Boissons énergisantes : Nécessité d’une réglementation

Les marques de boissons énergisantes fleurissent aujourd’hui au Mali, sans contrôle, mais, surtout en vente et en accès libre pour les jeunes. Malgré les dangers soulignés par les médecins, rien n’est fait à ce jour pour réglementer la vente et la consommation

18 Octobre 2025 - 09:43
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Boissons énergisantes : Nécessité d’une réglementation

Baounè Raïssa Diarra témoigne : « lorsque je l’ai bu, j’ai eu du mal à dormir. J’avais en plus des palpitations. Une de mes connaissances a failli faire un arrêt cardiaque et un autre est devenu dépendant. S’il n’en boit pas, il ne reste pas tranquille », explique-t-elle.

Mamadou Oumar Traoré, étudiant en 4ème année de médecine à l’université Kankou Moussa, explique : « en moyenne 5 jeunes sur 15 sont pris en charge dans les services de santé pour insuffisance rénale, insuffisance hépatique ou d’autres pathologies liées à la consommation excessive des boissons énergisantes souvent associées à d’autres substances comme des médicaments, de la drogue ».

A son avis, la consommation de boisson énergisante à l’excès peut entraîner des palpitations, des douleurs thoraciques, et d’autres troubles du rythme cardiaque. La caféine et d’autres stimulants peuvent augmenter la fréquence cardiaque et la pression artérielle, conduisant à des sensations désagréables. Elle peut également contribuer à l’hypertension artérielle, surtout chez les personnes prédisposées.

« Dans certains cas, des complications cardiaques graves comme des infarctus ont été signalés, particulièrement chez les personnes ayant des problèmes cardiaques préexistants ou consommant ces boissons en association avec de l’alcool ou lors d’efforts physiques. Ces boissons peuvent provoquer l’anxiété, l’irritabilité, la nervosité, et l’insomnie. À fortes doses, les boissons énergisantes peuvent entraîner des crises de panique, des hallucinations et, dans des cas plus rares, des convulsions ou des troubles neurologiques ».

Sur BBC, Amelia Lake, professeure de nutrition à l’université de Teeside, explique avoir dirigé une étude sur 57 marques de boissons énergisantes et leur impact sur la santé des jeunes. Plus d’un million d’enfants de 21 pays ont été inclus dans l’étude. « Les preuves sont claires : les boissons énergisantes sont nocives pour la santé mentale et physique des enfants et des jeunes, ainsi que pour leur comportement et leur éducation », a-t-elle conclu.

L’étude a révélé que les garçons étaient plus susceptibles que les filles de boire des boissons énergisantes. En outre, leur consommation régulière est plus susceptible d’inciter les jeunes à se droguer, à être violents et à avoir des rapports sexuels non protégés.

Les problèmes de sommeil, les mauvais résultats scolaires et une alimentation malsaine sont également étroitement liés à la consommation de boissons énergisantes, conclut l’étude.

Mme Lake a déclaré que, bien que sa recherche n’ait pas pu prouver que les boissons énergisantes causaient des dommages directs à la santé, les résultats sont importants et constituent les meilleures preuves disponibles.

Les boissons énergisantes sont très généralement mélangées avec de l’alcool. La caféine des boissons énergisantes masque la sensation d’ivresse, ce qui peut conduire à une consommation excessive d’alcool et à des comportements à risque, car les mécanismes de régulation sont inopérants. Il existe des situations où des boissons énergisantes sont mélangées à des produits pré-workout (PWO) destinés aux sportifs, ce qui peut créer un effet cocktail inconnu et potentiellement dangereux.

La plupart des consommateurs ignorent leurs dangers. Abou, ouvrier est un grand consommateur de ces boissons. Il peut consommer à peu près 8 cannettes par jour. « J’en consommais pour prendre des forces et mieux travailler sur les chantiers ». Il affirme ne pas avoir de problème de santé ou d’autres difficultés avec la consommation des boissons énergisantes. « Je ne sais pas si la consommation peut entraîner des problèmes de santé ou d’autre difficultés », explique-t-il.

Fatimata, ménagère : « Je prenais une canette par jour. Ma famille me mettait en garde contre leurs risques. Malgré cela, j’ai continué. Récemment quand j’en ai bu, j’ai eu des palpitations. Depuis, j’ai arrêté d’en prendre.

 

Mariam Djiré

 

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