Interview exclusive de la coordinatrice nationale du Projet de Prévention des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et le VIH/SIDA en milieu scolaire et non formel.

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" Prévenir les scolaires des méfaits néfastes du VIH/SIDA" 

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Mme Kané Fatoumata Kané a bien voulu nous accorder, le vendredi dernier au siège de son projet, une interview sur la prévention des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et le VIH/ SIDA en milieu scolaire et non formel en Commune I.

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Le Sida est une réalité concrète que tout humain ne doit plus ignorer. L’Afrique est plus touchée, avec un taux d’infection de plus de plus 70% et plus de 40 millions de personnes infectées en 2006 dans le monde. «Nous devrons tous nous mobiliser  et nous engager pour lutter contre le mal du siècle», dira Mme Kané Foumata Kané.

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Le VIH-SIDA sévit dans notre pays depuis plus de vingt ans déjà avec des conséquences réductrices pour notre jeune économie. Le taux de prévalence du VIH-SIDA était de 1,7% en 2001 au Mali, selon l’enquête démographique et de Santé (EDS III). Il est aujourd’hui de 1,3% selon la dernière enquête de 2006.

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Au Mali, la majorité des personnes infectées ne savent pas qu’elles sont porteuses de virus et continuent à avoir des comportements à risque contribuant ainsi à la propagation de la maladie au sein de la population. Le VIH a des conséquences sur tous les secteurs socio- économiques.

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Il faut rappeler, que le VIH- SIDA constitue l’une des plus grandes menaces pour le développement socio- économique de notre pays. La situation est d’autant plus préoccupante que ce sont les bras valides c”est-à-dire la tranche d’âge située entre 25 et 39 ans qui sont les plus touchés. Mais le phénomène commence à gagner les milieux scolaires. 

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En effet,  les partenaires en l”occurrence l”UNICEF doivent encourager et appuyer Family Care International (FCI)  dans la  de prévention des Infections Sexuellement Transmissibles ( IST) et le VIH/SIDA en milieu scolaire et non formel. 

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L”IB: Pouvez-vous présenter à nos lecteurs?

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Mme Kané Fatoumata Kané : je m”appelle Mme kané fatoumata Kané, coordinatrice Nationale de Family Care International (FCI)   

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L”IB: Pouvez-vous présenter brièvement votre projet?

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 Family Care International (FCI) est une organisation à but non lucratif qui travaille pour assurer aux femmes et adolescents  l”accès aux informations de qualité et services dont ils ont besoin afin d”améliorer leur santé sexuelle et reproductive. L’ONG intervient au Mali depuis 2003 auprès des jeunes dans le District de Bamako et la Région de Ségou.

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L”IB: Quels sont les objectifs de votre projet en milieu scolaire?

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Mme Kané Fatoumata Kané; Notre objectif principal est de réduire l’incidence du VIH/SIDA chez les élèves ciblés en améliorant leurs connaissances, comportements et attitudes face à l’épidémie en milieu scolaire qui est pour nous un secteur clé.

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L”IB: Quels sont vos domaines d”interventions ?

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Mme Kané Fatoumata Kané; Notre projet intervient au niveau de certaines écoles cibles dans deux Centres d”Animation pédagogique (CAP) à savoir les CAP de Banconi et Djélibougou.  Pour atteindre  nos objectifs, nous avons procédé à la formation en plusieurs volets  des acteurs du monde scolaire.  Le premier  volet était axé sur la formation des conseillers pédagogiques et des directeurs de CAP sur l’approche de Compétence de Développement  Personnel (CDP) et la prévention des IST/VIH/SIDA.

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Le deuxième volet était celui de la formation des enseignants et directeurs d’écoles sur le contenu des fiches pédagogiques concernant l’approche de CDP pour la prévention des IST/VIH/SIDA. Et  pour mieux vulgariser notre communication, nous –nous sommes axés sur la  formation des pairs éducateurs scolaires (élèves volontaires choisis parmi ces camarades sur la base de ces capacités de communication, de mobilisation et de leadership auprès de ces camarades). Et  Ces jeunes formés vont sensibiliser les autres  camarades  dans la cour de l’école ou dans les grins.

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 Nous avons également procédé à des séances  d”animation de cours dans les écoles ciblées.

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L”IB: Quelles stratégies  avez-vous optées  pour attirer l”attention des élèves et des maîtres pour expliquer les méfaits néfastes des IST/ VIH /SIDA?

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Mme Kané Fatoumata Kané; Notre stratégie se focalise sur le renforcement des capacités des acteurs clés à savoir les enseignants et les  pairs éducateurs notamment- en matière d’éducation préventive sur les IST/VIH/SIDA basée sur l’approche des Compétences de Développement Personnel (CDP).

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L”IB: Quels sont les moyens mis en œuvre pour mieux vulgariser votre message?

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 Mme Kané Fatoumata Kané; Nous avons mis à la disposition des  établissements sélectionnés, un programme d’éducation préventive sur les IST/VIH /SIDA, afin de transmettre aux élèves de l’école fondamentale les connaissances et les compétences nécessaires pour leur permettre de se protéger contre ces maladies. Nous avons ensuite renforcer et créer un système d’orientation  au niveau des écoles afin d’améliorer l’accès des élèves aux services de SR/IST/VIH/SIDA (counseling, accès aux préservatifs, au dépistage, traitement, etc.).

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L”IB: Comment  avez-vous concrétisé votre stratégie pour éloigner des IST/.VIH/SIDA en milieu scolaire?

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Mme Kané Fatoumata Kané: D”abord par la  mise en  place d’un mécanisme d’orientation des jeunes vers le centre de santé de référence (CSREF) et l’USAC (Unité de Soins et Accompagnement et de conseils en VIH/SIDA) en commune I pour l’accès de ceux-ci aux services de prise en charge des IST/VIH/SIDA y compris le dépistage volontaire et anonyme du VIH.  Ensuite, nous avons  mis  des condoms auprès des jeunes élèves à travers les points focaux, vente des condoms.

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 Dans la série de conférences et d”animations  organisées dans les écoles, nous amenons des personnes affectées ou infectées  par le VIH pour leurs témoignages. Et pour combattre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH, nous organisons des débats autour d”un repas en commun.

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L”IB: Concrètement,  quelles sont les réalisations de votre projet ?

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Mme Kané Fatoumata Kané: De décembre 2006 à nos jours, les résultats suivants ont été obtenus : les connaissances et compétences de 6 conseillers pédagogiques et 2 directeurs de CAP ont été améliorées en prévention des IST/VIH/SIDA en milieu scolaire.

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 70 enseignants maîtrisent l’animation des cours en prévention des IST/VIH/SIDA à travers les fiches pédagogiques.

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Les connaissances et compétences de 177 jeunes pairs éducateurs ont été améliorées pour la fourniture des services d’information et d’orientation à leurs camarades sur les IST/VIH/SIDA. 4386 élèves ont participé aux 311 séances de cours dans les classes sur les Compétences de Développement Personnel dont les jeunes ont besoin pour se prémunir des IST/VIH/SIDA. Nous avons  organisé 5 conférences débats qui ont été animées dans les écoles du projet. Les pairs éducateurs ont tenu 4 rencontres trimestrielles d’échanges et aussi les pairs éducateurs, les membres des gouvernements des enfants et les enseignants ont participé à 4 visites d’échanges auprès des personnes vivant avec le VIH à travers 2 associations (AFAS/AMAS).

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L”IB: Quelles sont le difficultés  rencontrées  et les solutions préconisées? 

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Mme Kané Fatoumata Kané: Les difficultés faisant partie intégrante de la vie  de l’être humain.  Nous avons  évidemment rencontré quelques unes au cours de nos activités. D”abord, avec les parents d”élèves qui croyaient que nous allons encourager les élèves au vagabondage sexuel et il fallu l”intervention des conseillers pédagogiques tels que Baye Bah et ses collègues qui ont animé une émission radiophonique pour expliquer aux parents les avantages du projet en milieu scolaire. Vous savez aussi que le  début de toute action est difficile surtout en matière d’éducation. Des horaires ont été négociés avec les Directeurs d’écoles pour le rattrapage des cours.  La sollicitation des cours par les classes non sélectionnées par le projet. Les conseillers pédagogiques ont animés des séances de cours dans certaines de ces classes. Autre difficulté était aussi la  perturbation des cours à cause des journées de grève et autres au niveau des écoles.

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 L”IB: Qui sont les  partenaires de votre projet de prévention des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et le VIH/SIDA en milieu scolaire et non formel?  

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Mme Kané Fatoumata Kané: Nos partenaires sont nombreux. Le principal partenaire est L”UNICEF.  Les  autres sont les 2 CAP (Centre d’Animation Pédagogique) de Banconi et Djelibougou et les Ecoles cibles à savoir : Bahaben santara korofina, Sikoro, Espérance, Djelibougou, Doumanzana ainsi que les 2 CED (Centre d’Education pour le Développement) de Sikoro et de djankinèbougou ainsi que les parents d’élèves, les gouvernements des écoles, le CSREF et l’USAC.

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L”IB: Quel appel avez-vous  à lancer  auprès des partenaires surtout que la première phase de projet  qui prend fin à partir de fin Décembre et avec un résultat à encourager?

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Mme Kané Fatoumata Kané : Nous réitérons auprès de l’Etat l’intégration de ces outils de prévention développés dans le curricula de formation des adolescents et  jeunes au sein du fondamental et surtout avec l”expansion démographe de la population scolarisable en commune I.

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 Nous lançons un appel aux bailleurs de fonds et surtout à l”UNECF et même d”autres ONG intervenant dans le même domaine  de leurs soutiens pour la continuité dans  la prévention des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et le VIH/SIDA en milieu scolaire et non formel. Nous  demandons également aux deux ministères à savoir celui de la santé et de l”Education de Base, de l”alphabétisation et des langues nationales l”insertion du programme dans les écoles fondamentales.

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Propos recueillis par Moustapha GUITTEYE. à une nation qui ne compte pas moins de cinquante six millions de marginaux.

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