Le Général Assimi Goïta, présidant la cérémonie de sortie de la 6e cohorte du SNJ : « Ces 1 539 recrues renforceront la réserve stratégique »
Le Président de la Transition, Général d’armée Assimi Goïta, a fait cette déclaration, le jeudi 9 octobre 2025, sur la Place d’Armes du 34ᵉ Régiment du Génie militaire de Bamako, lors de la cérémonie de présentation au drapeau national des admis à la Fonction publique de l’État et des Collectivités ayant accompli leur Service militaire obligatoire

Il s’agit de la 6ème cohorte composée de 1 539 recrues, dont 521 femmes, parmi lesquelles des élèves fonctionnaires, des enseignants-chercheurs et des personnes vivant avec un handicap.
Présidée par Général d’armée Assimi Goïta, la cérémonie de présentation au drapeau national de la 6è cohorte du SNJ s’est déroulée en présence du Président du Conseil national de Transition (CNT) Général Malick Diaw, du Premier ministre, Général Abdoulaye Maïga et plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre en charge de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Fassoum Coulibaly, les représentants du corps diplomatique accrédité au Mali, ainsi que des parents de recrues.
Jugé comme outil patriotique, le Service national des jeunes s’inscrit dans la vision des autorités de renforcer l’engagement civique au sein de l’administration publique. Institué par la Loi n°2016-038 du 7 juillet 2016, il vise à former une jeunesse citoyenne, patriote et prête à contribuer à la construction, au développement et à la défense du pays. Après leur admission à différents concours, les élèves fonctionnaires suivent six mois de formation militaire tactique, en topographie, armement, tir, règlement de service, sécurité militaire… Des cours d’instruction civique leur sont également dispensés afin de développer leur amour de la patrie, leur sens du devoir, leur esprit de sacrifice et de la souveraineté nationale. La 6e cohorte est composée de 1 397 admis à la Fonction publique de l’État, 94 enseignants-chercheurs, 44 personnes vivant avec un handicap et le reliquat de 4 anciennes cohortes n’ayant pas encore accompli leur service militaire. Arrivées au Centre d’instruction de Bapho le 25 février 2025, ces recrues ont fait preuve de dévouement et de détermination, renforçant ainsi la réserve citoyenne. À l’issue de la formation, un examen oral d’évaluation a récompensé les meilleurs éléments, dont le soldat de 2e classe Daouda Coulibaly, élève fonctionnaire et médecin, major de la promotion.
Le Directeur du SNJ, le Colonel Tiémoko Camara, a salué le leadership du Président de la Transition à qui revient le mérite de la relance de cette formation destinée notamment aux fonctionnaires et magistrats. Pour le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Construction citoyenne, Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, cette formation est essentielle dans la transmission aux agents publics des qualités nécessaires à l’accomplissement de leur mission et à la défense de la patrie.
L’avenir d’un État se construit par sa jeunesse
Cette jeunesse, selon le président Assimi Goïta, est au cœur de la refondation. Félicitant les formateurs et le ministère en charge de l’Instruction civique, il a rappelé que le retour du Service Militaire Obligatoire pour les fonctionnaires participe de la refondation de l’État, qui place l’humain au centre des actions. «La présentation au drapeau national de ces jeunes recrues, après six mois de formation intense à la défense et au civisme, est tout un symbole. C’est l’expression de notre volonté de disposer d’une jeunesse aguerrie, efficace et mobilisable pour la défense nationale…».
Selon lui, l’avenir d’un État se construit par sa jeunesse, indispensable au développement socio-économique et culturel. Il a exhorté les recrues à être le porte-flambeau du changement voulu par le peuple malien. «Désormais, le peuple malien compte sur vous. Chaque jour, faites preuve de sens du devoir, de rigueur et de détermination non seulement pour la défense de la patrie, mais aussi pour le bien-être de nos populations », a-t-il affirmé. Il a aussi précisé que ce contingent de 1539 nouveaux fonctionnaires viendra renforcer la réserve stratégique, composée de fonctionnaires ayant accompli leur service militaire et de militaires retraités, mobilisables en cas de crise ou de catastrophe naturelle.
Destituée pour incapacité à régler la crise sécuritaire !
Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre 2025, le Congrès de Pérou a destitué la Présidente de la République, Dina Boluarte, âgée de 63 ans, pour incapacité morale permanente à exercer ses fonctions. Elle avait pris les commandes du pays en décembre 2022, après la destitution de Pedro Castillo, dont le mandat devrait prendre fin en juillet 2026. La Présidente Dina Boluarte a échappé à sept reprises à la destitution grâce au soutien de ses anciens alliés qui ont fini par la lâcher.
Il est reproché principalement à l’ex-Présidente de Pérou et son gouvernement « leur incapacité à régler la crise sécuritaire ». Dina Boluarte et son équipe étaient tenus « responsables de l’insécurité qui assaille le pays et qui a coûté la vie à plus de 5000 personnes en trois ans ».
Selon le quotidien péruvien El Comercio cité par Courrier international, « Dina Boluarte laisse un pays moins sûr, plus fragmenté et plus méfiant envers ses institutions ». « C’est l’épilogue d’une gestion qui, depuis ses débuts, s’est caractérisée par une absence de direction et une incapacité à faire face aux défis les plus urgents du pays », précise le quotidien.
Cette destitution a été accueillie avec joie par des centaines de Péruviens. Le Président du Parlement, José Jéri, 38 ans, a prêté serment pour prendre la tête de l’Etat. « J’assume avec humilité la présidence de la République, par succession constitutionnelle, afin de mettre en place et diriger un gouvernement de transition », a souligné José Jéri qui dirigera le pays jusqu’au 26 juillet 2026 avec la lourde tâche d’organiser les élections générales en avril prochain.
Quant à Dina Boluarte, le ministère public péruvien a demandé à la justice de lui interdire de quitter le pays pendant 18 à 36 mois, afin de finaliser les enquêtes la visant pour « des délits de blanchiments d’actifs au préjudice de l’Etat » ; « corruption et abus de pouvoir ». Selon le ministère public, « cette mesure vise à garantir la présence de Boluarte pendant le déroulement du processus pénal et une éventuelle fuite du territoire national». Avant sa déchéance de la fonction présidentielle, l’ex-présidente avait été secouée par plusieurs scandales portant sur l’acquisition par ses soins de montres et de bijoux et pour s’être permise « une rhinoplastie pratiquée en secret en 2023 en violation de la loi ».
Pays de l’Amérique du Sud, le Pérou traverse depuis quelques années « la pire période d’instabilité politique de son histoire moderne, avec sept présidents en près de neuf ans ».
Chiaka Doumbia
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