Transition au Mali: toujours pas d'accord entre l'ex-junte et le médiateur - Le communiqué conjoint

5 Mai 2012 - 01:27
5 Mai 2012 - 01:28
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Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur ouest-africain dans la crise malienne, et une délégation de l'ex-junte de Bamako ne sont pas parvenus vendredi à un accord sur la durée de la période de transition, après deux entretiens en trois jours. Une délégation de quatre militaires et deux civils, conduite par le commandant Abdoulaye Makalou, s'est entretenue dans l'après-midi au palais présidentiel de Ouagadougou avec M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise. Une première rencontre avait eu lieu mercredi.
[caption id="attachment_64511" align="aligncenter" width="512" caption="Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur ouest-africain dans la crise malienne, et une délégation de l'ex-junte de Bamako ne sont pas parvenus vendredi à un accord sur la durée de la période de transition, après deux entretiens en trois jours. (AFP)"][/caption] Sur la durée de la transition, fixée à 12 mois par la Cédéao lors d'un sommet la semaine dernière, l'ex-junte "a marqué (sa) disponibilité à poursuivre le dialogue avec le médiateur afin de trouver dans les meilleurs délais une solution définitive", indique le communiqué conjoint lu par le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé. La délégation "a souligné la nécessité de tenir compte dans la détermination de la durée de la transition du temps nécessaire à la restauration de l'intégrité territoriale et au parachèvement du processus électoral". La transition doit se clore par des élections présidentielle et législatives. La tâche principale des organes de transition est de trouver une solution à la crise dans le nord du pays, tombé aux mains de rebelles touareg et surtout d'islamistes armés à la faveur du putsch du 22 mars. Le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait rejeté la semaine dernière les décisions de la Cédéao fixant la période de transition à douze mois, de même que l'envoi de soldats dans son pays sans demande du gouvernement malien. En sommet jeudi à Dakar, les chefs d'Etat de la Cédéao ont annoncé l'envoi d'une force militaire régionale dans le pays "dès que le Mali en fera la demande", et n'ont pas évoqué la durée de la transition. La délégation des ex-putschistes à Ouagadougou a toutefois réaffirmé sa "volonté de poursuivre le dialogue avec la Cédéao" sur la base de l'accord conclu avec elle le 6 avril et qui a cadré le transfert du pouvoir aux civils, et promis l'"adoption dans les meilleurs délais" d'un calendrier pour sa mise en oeuvre. Concernant la crise au Nord, Djibrill Bassolé a indiqué que des "contacts sont en cours" en vue d'un dialogue entre gouvernement malien et mouvements armés. "Je pense que très bientôt nous aurons les premiers entretiens", a-t-il dit, sans autre précision. Les entretiens de Ouagadougou sont survenus alors qu'à Bamako des militaires fidèles au président Amadou Toumani Touré (ATT) renversé le 22 mars ont vainement tenté lors de combats lundi et mardi de reprendre des positions tenues par les ex-putschistes qui, bien qu'ayant accepté de rendre le pouvoir aux civils, restent omniprésents.
AFP - 04.05.2012, 18h48
 Communiqué conjoint de la rencontre entre une délégation du CNRDRE et le médiateur Blaise COMPAORE
1. A l’invitation de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Médiateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne, une délégation du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat (CNRDRE), conduite par le Commandant Abdoulaye Makalou, a séjourné du 2 au 4 mai 2012 à Ouagadougou et a eu des entretiens avec le Médiateur
2. Cette rencontre de concertation, qui s’inscrit dans le cadre du processus de médiation confié par la CEDEAO au Président Blaise COMPAORE, intervient à la suite du sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu le 26 avril 2012 à Abidjan, et au lendemain des affrontements armés survenus dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012 à Bamako 3. Au cours des entretiens qu’elle a eus avec le Médiateur, la délégation du CNRDRE a réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec la CEDEAO conformément à l’Accord cadre du 6 avril 2012, malgré les événements sus-évoqués. Elle a saisi l’occasion pour donner des informations au Médiateur de la CEDEAO sur la situation engendrée par cette tentative de déstabilisation du processus de la normalisation en cours 4. Les deux parties ont salué les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord cadre et ont exprimé leur ferme volonté de poursuivre le dialogue et la collaboration dans la recherche d’une solution à la double crise institutionnelle et sécuritaire que vit la République du Mali. A cet égard, la délégation a soumis au Médiateur de la CEDEAO les préoccupations du Comité par rapport aux décisions prises par le sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO tenu à Abidjan le 26 avril 2012 5. La délégation du CNRDRE a, par ailleurs, réaffirmé l’attachement du Comité au respect de l’Accord cadre du 6 avril 2012 qui demeure le socle fondamental d’un partenariat constructif avec la CEDEAO dans la recherche d’une solution durable à la double crise malienne 6. Elle a appelé une mise en œuvre complète et diligente de l’Accord cadre. A cet effet et afin de garantir la réalisation des objectifs dudit Accord, elle a souhaité l’adoption, dans les meilleurs délais, d’un chronogramme de mise en œuvre comprenant, notamment les actions suivantes :- l’adoption des lois prévues par l’Accord cadre (loi d’amnistie, loi d’indemnisation des victimes de la guerre et du mouvement insurrectionnel du 22 mars 2012, loi de prorogation du mandat des députés, loi d’orientation et de programmation militaire, loi de création d’un Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité) ;- la détermination des acteurs de la transition et la définition de leurs champs de compétence 7. Concernant la présidence et la durée de la transition, la délégation du CNRDRE a marqué la disponibilité du Comité à poursuivre le dialogue avec le Médiateur afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution définitive tenant compte de l’intérêt supérieur du Mali. A cet égard, le Médiateur a rappelé à la délégation la décision de la Conférence des Chefs d’Etat fixant la période de transition à 12 mois. La délégation a souligné la nécessité de tenir compte dans la détermination de la durée de la transition, du temps nécessaire à la restauration de l’intégrité territoriale et au parachèvement du processus électoral 8. Concernant la situation dans le Nord du Mali, la délégation du CNRDRE encourage la CEDEAO à engager avec le Gouvernement de transition du Mali, un dialogue visant à favoriser la restauration de l’intégrité territoriale du Mali et le redéploiement de l’administration dans cette partie du pays 9. les deux parties lancent un appel pressant à la communauté internationale pour apporter un accompagnement accru au Mali dans ces efforts de sortie de crise 10. Au terme des entretiens, la délégation du CNRDRE a exprimé sa profonde gratitude et sa haute reconnaissance à Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso et Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, pour sa disponibilité, son hospitalité et pour ses efforts inlassables visant à ramener la paix au Mali et lui a réitéré ses encouragements pour la poursuite de ces efforts 11. Elle a également adressé ses sincères remerciements au Président en exercice de la CEDEAO, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, ainsi qu’à l’ensemble des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté pour leurs efforts continus en faveur de la paix au Mali Fait à Ouagadougou, le 4 mai 2012  

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