Sans blague : Un “petit Marseillais” au Mali

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Pour ne pas perdurer les suspens, disons tout de suite que le petit Marseillais en question est le nom d’un savon médical destiné au traitement des infections de la peau (dermatoses et mycoses). Un savon médical bien emballé avec un dessin stylisé en dessous duquel on peut lire “petit Marseillais”. Le savon médical vendu au Mali à plus de 2500 Fcfa est, de toute évidence, fabriqué en France, précisément dans la ville de Marseille.

La France ne possède pas un seul pied de karité pour la simple raison que son écosystème ne se prête guère à cet arbre fruitier qu’on ne rencontre que dans les pays tropicaux, comme le Mali. Dans le monde, le Mali est le deuxième producteur après le Nigéria de cette plante qui pousse à l’état sauvage.

Pour la petite histoire, le karité a été découvert par l’explorateur écossais du nom de Mungo Park, au Mali, précisément dans la région de Ségou d’où le nom scientifique du Karité en latin, Butyrospermum Parku, qui signifie l’arbre à beurre de Mungo Park.

Les leçons à tirer de cette petite anecdote sont nombreuses. Les Français sont arrivés à faire du savon “sur gras” parce qu’ils ont su triturer leurs méninges. Pourquoi pas nous les Maliens qui en sommes les possesseurs ?  Peut-être, devrions nous produire, nous aussi, à Ségou qui est en voie d’être un centre industriel au Mali, un savon médical que nous allons nommer le “grand Ségovien”. Merci à la France de nous avoir montré la voie.

Le Karité est aussi un produit en vogue dans le domaine de la cosmétique, comme en témoigne la publicité en boucle sur le produit via les antennes de TV5 monde. Le Karité doit cette célébrité, qui est loin d’être usurpée, à plusieurs facteurs comme sa richesse en vitamine A,B,E et F, son grand pouvoir de réhydratation de la peau. La légende égyptienne raconte que la reine Nefertiti devait sa grande beauté à l’utilisation du beurre de karité. On rapporte également que Cléopâtre se faisait livrer des amphores de karité par caravanes spéciales et s’en enduisait généreusement le corps.

Nous savons aussi que, chaque année, des camions-remorque avec des containers remplis d’amandes de Karité prennent le chemin de l’Europe à partir du port de Dakar. Des containers dont le contenu est principalement destiné aux industries alimentaires et cosmétiques européennes. Ces amandes de Karité ont quitté le Mali sans la moindre transformation.

Les nouvelles autorités, si elles veulent réellement refonder le Mali doivent mettre le holà à cette situation. Elles doivent mettre l’accent sur la transformation des ressources naturelles dont le Mali regorge et créer ainsi des milliers, voire des dizaines de milliers d’emplois pour les jeunes. Elles pourront ainsi leur éviter de tomber dans la délinquance et même le terrorisme.                                         Boubacar Sidibé Junior

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