[caption id="attachment_163967" align="alignleft" width="400"]

Le QG du RPM (photo L'Essor)[/caption]
Le Rassemblement pour le Mali (Rpm), parti majoritaire ou présidentiel, conteste à visage découvert la nomination de Moussa Mara comme Premier ministre. Les responsables, cadres, militantes et militants de ce parti ont fait une réunion où ils ont fustigé le choix du président de la République.
Le Rpm se plaint de la gestion solitaire des affaires du pays par le président de la République, qui a coupé tout lien avec son parti depuis son accession à Koulouba. À l’instar du Rpm, certains partis politiques alliés membres de l’Apm affirment ne rien comprendre à la gestion d’IBK et surtout à sa manie d’éviter contact avec ses alliés.
Du côté du Rpm, la nomination de Moussa Mara à la Primature est qualifiée de manque de respect. C’est dire que la couleuvre est difficile à avaler par les camarades d’IBK et alliés réunis au sein de l’Apm. Ainsi, dès la nomination de Moussa Mara à la Primature, les responsables du Rpm ont vite convoqué une réunion à leur siège, qui a regroupé des militantes et militants venus de partout surtout des localités proches de Bamako, notamment Fana et Kati. Tous affirment ne pas comprendre la nomination de Moussa Mara par le président de la République au détriment des cadres de leur formation politique. Laquelle s’est battue pendant 13 ans pour obtenir le pouvoir et l’exercer.
Dans leur complainte, les militants et responsables du Rpm n’entendent pas faire de cadeau au président de la République. Pour l’instant, ils affirment attendre la constitution du nouveau gouvernement afin de mieux lire l’orientation d’IBK, pour ensuite décider de la conduite à tenir, et éventuellement, montrer leur force de frappe. Ce qui justifie le courroux de ce militant du Rpm originaire de Kati, c’est qu’«il (IBK) ne nous a rien expliqué. Il évite de nous rencontrer depuis qu’il est élu et il n’a jamais échangé avec les responsables du parti. Comme nous, il ne consulte aucun autre groupe ou formation politique du pays. IBK fait seul ce qu’il veut. Cela ne peut pas continuer ! Nous n’allons plus désormais nous taire, parce que ça devient un manque de respect pour nous».
Pour les responsables du Rpm, le président de la République ne pourra rien faire seul en méprisant les autres. Au demeurant, disent-ils, les Maliens attendent de pied ferme les nouvelles orientations du prochain gouvernement. Dont l'enjeu essentiel devrait être le recouvrement de l’intégrité territoriale, l'envoi d'une commission parlementaire d'enquête à Kidal. En somme, donner une explication officielle sur la position du gouvernement sur toutes ces questions.
Par ailleurs, la promotion faite à Moussa Mara fait aussi grincer des dents au sein des autres composantes de la majorité présidentielle. D’autant qu’au sortir des législatives de décembre 2013, le parti Yelema s’est trouvé au bas de l’échelle avec un seul siège de député alors que l’Adéma en a acquis 15, la Codem 5, le Cnid 4, le Mpr et l’Asma (3 chacun), le Miria et l’Um-Rda (2 chacun). Ces alliés dénoncent le fait que le moins représentatif d’entre eux soit hissé au poste le plus élevé du gouvernement. «C’est une négation de la démocratie, une insulte au vote des électeurs», entend-on déjà dire.
Contrairement à ATT, IBK bafoue les principes élémentaires de la démocratie en formant des gouvernements fantaisistes. Toute chose qui risque d’affaiblir la démocratie malienne et lui imprimer une image caricaturale, affirment les responsables du Rpm. En tout cas, Moussa Mara a du pain sur la planche. Son premier ennemi semble être lui-même, puisqu’il doit se débarrasser de son caractère hautin pour parvenir à maintenir la cohésion dans l’équipe gouvernementale et garantir l’efficacité dans la gestion des affaires quotidiennes.
Kassim TRAORE