Report ou retrait du projet de révision constitutionnelle ?: Les cinq grosses erreurs commises par le Gouvernement en amont

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Communiqué du conseil extraordinaire des ministres du dimanche 16 avril 2017

La révision de la constitution du 25 février 1992, bien que  nécessaire après 25 ans de pratique démocratique et au regard de l’évolution du monde, divise fortement l’opinion malienne. Elle oppose les partisans du oui aux défenseurs du non. Ainsi, depuis l’annonce de la date du referendum jusqu’au report sine die, le front politique n’a pas connu d’apaisement. Marches et meetings se succèdent, entrecoupés des débats parfois virulents sous le regard médusé du chef de l’Etat, garant de l’unité et de la cohésion nationales. Pourquoi une telle crispation de la scène politique malienne ? Voici cinq grosses erreurs commises en amont par le gouvernement.

Première erreur : le manque de dialogue pour un large consensus. La précipitation avec laquelle le gouvernement voulait faire adopter la nouvelle constitution, sans une large concertation de toutes les sensibilités afin de gagner le pari de l’adhésion massive comme en 1992. Le texte élaboré en catimini n’a été découvert par le public qu’après son adoption par l’Assemblée Nationale et la fixation de la date du referendum.

Deuxième erreur : le choix des hommes chargés de piloter un projet d’une telle envergure. Le Président de la République n’avait jusque-là pas compris la signification de son plébiscite en 2013, celle d’opérer une rupture avec les pratiques d’antan et les hommes qui les ont incarnées. Vouloir confier la mise en œuvre de la révision constitutionnelle à deux hommes politiques aussi marqués que Me Kassoum Tapo et Tiéman Hubert Coulibaly est incompréhensible pour des gens qui s’attendaient à une autre politique que celle consistant à faire du neuf avec du vieux.

Troisième erreur : les nouveaux pouvoirs du Président de la République, tels que la désignation du tiers des membres du Sénat, la nomination du président de la Cour constitutionnelle, la révision de la Constitution par le parlement réuni en congrès ont été perçus comme exorbitants aux yeux des contestataires. En fait, la gouvernance IBK s’étant illustrée par des choix contestables de personnes très peu indiquées pour les postes ont fait dire à plus d’un que le Mali est sous le joug de la FIA (Famille IBK et Alliés). Dans ce contexte, élargir son champ de nomination a été perçu comme des pouvoirs exorbitants accordés à un chef qui ne pense qu’aux siens.

La quatrième erreur : Le choix du moment. L’insécurité que certains ont qualifié de « résiduelle » a pour résultat de priver une bonne partie du pays de l’Administration d’Etat, empêchant ainsi un grand nombre de citoyens d’user de leurs droits de vote. Au moment où cette insécurité va croissante, avec des attentats quasi quotidiens, le souci de légitimité et d’inclusivité ne peut s’accommoder avec une consultation électorale organisée au forceps.

La cinquième erreur : la non implication des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Quand on sait que c’est la mise en œuvre de l’Accord qui constituait le principal argumentaire de la révision constitutionnelle, ne pas impliquer les groupes signataires, c’était prendre un risque de le voir rejeter. Ce qui fut fait avec  la déclaration de la CMA, laquelle affirme ne pas se reconnaitre dans la nouvelle constitution et vouloir s’opposer à la tenue de referendum dans les zones qu’elle contrôle.

 

Youssouf Sissoko

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8 COMMENTAIRES

  1. Les insuffisances et les lacunes de la constitution du 25 fevrier 1992 doivent etre corriger.Le nouveau projet doit obeir au principe de la complementarite.PAS de tripatouillage.IL doit y avoir une complementarite entre le nouveau projet et le projet initial du 25 fevrier 1992.

    • – C´est quoi complementarité selon vous?
      – Soyez plus précis, clair et concret…Arrêtez au même moment de balancer des énormités qu´aucun paysan, qu´aucun commercant, qu´aucun ouvrier…malien ne comprendra jamais!!!

      • @ Mossad,
        Tu perds ton tremps, il va jamais te repondre. Ce DECHET POURRITURE est pay/ pour poster des debilité.
        Dejà qu’il a fallut qu’il fasse appelle à un français pour rediger leur torche cul . Cela demontre bien, que ce sont une BANDE D’IDIOTS.
        Laisse ces TROUPEAU D’ANE gueler.
        Qu’il essaie de faire seulement leur referendum. On va les DECHIRER LES DERRIETRE jusqu’à leur nuque.

        ***********************************
        Gloire perpetuel à KLELA BABA. Que sout benit son nom, sa vie, sa source et sa lumière.
        Vive LE GANJISME, vive la science universelle !

  2. Ce nouveau projet constitutionnel doit etre purement et simplement etre retirer.IL est inopportin et mal fait.Tous les membres du senat doivent etre elus et nommes par le president de la republique.Le president et le vice-president de la cour constitutionelle doivent etre elus par leur pairs.En un mot ce nouveau projet detruit la balance des pouvoirs.La destruction de la balance met le Mali en danger et le peuple en danger.

  3. DEJA QUE CE TEXTE A ETE SUSPENDU SEUL QUI RESTE C’EST UN RETRAIT PUR ET SIMPLE .LE MALIENS N’EST PAS PRET A FAIRE VOTER UNE TELLE REVISION .
    DES CONDITIONS SONT POSER OU IBK RENONCE A SE PRESENTER ET OU ATTENDRE APRES 2018 POUR ENVISAGER UNE REVISION .Des le depart il a eu vis de procedure donc entraine retrait .
    Rappel au Senegal ca ete un echec au bourkina un echec .Seul Ouattara a reussi et ceci en deuxieme mandat apres avoir pacifier le pays .Aussi ce cas avait plus besoin que le notre .
    Nous voulons un pays unifie et ou les gens peuvent aller partout comme cala un appel a une revison constitutionel repondra a ce qui est ds notre actuel texte a L’article 118.
    Ne forcez pas la main des gens tout le monde c’est qu’un accord doit etre de paire avec une constitution deja en vigeure ds le pays .

  4. A tous ceux-là, il faut ajouter l’ erreur du régime de n’avoir pas pris conscience que le peuple malien, lentement mais sûrement, grâces aux dérives répétées des gouvernants eux-mêmes, qui fut comme un stimulant, continue de se constituer en une seule entité, qui veut rompre avec le mode de gouvernement hérité du régime d’ A.O.K fondée sur la corruption, la gabegie, la liste peut encore se prolonger. Ça se voit, et cela est même pâtant, que tout ce que gouvernement décide lui a été édicté d’ailleurs. Cet ailleurs s’en fiche du bonheur des Maliens. Loin des Maliens, les orfèvres des lois élaborent des lois qui leur conviennent et essaient de les plaquer sur notre société, en se camouflant derrière nos politiques, bornés dans le rôle de signataires. Le jour où le peuple se départira de sa lâcheté, l’ordre de tout ce monde d’affairistes doublé de sanguinaires sera écroulé pour faire place à celui de la morale et de l’humanité

  5. On le constate même en FRANCE et dans les pays Occidentaux où la Démocratie est bien ancrée. C’est que, quelle que initiative que prenne l’Exécutif, quelque soit le contexte, il y a toujours des Gens qui désapprouvent, il y a les Sympathisants de la mouvance de l’Exécutif qui approuvent sans trop se poser de questions, il ya ceux qui sont sans opinion et il y a ceux qui veulent d’abord bien comprendre avant de se prononcer, si le Pouvoir veut bien leur donner une explication intelligible. Normal, c’est la démocratie… !
    Quand le Gouvernement veut faire une loi dans un contexte de crise sociale. Il consulte les partenaires sociaux que sont les Syndicats des Travailleurs et les Organisations patronales. C’est normal…
    Au MALI, quand le Gouvernement veut faire une loi dans un contexte de crise sociale… Il commence par consulter les partis politiques, majorité et opposition…, c’est qui est tout à fait normal… Mais là où je ne comprends plus, c’est que, les Gouvernants se mettent à consulter les Leaders religieux et les Familles fondatrices de Bamako pour enfin prendre une décision… ?
    Pourquoi les Leaders religieux et les Familles fondatrices de Bamako… ? Et ça, ce n’est pas propre au Président IBK, tous ses Prédécesseurs ont fait pareil. Je ne sais si le Président Modibo KEITA a fait de la sorte… ? On nous dit que nous sommes dans une République laïque, c’est à dire où la politique du gouvernement n’est pas soumise à des considérations religieuse… Si on est laïcs pourquoi avoir besoin de se servir des religieux en permanence dans des décisions de natures politiques… ?

  6. Une nouvelle tactique d’IBK et son entourage pour convaincre les maliens, ils sont entrain de mettre à profit des hommes qui se sont affichés comme les plus intègres au Mali depuis toujours, c’est dommage, pourtant c’est vrai. Il y a seulement 72 heures nous suivions avec intérêt le Pr Abdoulaye NIANG qui vient de faire carrément un volteface hier après la rencontre avec le forum de Mme Oumou SALL SECK de l’association “trait d’union”. Le professeur accepte les termes du projet de constitution actuel en avançant des arguments fallacieux pour le cas des futurs révisions constitutionnelles mis sous la seule responsabilité du Président de République à cause de la cherté et le coût exorbitant des échéances référendaires.
    Comment un Professeur peut tenir un tel langage pour le renouvellement de la loi fondamentale d’un pays? On dirait que cette activité se tiendrait chaque année et même si c’était le cas cette activité mérite l’attention de tous les maliens et se justifie parfaitement quelque soit son coût, car il s’agit d’un document qui détermine l’orientation de tout le pays dans tous les domaines de son développement.
    Le comportement versatile de ce grand Professeur s’explique par deux faits, le premier fait c’est que IBK et son entourage procèdent actuellement et certainement à la corruption des grands leaders avec des paiements très considérables en les détournant de leur ligne de conduite sur cette révision constitutionnelle, le deuxième fait peut s’expliquer par la pratique de la métaphysique avec l’appui des marabouts et des charlatans, sinon personne ne peut comprendre le comportement de ce grand Professeur en un laps de temps, on dirait par un coup de baguette magique. Attention! Attention! Attention! nous sommes dans l’œil du cyclone et nous restons convaincu qu’IBK et son entourage feraient passer cette révision à leur guise, mais, mais, mais force est de reconnaitre qu’un document obtenu dans le sang de centaines de maliens serait difficilement remis en cause dans le mensonge et la tricherie, car il y a aussi la dimension divine.

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