L’implication des hommes doit se traduire dans le processus d’acceptation et d’amélioration de la qualité des services.
Le concept de santé de la reproduction (SR) intègre une vision globale. Au delà de la sexualité individuelle de l’homme ou de la femme, il prend en compte la notion de couple. La SR est au cœur des préoccupations gouvernementales et de celles des partenaires techniques et financiers qui lui consacrent d’importantes ressources financières. L’accompagnement de partenaires comme le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), en la matière, renforce les actions de promotion de la SR. Cette promotion passe par une forte implication des hommes. Le Réseau national des communicateurs en population et développement (Renacop) est si bien convaincu du beau rôle qu’ils doivent jouer, qu’il a organisé les 27 et 28 octobre à Ntabacoro, un séminaire d’information et de sensibilisation sur l’engagement constructif des hommes dans la SR. La cérémonie d’ouverture présidée par le coordinateur du réseau, Djigui Keïta, s’est déroulée en présence de Mme Maïga Fanta Maïga, de la division SR à la direction nationale de la santé et de nombre d’invités.
Selon certains experts, le développement dans nos pays passe par une maîtrise de la croissance démographique qui permet de mieux planifier les programmes de développement. Sur ce chapitre différentes écoles s’affrontent avec, grosso modo, d’un côté les malthusiens, adeptes de l’économiste britannique Thomas Robert Malthus et d’un contrôle drastique de la croissance de la population, et de l’autre les partisans d’une natalité importante au motif que les ressources humaines sont le bien le plus précieux pour un pays. Notre pays déploie des activités de promotion de la santé en générale et de la santé reproductive en particulier. Des programmes de plaidoyer sont engagés auprès des hommes pour s’assurer de leur engagement. Dans notre société, en effet, les hommes détiennent le pouvoir de décision. Le séminaire du Renacop a travaillé dans cette optique, en développant notamment les principes généraux de l’engagement constructif des hommes, la loi sur la SR, les indicateurs en la matière et les programmes de promotion de la SR. L’atelier entendait amener les journalistes et animateurs de radio à se mettre au diapason de la SR et à relayer les informations utiles pour l’opinion nationale. Les discussions avec les experts de la direction nationale de la santé, notamment la division SR, ont permis de faire un survol des questions essentielles et d’apporter des réponses à certaines interrogations de la presse.
Djigui Keïta a souhaité plus d’engagement des médias pour influer sur les décisions. Il a rappelé à ce propos le rôle transversal des journalistes qui interviennent dans tous les domaines. Pour Mme Maïga Fanta Maïga, l’engagement constructif des hommes dans la SR doit se traduire par leur forte implication dans le processus d’acceptation et d’amélioration de la qualité des services. Ils doivent se sentir concernés au même titre que les femmes parce que c’est la vie du couple qui est en jeu. Une communication faite par l’experte de la direction nationale de la santé indique que l’Etat a développé un programme sectoriel de santé qui a abouti à l’élaboration d’un plan décennal de développement sanitaire et social (PDDSS). Ce plan s’est décliné en deux phases quinquennales. Il s’agit du Programme de développement sanitaire et social (PRODESS) I et II. La stratégie d’amélioration de la SR passe par la nécessité d’élargir la gamme de services, de fournir des moyens adaptés, a jugé Mme Maïga Fanta Maïga. Elle a aussi souligné l’urgence d’accomplir des efforts de communication, de sensibilisation et de mobilisation de la communauté. Dans la promotion de la SR, a-t-elle expliqué, notre pays a enregistré des avancées comme la loi sur la SR. Une disposition de ce texte stipule ainsi que la femme a le droit de disposer de son corps. Pour réussir, les experts tablent sur l’engagement politique des pouvoirs publics, une approche multisectorielle dans la prise en charge des questions de SR, un partenariat dynamique et soutenu, mais aussi une bonne coordination entre les différents intervenants.
