on ne peut tromper tout le peuple tout le temps. Le peuple n'est pas dupe !

 

Bruno D SEGBEDJI


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