Opposition politique au Mali : Modibo Sidibé est-il déjà à bout de souffle ?

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FARE An ka Wuli en commune III : Modibo Sidibé part à la rencontre de ses militants
Modibo Sidibé , président Fare An Ka Wuli

Quatrième force politique à l’Assemblée nationale au sortir des législatives de 2013 avec  6 députés, les Fare de Modibo Sidibé avaient vite fait de fixer le cap: animer une opposition républicaine et constructive. Bien qu’elle ait été entérinée par le 1er congrès ordinaire de mars 2014, cette décision n’avait toutefois pas manqué de faire des vagues, conduisant ainsi à la démission de 5 députés et plusieurs cadres du parti. En s’accrochant contre vents et marées, le président des Fare a cru bon de respecter une certaine morale politique qui voulait qu’il reste fidèle à la plateforme que le parti avait signée dans le cadre du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR). Surtout, Modibo Sidibé, par orgueil, pouvait difficilement se ranger derrière un régime taxé d’être proche d’une junte qui a poussé au précipice un régime dont il est comptable de la gestion.

 

 

Cette situation qui n’a pas échappé à l’analyse des observateurs politiques a fait dire  à plusieurs d’entre eux que le président des Fare n’est pas dans les prédispositions à animer une opposition politique digne du nom.

 

En effet, au delà de l’inexpérience politique dont il souffrait, Modibo Sidibé, pour avoir été de tous les régimes depuis l’avènement de la démocratie en mars 1991, peut, disaient-ils ces analystes, difficilement avoir le courage d’affronter les affres qui résultent de l’animation de l’opposition politique dans un pays comme le Mali.

 

 

Plusieurs mois après ces prédictions, le constat est bien là. L’on en est désormais à se demander si l’ancien Premier ministre n’est pas en passe de donner raison à ces observateurs politiques qui avaient prédit son incapacité à faire ses armes à l’opposition. Manque de stratégie ou de courage politique ? En tout cas, l’apprentissage semble bien compliqué pour les «Bleus» qui ont, selon toute vraisemblance, perdu le souffle. A preuve, pour s’être longtemps agité seul à l’hémicycle, Bakary Woyo Doumbia, l’unique député du parti, qui semble vouloir donner un réel contenu à cette opposition voulue par les Fare, avait fini par jeter l’éponge. Il ne reviendra sur sa décision que sous la pression de certains militants ainsi que de proches. Raison de cette démission avortée : l’élu de Bougouni dit avoir été sevré de l’appui que le parti devait logiquement lui apporter dans l’accomplissement de sa mission parlementaire et extraparlementaire.

 

 

A souligner par ailleurs que depuis sa dernière tournée dans les différentes sections du district de Bamako, au cours de laquelle il avait esquissé le pas, Modibo Sidibé se fait très discret. «Aucune intimidation ne nous fera taire», n’avait-il cessé de rassurer les militants de son parti. Ceux qui, en son temps, avaient cru que le président des Fare avait désormais rompu avec le silence dans lequel il était jusqu’alors plongé, avaient fini par se convaincre que le moment est bien loin pour que l’ancien Premier ministre prenne son courage à deux mains.

 

 

En effet, l’absence des Fare au meeting des partis politiques de l’opposition, tenu le dimanche 7 août 2014 au Palais de la Culture, n’a toujours pas fini d’animer les débats. Si la difficulté de la situation du pays a été mise en avant pour expliquer cette absence, si l’on en croit nos sources, il y a lieu de souligner que le président Sidibé n’a eu de cesse de rappeler que l’opposition malienne était plurielle, même s’il s’est dit toutefois d’accord que les partis qui la composent peuvent se retrouver autour des points qui se rapportent notamment au bon fonctionnement de l’opposition. Toute chose qui cache mal le conflit de leadership que Modibo Sidibé serait en train de mener contre Soumaïla Cissé, considéré comme le chef de file naturel de l’opposition.  Sauf que l’ancien Premier ministre ne semble plus avoir le choix avec la future loi portant statut des partis politiques de l’opposition qui pourrait conduire à l’investiture de son challenger comme chef de file de l’opposition.

 

 

Bakary SOGODOGO          

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7 COMMENTAIRES

  1. LA POUBELLE POLITIQUE MALIENNE REGORGE ENCORE DE POLITIQUE COMME MODIBO ? IL FAUT NETTOYER LA POUBELLE Tous MODIBO SOUMAILA ETC… DOIVENT ETRE A LA RETRAITE POLITIQUE OU LES GLISSER VERS LA PRISON . DANS TOUT LES PAYS SÉRIEUX SÉRIEUX DU MONDE LES GENS COMME CEUX DE L OPPOSITION SONT EN PRISON PUISQUE C EST PLUS L OPPOSITION POLITIQUE MAIS L OPPOSITION AU DÉVELOPPEMENT DU MALI DEPUIS QU ILS SERVENT EUX MÊME AU POUVOIR.MERCI

  2. C’est pas parce qu’il est de l’opposition que Modibo doit suivre Soumi dans tout ce qu’il entreprend. Modibo a raison de ne pas devoiler toutes ses cartes et de garder son souffle car ce n’est pas une course de vitesse mais de fond, on en est seulement qu’a un an sur cinq.
    A ce rythme Soumi risque de se faire depasser par plus d’un pour l’arrivee…..

  3. on n’as un grand chemin a faire, pas besoin d’un homme qui n’as rien servi pour nous a cause d’orgueil ce qui ne va pas nous faire sortir de la situation

  4. M.SOGODOGO, JE VOIS QUE DES INFORMATIONS VOUS ECHAPPENT. DEMANDEZ A RENCONTRER MODIBO SIDIBE OU UN RESPONSABLE DU PARTI FARE. JE SUIS CONVAINCU QUE SEREZ TRES EDIFIE SUR LA POSITION DES FARE EN GENERAL, ET SUR LE PRESIDENT EN PARTICULIER.

    S’IL YA AUJOURD’HUI UN PARTI D’OPPOSITION DONT LA POSITION, LES IDEES SONT CLAIRES, C’EST LES FARES.
    MODIBO N’EST NI UNE GIROUETTE , NI UN CAMELEON. IL N’EST PAS UN SUIVEUX NON PLUS.

    VOUS ETES JOURNALISTE, ALLEZ RENCONTRER SUR LE TERRAIN, AUSSI BIEN A BAMAKO QU’EN REGIONS, DANS LES CONTREES LES PLUS ELOIGNEES OU VIVENT LES MALIENS QUI N’ONT PAS ACCES A VOS JOURNAUX, A INTERNET, NOS BRAVES PAYSANS.
    DEMANDEZ LEUR CE QU’ILS PENSENT DE L’HOMME.
    NON MODIBO N’EST A BOUT SOUFFLE, ET NE LE SERA JAMAIS. IL EST, ET A TOUJOURS ETE AU TRAVAIL SANS RELACHE.
    MODIBO, LA FORCE TRANQUILLE.

  5. Monsieur le journaliste, je ne vous apprend pas qu’une poignée de personnes convaincues de la justesse de leur lutte et bien déterminées vaut mieux que de milliers de personnes non convaincues et qui ne sont motivées que par des gains faciles, des prébendes. Le credo des FARE est de faire la politique autrement, de redonner la confiance aux maliens, au fait partisan. Les FARE font la distinction entre le folklore et la politique. Enfin, vous auriez du approcher le Président Modibo Sidibé pour savoir pourquoi les FARE ne se sont pas associées au meeting des autres partis de l’opposition du dimanche 7 aout 2014. Nous sommes derrière le Président Modibo Sidibé et nous y resterons. A bon entendeur salut.

  6. En Afrique et au Mali en particulier Il ne sert à rien de claironner contre un président qui a été élu par 77% de sa population .Surtout quand les hommes qui l’entoure manquent d’expériences et ne sont pas passé par le vestibule des grands hommes. De toutes les grandes questions de la Nation Mr SIDIBE a donné son point de vu, il est reste républicain et démocrate. Respecte ce que le peuple a choisi:les institutions de la République. A vouloir TROP s’opposer en Afrique ont fini par se tirer une balle dans les pieds. Pour le Malien s’est Dieu qui donne le pouvoir, vouloir s’opposer est un crime, tu es taxé d’égoïste. Allez savoir ce que d’autres disent de Mr CISSE de URD.

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