NBA-Cheick Diallo : L’échec d’un footballeur, la réussite d’un basketteur

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En marge de la conférence de presse précédant le lancement de sa fondation Fondation CD13, tenue  le mercredi 2 septembre 2020 au Palais des sports Salamatou  Maïga de Bamako, l’international basketteur malien du club américain de Phoenix Suns, Cheick Diallo alias CD13 a accordé une interview  à Mali Tribune. Dans cet entretien, le jeune ailier qui fêtera ses 24 ans le 13 septembre prochain, nous retrace son parcours de basketteur de Kayes aux Etats-Unis en passant par l’Egypte jusqu’à son arrivée à la National Basketball Association (NBA) en 2016. Celui qui a failli faire carrière dans le monde du football avant que son destin ne l’oriente vers la balle au panier  nous évoque également son retour en sélection nationale A pour 2021 après un bref passage chez les Cadets.

  Entretien…    

Mali Tribune : Né et grandi à Kayes au Mali, comment vous vous êtes retrouvé  aux Etats-Unis en tant que basketteur ?

Cheick Diallo : J’ai eu un début très compliqué avant de rejoindre les Etats-Unis et la NBA. Il faut reconnaitre que les choses n’ont pas du tout été faciles pour moi. Mon histoire est si passionnante au point que vous serez certainement surpris de mon parcours. Il y a quelques années, je ne pouvais jamais imaginer que je pouvais faire carrière en basketball de surcroit une carrière professionnelle. D’abord j’ai commencé à jouer au football  avant de me lancer dans le basketball. C’est en 2010 que j’ai fait mes premiers pas dans le monde du basketball plus précisément à Kayes,  ma ville natale. Pour la petite histoire ce n’était même pas mon idée. L’idée est venue de mes parents et amis. Ce sont eux qui m’ont conseillé à pratiquer le basketball vu que je gagnais de la taille au fil des années. Comme vous le savez dans notre société les gens estiment que les personnes de grandes tailles doivent toujours pratiquer le basketball. Ils disent même que le basketball est fait pour les personnes de grandes tailles. Ça a été mon cas. Dieu faisant bien les choses j’ai écouté leur conseil. Du coup je me suis orienté vers le basketball en intégrant le Sigui de Kayes en 2011. C’est comme ça que les choses ont commencé petit à petit. Par la suite j’ai été sélectionné en équipe nationale Cadette du Mali. Quelques mois plus tard je suis allé en Egypte pour un petit test qui a été concluant. Après ce test je suis revenu au Mali en 2012. C’est après que je suis parti aux Etats-Unis à travers la Fondation Hope. Là-bas, j’ai cumulé les études et le sport jusqu’à ce que je signe mon premier contrat à Phoenix Sun. Ce qui fait que j’évolue maintenant en NBA, le championnat de basketball américain depuis 2016. C’est le résultat d’un long travail et de patience surtout. Quand on regarde mon histoire on peut dire que tout est parti de rien. Mais grâce à Allah Le Tout Puissant j’ai pu atteindre le sommet du basketball mondial. C’est l’occasion pour moi de rendre grâce à Allah de m’avoir donné cette chance.

Mali Tribune : Comment se porte votre club dans le championnat NBA ?

C. D.: Le Phoenix Suns se porte très bien dans le championnat américain. Personnellement je prends beaucoup de plaisir avec ce club car je joue beaucoup. Je ne me plains de rien. Je dois vous dire qu’on était vraiment sur une belle lancée avant l’apparition du Coronavirus aux Etats-Unis en mars dernier et qui a contraint la League américaine à suspendre le championnat. Avant l’arrêt, nous étions à la 10eplace sur 15 clubs au classement général de la Conférence Ouest lors de la saison régulière. Ce n’était pas mal du tout. Nous allons beaucoup travailler lors de la prochaine saison afin qu’on puisse jouer les play-offs.

Mali Tribune : Comment expliquez-vous votre réussite dans ce championnat difficile quand on sait que vous avez quitté un championnat amateur au Mali ?

C. D. : C’est vrai la NBA est un championnat très difficile. Vous savez très peu de joueurs africains jouent en NBA tellement que c’est rigoureux. Personnellement, j’ai eu une période d’adaptation un peu difficile. Mais au fil du temps je me suis adapté. Il fallait que je m’y adapte parce que c’est le sommet du basketball mondial, le plus grand et le meilleur championnat de basketball mondial.

Mali Tribune : Quels sont vos rapports avec la sélection nationale A du Mali ?

C.D. : S’il plait à Dieu vous me verrez très prochainement avec la sélection nationale du Mali. J’avais un petit problème de temps avec mon club. Ce qui m’empêchait à chaque fois de répondre aux convocations de l’équipe nationale du Mali. Chaque fois les échéances de la sélection nationale coïncidaient avec celles de mon club. Ce qui fait que je ne pouvais pas honorer ma présence en équipe nationale. Vous voyez que ce n’était pas du tout facile pour moi. Mais ce n’est que partie remise. Je suis maintenant prêt à défendre  les couleurs de l’équipe nationale du Mali. Je ferai tout pour jouer en équipe nationale du Mali. Dès l’année prochaine précisément en 2021 vous pourrez me voir avec l’équipe nationale du Mali.

Mali Tribune : Un mot d’encouragement à l’endroit de vos jeunes frères et sœurs qui rêvent d’une carrière comme la vôtre

C.D. : Je dirais qu’il est toujours bon de s’inspirer du travail de quelqu’un car c’est à partir de là qu’on peut se fixer des objectifs. Et pour parvenir à atteindre ces objectifs, il nous faut encore travailler davantage. Je saisis cette occasion pour inviter mes jeunes frères et sœurs à persévérer dans tout  ce qu’ils font. Quand on croit en ce qu’on fait,  on a mille chances de réussir. Il ne faut jamais abandonner. Je souhaite de tout cœur que leurs rêves se réalisent.

Interview réalisée par Alassane CISSOUMA

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