Avion présidentiel et équipements militaires : Le second round ce jeudi
Le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires au Mali refait surface avec la reprise des plaidoiries ce jeudi 22 mai 2025.

Après une première série d’audiences en septembre et octobre 2024, le procès avait été suspendu à la demande du parquet général et du contentieux de l’État. Cette affaire, qui a suscité de vifs débats au sein de l’opinion publique, pourrait connaître de nouveaux rebondissements.
L’enquête judiciaire vise à faire la lumière sur d’éventuelles irrégularités financières entourant ces acquisitions. En 2021, la Cour suprême avait classé l’affaire sans suite, affirmant qu’aucune malversation financière n’avait été prouvée.
Cependant, la réouverture du dossier en septembre 2024 devant la Cour d’assises pour les crimes économiques et financiers a ravivé les interrogations sur la gestion des fonds publics et la transparence des contrats.
Lors de la première phase du procès, onze personnes étaient poursuivies, mais seulement quatre ont comparu devant la Cour d’assises spéciale : Bouaré Fily Sissoko, principale accusée, Mahamadou Camara, Moustapha Drabo et Nouhoum Dabitao. Les débats ont été marqués par des échanges tendus entre le parquet général et la défense, notamment sur la question des factures et des preuves de livraison des équipements militaires.
Les enjeux du second round du procès
La reprise des plaidoiries pourrait apporter de nouveaux éléments sur cette affaire qui divise l’opinion. Il y a trois mois, la Cour suprême avait entendu les témoignages de deux anciens Premiers ministres, Moussa Mara et Oumar Tatam Ly, ainsi que de l’ancien ministre délégué au budget, Madani Touré.
Leurs déclarations sont attendues avec une grande attention, car ces personnalités, en position d’influence à l’époque des faits, pourraient apporter des éclaircissements essentiels sur les décisions stratégiques et financières liées à ce dossier.
Cependant, un élément majeur vient compliquer cette reprise : l’état de santé préoccupant de Bouaré Fily Sissoko.
L’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, incarcérée depuis plus de trois ans et demi, souffre de plusieurs pathologies graves, notamment la drépanocytose, des problèmes cardiaques, une hypertension sévère et de l’arthrose.
Son état s’est fortement dégradé ces derniers mois, au point que son avocat a déposé une nouvelle demande de libération provisoire pour raisons médicales, accompagnée d’un certificat médical. Malgré ces alertes, la Cour suprême a rejeté cette requête le 4 avril dernier, suscitant une vive polémique.
Face à cette situation, plusieurs associations de défense des droits de l’Homme ont appelé à une évacuation sanitaire urgente avant la reprise des plaidoiries.
La question de la détention prolongée de Bouaré Fily Sissoko, malgré son état de santé critique, soulève des interrogations sur l’équilibre entre justice et humanité.
Cependant de source proche de la justice, il est dit qu’il n’y a eu aucun refus d’accorder la liberté à Bouaré Fily Sissoko. Pour la simple raison que celle-ci avait bien bénéficié d’une liberté sous caution en 2023 dont elle a refusé de s’acquitter du montant. Elle avait du moins réclamé son jugement affirmant qu’elle n’était pas en mesure de payer le montant de cette caution qu’elle a jugée très élevée.
Certains observateurs estiment que cette nouvelle phase judiciaire pourrait permettre de clarifier les responsabilités et d’éventuellement sanctionner les fautes commises. D’autres, en revanche, y voient une manœuvre politique visant à fragiliser certains acteurs influents.
Alors que la date du 22 mai approche, l’attention se porte sur la manière dont ces nouveaux éléments seront intégrés dans le dossier et sur leurs impacts éventuels sur les responsables politiques concernés.
Ce procès, déjà marqué par des tensions et des rebondissements, pourrait bien prendre une tournure décisive dans les jours à venir.
Ousmane Mahamane
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