Femme journaliste et sport : Un regard engagé et inspirant

Être minoritaire dans ce domaine peut paradoxalement devenir un atout. Les femmes journalistes sportives sont rapidement identifiées, et leur approche souvent plus sensible, diplomate et humaine facilite l’accès aux interviews et instaure une relation de confiance avec les sportifs. Elles abordent des dimensions rarement explorées par leurs homologues masculins : les récits familiaux, les émotions, les coulisses intimes du sport. Leur regard enrichit profondément le reportage sportif.

"Je reconnais qu’au début, il peut être impressionnant de se retrouver au milieu de dizaines de journalistes, caméras à la main. Mais avec l’engagement et la passion, on trouve sa place. Heureusement, aujourd’hui, la présence des femmes dans le journalisme sportif est mieux acceptée qu’autrefois. Même si nous ne sommes pas encore nombreuses, nous avons prouvé que nous avons notre place et que le sport n’est pas réservé uniquement aux hommes", explique Aminata Dede Sissoko.

Un parcours semé d’embûches… et de victoires

Le chemin reste semé d’embûches. Les stéréotypes tenaces freinent encore l’évolution des femmes dans ce métier. Pourtant, leur montée en puissance apporte une voix nouvelle, essentielle à la diversité du monde sportif. Leur engagement inspire les jeunes générations et contribue à une médiatisation plus inclusive du sport.

"Elles apportent une sensibilité et une approche différente qui permettent une meilleure compréhension des enjeux humains du sport. Leur présence dérange peut-être encore certains réflexes traditionnels, mais c’est précisément ce défi qu’elles relèvent jour après jour avec courage et professionnalisme. Pour moi, elles renforcent la qualité et la diversité du journalisme sportif malien, et leur combat est aussi le nôtre pour un sport plus inclusif et respectueux», affirme Basidiki Diawara, entraîneur de basketball.

Pour Aminata Dede Sissoko, l’engagement dépasse les barrières de genre. Elle revendique sa place avec assurance et professionnalisme.

"En tant que femme engagée, je n’ai pas rencontré de grandes difficultés. Mon approche est simple : je me considère d’abord comme journaliste, avant de penser à mon genre. Sur le terrain, il faut être déterminée et savoir pourquoi on est là. Les interviews, notamment avec des personnalités comme les ministres ou les responsables sportifs, exigent d’être réactive, préparée et toujours prête. Je veux continuer à progresser, laisser mon empreinte dans ce métier et inspirer d’autres femmes à rejoindre le journalisme sportif", martèle-t-elle.

Regina Dena

(Stagiaire)