Situation dramatique à Kidal : Nos députés sont dépités

23 Mai 2014 - 13:58
23 Mai 2014 - 13:58
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[caption id="attachment_297412" align="alignleft" width="350"]Mali : quand l’Assemblée nationale fait peau neuve L'Assemblée nationale malienne compte 147 députés. © Benjamin Roger/Jeune Afrique[/caption] Le drame survenu le samedi 17 mai et qui a atteint son paroxysme le mercredi 21 avec son bilan macabre a gravement atteint le moral de toute la République. Les députés en ont reçu un électrochoc qui ne leur a pas permis de tenir la séance plénière d'hier à l'Hémicycle. Le président de l'Assemblée nationale, l'honorable Issaka Sidibé, rentré mercredi soir à Bamako, venant d'une mission à Abuja, a dû chercher les mots pour suspendre sine die la plénière qui devait se tenir hier. Abasourdis ! C'est le mot pour qualifier l'état d'esprit des représentants du peuple. Hier dans la salle de la plénière, plusieurs députés étaient furieux et abattus par la déconvenue que venait de subir l'armée nationale à Kidal. La déception se lisait sur tous les visages. De part et d'autre, de petits groupes se formaient pour se donner les informations glanées ça et là par les représentants du peuple.     Les élus des régions septentrionales étaient les plus expressifs dans ces conciliabules. Entourés de leurs collègues d'autres localités qui leur posaient des questions sur ce qui a bien pu se passer pour que l'armée qui, au début de l'offensive, avait repris le gouvernorat, ait reculé au point de devoir battre totalement en retraite hors de la ville de Kidal.     L'honorable Mme Aicha Belco Maïga, élue RPM de Tessalit, visiblement prolixe, exprimait son désarroi. "Kidal est dans une position telle qu'il fallait que nos éléments reconnaissent bien le terrain avant de lancer toute attaque. Apparemment, cela n'a pas été bien fait. C'est dommage, c'est désolant ! ". Elle n'a pas manqué de soulever la question de la motivation ou des conditions de travail des militaires de l'armée nationale. "On ne peut pas combattre contre des gens aguerris si on n'a pas le cœur. Vraiment c'est triste. Il faut que nos autorités appellent à l'aide les pays voisins pour nous sortir de cette situation humiliante ", a-t-elle fulminé, dépitée.   Un autre député a expliqué que pour reconstruire une armée digne de ce nom, on a besoin de plus d'une année. Surtout si l'adversaire a souvent des connexions multiples pour lui venir en aide. " Il va falloir que nous reconnaissions que nous avons du chemin à faire sur le plan de la défense. C'est triste, mais c'est cela la vérité ", a-t-il déclaré.  Et son collègue de l'ADEMA qui a requis l'anonymat de renchérir : " la triste réalité c'est que aujourd'hui, on doit poser une seule question : Où est notre armée nationale ? Je n'ai pas dormi toute cette nuit et je n'ai pas réussi à répondre à cette question. C'est lamentable !"   Pour un autre député, moins pessimiste, " c'est l'impréparation, c'est la précipitation qui est à l'origine de cette déconvenue. Et, après tout, on a reculé, on n'a pas perdu une bataille " A son arrivée dans la salle, le président de l'Assemblée nationale a eu de la peine à rappeler que le Mali vit les pires moments de son histoire. " Il faut que chacun de nous se réarme moralement pour être solidaire des initiatives qui visent à retrouver notre dignité ". Avant de rappeler brièvement le drame de Kidal et appeler à observer une minute de silence à la mémoire des victimes. Il a ensuite suspendu la séance sine die, le moral visiblement au talon et a convoqué une réunion extraordinaire du bureau de l'institution. A l’issue de cette réunion élargie aux président des groupes parlementaires et des présidents de commission, une déclaration a été rendue publique.   Bruno D SEGBEDJI djitosegbedji@yahoo.fr

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