Résolution de la crise : Les meetings de soutien de m’as-tu ne servent pas les intérêts du Mali

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C’est dans les dures épreuves que l’on reconnaît la capacité de résistance et de combativité d’un peuple. Mais tel ne semble pas être le cas des Maliens qui montrent chaque jour que Dieu fait leur désunion et leur manque de sérieux face à la détermination de l’ennemi à les écraser. Ces actions disparates renforcent l’ennemi quant à sa volonté de conquérir l’ensemble de notre territoire national.

Les Maliens, au lieu de parler d’une seule voix pour sauver leur pays de la disparition de la carte du monde, restent encore divisés, depuis le coup d’État du 22 mars 2012, quant à la stratégie à adopter pour faire face aux ingérences internationales dans la politique intérieure de leur pays et menaces des groupes obscurantistes dont les actions sur le terrain endeuillent la nation malienne, créant ainsi la confusion entre les communautés d’une même aire géographique qui s’accusent mutuellement de connivence avec les malfaiteurs.

Ce désordre, semé par les ennemis de la paix, a porté un coup dur à la cohésion sociale, une des valeurs cardinales de notre société et de notre fierté nationale. Ces signaux forts de déstabilisation envoyés par des hommes sans foi ni loi au peuple malien sont, malheureusement, tombés les oreilles d’un sourd. Au point que de citoyens maliens ont aveuglement épousé la doctrine des djihadistes et des terroristes, responsables de la mort atroce de leurs sœurs et frères.

Si certains compatriotes n’ont pas encore mesuré la gravité de la situation de notre pays, qu’ils sachent que l’heure est grave. Et qu’elle ne laisse plus de place aux spectacles pour amuser la galerie. Comme en témoignent les meetings de soutien de m’as-tu vu qui se sont multipliés ces derniers temps comme si ce n’est pas pour la même cause à savoir le soutien aux Forces armées maliennes (FAMAs) qui continuent de subir le lourd bilan des attaques terroristes et djihadistes. Et cela, malgré, la présence des 3 500 hommes de la force Barkhane, 15 000 de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et 5 000 militaires de la force G5 Sahel, venus aider notre pays à se stabiliser et lutter contre le terrorisme.

Certes, l’armée malienne, en ces moments douloureux, a plus que besoin de cette solidarité pour un réarmement moral, afin de faire face aux actions criminelles des ennemis de la stabilité de notre pays. Mais faudrait-il qu’elle soit organisée dans un élan patriotique, regroupant toutes les forces vives de la nation en un seul lieu avec des slogans forts et des chants guerriers tirés de notre riche patrimoine musical. Comme ce fut le cas, lors de la guerre des pauvres qui a opposé notre pays au Burkina Faso, en décembre 1985.

Ce conflit, malgré les divergences politiques de l’époque, a cimenté le sentiment nationaliste. Les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur se sont levés comme un seul homme, unis derrière leur armée. Qui de l’argent, qui de vivres, qui de chants guerriers évoquant le passé glorieux des hommes qui se sont distingués sur les champs de bataille, les Maliens de tous bords étaient là derrière leurs Forces de défense et de sécurité (FDS).

Mais quant aux femmes et hommes d’aujourd’hui animés par la seule volonté de se faire voire, ils montrent leur manque de sérieux pour sauver leur pays. Uniquement pour ce mois de novembre, quatre meetings de soutien aux forces armées maliennes ont été organisés. La société civile a donné le ton le, suivis des partis politiques de l’opposition et avec une partie de la même société civile, le Haut Conseil islamique (HCI) et la société civile encore.

La marche a été fermée, vendredi dernier, par celui du Parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), à la Bourse du travail. Ces meeting ont quand même drainé une foule des grands jours parce qu’il s’agissait de l’armée, symbole de l’unité nationale.

En lieu et place de ces meetings décentralisés qui mettent l’accent sur notre division et ne servent pas l’intérêt de notre pays, il faut que les Maliens comprennent que leur salut réside dans la formation d’un front commun qui fera peur à l’ennemi.

Dans le cas contraire, on profitera de notre désunion pour maintenir le peuple malien dans ce statu quo dont les ennemis intérieurs tireront les ficelles à l’avantage de l’impérialisme occidental qui, au nom d’une intervention militaire, est en train de recoloniser notre pays.

Yoro SOW

 

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