A la loupe : Encore des promesses

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Décidément, sous l’ère Ibrahim Boubacar Kéita, les fins d’année sont propices aux promesses sans lendemain et aux bobards les plus officiels. Il y a presqu’un an, jour pour jour, en guise de cadeau de bonne année, le président de la République avait offert à son peuple la promesse d’une année 2014 de lutte implacable et impitoyable contre la corruption, la mauvaise gouvernance économique et politique, la délinquance financière, notamment celle à col blanc et à grand boubou gominé et immaculé.

 

Nord, Sud, avion, surfacturations, justice…Le président a tant et si bien fait que l’année 2014 s’est révélée celle de toutes les exactions imaginables et inimaginables, émaillée par des scandales financiers qui portent sur des dizaines de milliards de F Cfa. Des personnalités très haut placées ont été épinglées et confondues pour surfacturations dans des marchés d’acquisitions diverses pour les forces armées et de sécurité, pour des achats inopportuns et inutilement dispendieux, pour opacité totale dans la passation de plusieurs marchés publics. Ces différentes violations avaient amené les gendarmes financiers internationaux et la plupart des partenaires techniques et financiers à suspendre leur aide budgétaire au Mali, malmenant ainsi l’économie nationale déjà fragile. La coopération a repris depuis quelques jours après que le FMI ait obtenu des autorités maliennes de sévir contre les prédateurs et fossoyeurs.

Corruption

Mais malgré les injonctions et menaces du Fonds monétaire international, il semble que les auteurs présumés de ces graves malversations dorment toujours sur leurs deux oreilles au lieu de dormir d’un œil, dans le sommeil des justes, dénué du moindre cauchemar. Alors que sa justice semble incapable de lancer des poursuites contre ces prédateurs et fossoyeurs de l’économie nationale, que certains observateurs avertis et avisés localisent dans les cercles du pouvoir, le président de la République s’en va à Dakar (pas à Bamako) promettre la traque et l’arrestation de présumés terroristes, eux, prédateurs de l’homme, qu’il a lui-même lâchés dans la nature sous la pression extérieure, en signe de reconnaissance forcée. Les prédateurs Mohamed Ali Ag Wadoussène et compagnie seront traqués sans merci par les forces armées du Mali, du Niger, de la France et de Diapaga alors que personne ne sait où ils se trouvent actuellement. Monsieur le président, le plus simple était de ne pas les lâcher dans la nature pour ensuite leur courir après, de les confier à la justice au lieu de les faire garder par des services spéciaux.

Les propos tenus à Dakar par le chef de l’Etat pourraient n’être que des paroles incantatoires destinées à conjurer la menace de grève des surveillants de prison, qui attendaient paisiblement que justice soit rendue en hommage à leur camarade assassiné par le présumé terroriste, et la grogne du peuple malien qui entend faire respecter les droits de l’homme au Mali. Dans lequel cas, Ibrahim Boubacar Kéita aurait intérêt à renforcer son argumentaire ou à trouver autre chose à l’occasion de sa traditionnelle adresse à la nation pour le nouvel an, au cas où les monnaies d’échange contre Serge Lazarevic n’étaient pas retrouvées avant le 31 décembre.

Spéculations foncières

Tout comme son président et mentor, le ministre de la justice non plus n’a pas attendu cette date pour faire une promesse qu’il lui sera difficile de tenir. Mohamed Ali Bathily promet que «2015 sera l’année de la fin de la spéculation foncière au Mali. » Quand on sait que le problème foncier est vraiment crucial au Mali, l’idée est louable surtout si elle dépassait le stade d’intention pour se concrétiser. Et sur ce point, il est difficile de croire en ce ministre qui parle plus qu’il n’agit pour rendre justice. En effet, c’est plus d’une année après l’élection du président Kéita que les autorités décident de « chercher à savoir comment les administrations se sont servies de l’écriture publique pour créer des conflits entre les citoyens et menacer la paix sociale et l’ordre public. » IBK a été Premier ministre pendant six ans, président de l’Assemblée nationale pendant cinq ans, simple député pendant près de six ans, il ne peut aucunement ignorer comment, en partenariat, le législatif (des élus), l’exécutif (ministres, gouverneurs, préfets, etc.) et le judiciaire (juges véreux et avocats marrons) se sont organisés pour « institutionnaliser » les spéculations foncières (accaparement des terres cultivables, expropriations, spoliations, production de faux documents, etc.

Du reste, ces spéculations sont faites sur fond de corruption et de concussion impliquant « ces administrations » et leurs clients les plus offrants auxquels le ministre veut s’attaquer. Aura-t-il l’accompagnement et la collaboration des juges et procureurs qu’il demande ? Rien n’est moins sûr, la famille judiciaire est solidaire et très soudée, dans la famille gouvernementale c’est le chacun pour soi et le diable pour les autres, dans la famille parlementaire certains ne savent toujours pas comment élaborer un texte de loi ou comprendre un projet de texte.

Cheick TANDINA

 

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11 COMMENTAIRES

  1. Ibk est un menteur, un traitre, un gueulard, un incompétent, un soulard, un ivrogne, un infidèle, un voleur, un corrompu, un mafiosi, un putschiste , un inconscient, un porte malheur, un poisseux, un rebelle , un insensible, un rancunier, un clown, un pédant, un faible, ingrat, un injuste, un ma famille d’abord, un le mali après tout, un détourneur,

  2. Mr Tandina sans rien enlever a la pertinence de votre article, on vous sera beaucoup reconnaissant si vous pouviez faire un article sur comment elaborer “un texte de loi” et comment comprendre “un projet de texte”. Merci d’avance! 😉

  3. Dieu a maudit une gouvernance caractérisée par le mensonge, le vol, la trahison, l’injustice et l’impunité en ces termes : « En effet, la Parole contre la plupart d´entre eux s´est réalisée: ils ne croiront donc pas. Nous mettrons des carcans à leurs cous, et il y en aura jusqu´aux mentons: et voilà qu´ils iront têtes dressées. Et Nous mettrons une barrière devant eux et une barrière derrière eux; Nous les recouvrirons d´un voile: et voilà qu´ils ne pourront rien voir. » (Coran, Sourate 36, Yâ Sin, Versets 7 à 9).
    Au Mali, il y a eu le scandale de Kidal au mois de mai 2013 où des centaines de maliens ont perdu la vie, les scandales de détournements et de surfacturations dans des marchés octroyés par le Gouvernement. Les rapports de la Cour Suprême et du Vérificateur Général ont été publiés. L’avion de ATT appartient bel et bien au peuple malien. Et c’est bien l’avion d’El Hadj IBK, qui n’appartient pas au peuple malien. Et puis, on a parlé d’échange de prisonniers terroristes, sanguinaires, mafieux, voleurs et violeurs contre un otage français. « L’amitié pour son pays, la France, et notre honneur nous commandaient de prendre toute notre part dans sa libération », a avoué un communiqué de la Présidence de la République. On parle de : Houka Houka, Mohamed Aly Wadoussène, Haïba Ag Acherif, Oussama Ben Gouzzi (tunisien) et Habib Ould Mahouloud (Sahara Occidental). Le surveillant Adjudant Kola SOFARA est mort pour rien ! Et le prix du sang ? Alors, c’est quoi cette gouvernance : Mensonge, Trahison, Injustice et Impunité ?
    De même, le Premier ministre Moussa Mara a dit le 28 avril 2014, lors de la présentation de la Déclaration de politique générale du Gouvernement, devant les élus de la Nation et le peuple malien: « Nous organiserons les élections communales et régionales courant dernier trimestre 2014 pour doter nos collectivités d’organes exécutifs forts et légitimes à même de faire franchir à notre système de décentralisation une étape majeure d’approfondissement. » On est en fin d’année 2014. Pas d’élections communales. Les opérations d’achèvement et de pérennisation du RAVEC lancées le 1er octobre 2014 pour un mois, ont été finalement prolongées jusqu’au 31 décembre 2014. On se noie, finalement !
    Cas du réseau Apem
    Un magistrat, fonctionnaire de l’Etat malien connu pour les sales besognes, a été recruté pour créer un bureau parallèle du réseau Apem. Il s’appelle Dramane Diarra (ancien Juge de Ouéléssébougou). Dramane Diarra a ainsi initié trois procédures judiciaires différentes et farfelues, pour abattre le réseau Apem.
    Le Réseau ONG d’appui au processus électoral au Mali (réseau Apem) est cette entité de la société civile malienne, qui a accomplit des prouesses dans l’accompagnement de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2013 au Mali.
    Son beau-père en la personne du magistrat Toubaye Koné, Président du tribunal de la commune IV a été mis à contribution. A la suite de Toubaye Koné, il y a aussi le juge Issa Traoré, Président du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), qui a été recruté. Il avait aidé Toubaye Koné dans l’échec de la grève des magistrats contre le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Me Mohamed Ali Bathily. Le juge Issa Traoré, Président du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), a envoyé deux juges démolir le réseau Apem. Il s’agit de Ibrahima Berthé, magistrat, et de Cheick Mohamed Chérif Koné, magistrat, avocat général près la Cour suprême.
    L’article 29 du Code de procédure civile dit que si un magistrat ou un auxiliaire de justice est impliqué dans une affaire judiciaire, c’est le 1er président de la Cour d’appel qui doit être saisi pour désigner la juridiction qui va statuer sur la dite affaire. Le juge Toubaye Koné a mis cette disposition légale dans sa poche, quand bien même le bureau de Dramane Diarra est truffé de magistrats et d’un avocat en la personne du président de l’AMDH ; Me Moctar Mariko. Le juge Toubaye Koné a estimé que cela ne le concerne pas, parce que bénéficiant de la haute protection du numéro 2 du Gouvernement de la République du Mali.
    Le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Me Mohamed Ali Bathily a été informé, le 17 février 2014. Sourd, aveugle et muet.
    Le premier président de la Cour d’appel, Moussa Sara Diallo, qui a résisté aux assauts de la mafia, a été relevé de ses fonctions. Les autres juges, membres de la mafia, ont eu des promotions. Au lieu de les déshabiller tout simplement, comme cela se fait dans tout Etat de droit digne de ce nom !
    Le Premier ministre, chef du gouvernement, Moussa Mara a été, lui aussi, informé le 3 juin 2014. Sourd, aveugle et muet. Lui, auparavant, si prompt à répondre aux lettres à lui adressées !
    C’est ce qu’on appelle meurtre entre petits copains et petits coquins, en 2014 au Mali. Des hommes qui se comparent au Bon Dieu et qui défient Allah. Et pourtant, il n’y a de Force et de Puissance qu’en Allah, l’Exalté, le Tout Puissant (Walâ Hawla walâ Qouwata illâ Bi LLâhhil ‘Aliyyil Azzîm). « L´homme ne voit-il pas que Nous l´avons créé d´une goutte de sperme? Et le voilà devenu un adversaire déclaré! » (Coran, Sourate 36, Yâ-Sin, verset 77) ?

  4. Un elu du peuple n’a pas forcement besoin de pouvoir elaborer un texte de loi ou comprendre un projet de texte.
    C’est technique, il faut absolument un specialiste.
    Mais par contre si un elu du peuple est paye a plus de 2 millions, c’est aussi pour qu’il s’offre des collaborateurs specialises, suivant ces besoins.

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