Un petit fils raconte à son grand- père : La débandade de la CEDEAO et de ses alliés obscurs

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A l’issue de son sommet du 26 avril dernier,  la CEDEAO, Club des présidents mal élus avaient poussé l’arrogance jusqu’à déterminer la durée, le contenu et les modalités de gestion et même à choisir le chef de la transition malienne. Et, sans concertation aucune avec le peuple souverain du Mali ! Exactement, comme on le ferait pour un pays conquis ! Mais mal lui en prit.

Le Capitaine national a opposé une fin de non recevoir strict à cette décision incongrue de la part de la secte dynastique suceuse du peuple.

Grand-père, un ancien combattant de l’ancien temps que j’appelle affreusement « ancien combattu »  m’a demandé de lui raconter tout des péripéties de ce qu’il convient d’appeler l’affaire CEDEAO,  Club des présidents mal élus.

Volontiers, ai-je répondu, j’accepte de te raconter toute l’histoire. A condition, cependant, que tu n’en parles à personne. Pas même à grand- mère. Juré, craché, m’a-t-il promis !  Voilà qui est bien dit.

Alors, avec grand-père, tendez bien les oreilles. Pour pas qu’aucun passage de ma narration ne vous échappe :

« – C’est quoi même la CEDEAO ?

–          Un Club des présidents mal élus, un véritable Groupement d’Intérêt Économique et Politique (GIEP).

–          Qui en est- il le président. ?

–          Il s’appelle Allasane, un vrai faux ivoirien et vrai Burkinabé parvenu au pouvoir avec la bénédiction de la France colonisatrice, en renfort à une dizaine de Com’Zones égarés.

–          Mais, qui est même cet Allasane ?

–           Il est le président du Groupement d’Intérêt Économique et Politique. A ce titre, il fait tout pour ses intérêts. Il dort, se réveille, parle, se tait et respire pour ses intérêts, y compris la déstabilisation de notre pays s’il le faut.

–          Et les Com’Zones ?

–           Ils sont très nombreux. Ils s’appellent ; Chérif, Wattao, Loncéni, Ben Laden, IB, Fognon, Zakaria….

–          ça suffit, j’ai horreur du détail. Moi- même grand- père ancien combattant d’infanterie blindée, je sais que celui qui a beaucoup beaucoup d’amis est un opportuniste, un homme d’intérêt. Mais pour quoi il est autant fan de la chose matérielle ?

–          C’est parce qu’il a fait un doctorat chez les américains qui vivent et meurent pour leurs intérêts, surtout pour l’argent.

–          Je comprends maintenant son pan pour l’intérêt.

–          Mais, ce n’est pas seulement à cause de son propre intérêt qu’il agit comme ça. C’est aussi à cause de l’intérêt de ses maîtres. Ceux- là qui lui ont inculqué tout ça dans sa tête.

–          A- t’il un frère cadet ?

–           Oui, il s’appelle Blaise.

–          Quelle est sa spécialité ?

–          Il est médiateur de tous les conflits qui le regardent et qui ne le regardent pas.  Il fouine dans toutes les affaires pour ses intérêts qu’il sait dissimulés comme un voleur diplômé.

Grand- Père s’écrie tout de suite et conclut que ce dernier est un serpent d’eau donc plus méchant que les autres.

-A-t- il un plus petit frère ?

– Oui, il s’appelle Macky Sall, il vient de faire son entrée dans le club. Il est d’accord avec tout ce que les autres ont dit et n’ont pas dit.

– Mais, lui, il fait pitié petit fils. Lui au moins, il doit quitter le Club puisqu’il n’y tire encore aucun bénéfice.

– Grand père, vous vous trompez, dès qu’il a pris le pouvoir, il courut dire à Sarkosy, le mentor de tout le Club que son prédécesseur, « Vieux Sompi », avant de lui remettre le pouvoir à lui, Macky, a brûlé tout l’argent du pays,  au point que les caisses sont vides et des difficultés pour payer les fonctionnaires pointent déjà à l’horizon. A Sall d’ajouter que bientôt, les pauvres femmes Wolof ne pourraient même plus servir le « Mafé », ce plat national dont la sauce est à base de pâte d’arachide. Le maître a été si ému par cette perspective malheureuse de l’un des premiers sujets français de l’Ouest Africain qu’il lui a aussitôt offert un sac rempli d’argent. Tu vois grand – père qu’il fait bien son entrée dans le GIEP !

« Vieux Sompi », Wade qu’il s’appelle, était au moins quelqu’un. Si on peut appeler ça ainsi. Car il n’était d’accord ni avec ses amis du Club, ni avec ses voisins, ni même avec sa propre personne.

–          Ah, s’écria grand- père ! Lui c’est un homme, de vrai ! Puisqu’il sait ce qu’il veut…

–          Même s’il n’a jamais su en réalité ce qu’il veut car à 85 ans, « Sompi » pensait qu’il avait encore quarante ans et voudrait donc rester Président de la République et représentant légitime de son pays au sein du Club.

–          Petit fils, tout au moins, notre ATT n’était pas membre de cette secte ?

–          Grand- père, c’est maintenant que tu as posé la vraie question. ATT était au centre, et à chaque bout de ce Club. C’est ce qui explique d’ailleurs le fait qu’il y ait eu autant d’événement chez nous récemment. Dans la mesure où ses amis voudraient le faire revenir à Koulouba dont il est déjà nostalgique.

Lui, sa spécialité c’est le populisme et le camouflage. Il a trompé tous les Maliens, construit des cages dans des villages qu’il a baptisées ATT.

–          Pourquoi les chefs de villages ont- ils accepté un tel blasphème ?

–          Il n y a pas de chef de village, ATT, lui-même, était le fondateur de tous.

–          Je comprends, petit fils. ATT n’était vraiment pas au sérieux. Sinon, si comment peut- il devenir le chef de plus d’un village ?

–           Si, il pouvait l’être car il est très rusé.

D’abord, grand-père, laisse-moi, te dire une chose : chargé de garder notre ancien président, le Général Moussa Traoré, assiégé dans son palais par une population affamée et surexcitée, il l’a transporté dans son propre bureau, au camp militaire de Djikoroni-Para. Au motif d’assurer la protection présidentielle. Et en a profité pour s’autoproclamer Président de tous les Maliens. Rien que pour ce fait insolite et peu honorable, les politiciens l’ont nommé « Général ».

– Mais, petit-fils, « Général » c’est quoi même  pour des gens qui n’ont jamais fait la guerre?

– Grand-père, « Général » c’est un Chef de guerre, comme Khaya Makan, Soundiata, Tiramakan, Babemba, Tiéba, Biton, Damonzon, celui- là même qui a soumis le « Mossi ». Grand- père, ce n’est pas fini.

Ensuite, le « Général » a encore nommé d’autres généraux, beaucoup beaucoup d’autres généraux. Des généraux dont le plus grand plaisir était de se pavaner, en tenue d’apparat, soumettant  les pas ou peu gradés à des Gardez- vous interminables.

Ils aimaient aussi toute sorte de combines matérielles, étant des adeptes du GIEP.

–          Et ce qu’ils haïssaient le plus ?

–          C’était le fusil ! ils avaient une peur bleue pour le fusil et la guerre pour laquelle ils étaient royalement payés. Au point que l’un d’eux, un Sarakolé bon teint, ministre de la défense de son état a tronqué son uniforme militaire contre le costume-cravate. Tenue dans laquelle il apparaît toujours comme un pilon dans un boubou. Tant son costume  est ample. Si ample qu’un méchant cousin a qualifié son look de « Maraka Sapu » !

Ainsi, conscients désormais que ces généraux étaient des épouvantails et exaspérés par les remontrances de cette colonie de généraux, les pas et peu gradés, ont pris leur courage en mains. Et sont allés tirer quelques rafales au Palais présidentiel gardé par des enfants gâtés d’ATT. Ces derniers, reconnaissables à leur allure altière et gaillarde, sont  pompeusement appelés « Commandos-Para » c’est-à-dire des « gens qui sautent de l’avion en plein vol ».

– Résultat ?

– Les commandos ont fui comme des lapins, sans même demander leur reste. Tout de même, il y a eu parmi eux quelques âmes charitables qui ont porté le général président dans leurs dos. Et ont dévalé de la colline de Koulouba, on dirait torrent ! Ainsi, ils sont allés le cacher dans l’Ambassade des descendants de Djolofing Mansa à nos cousins Wolofs.

-Et les autres généraux ?

– Grand- père, ils se sont volatilisés comme du gaz carbonique, avec comme chanson favorite : « mieux vaut la honte que la mort ».

– Mais, petit fils, pourquoi tu les compares donc à Babemba qui a préféré « la mort à la honte »?

A cette question de grand-père, j’ai perdu mon latin et grand-père, sûr de sa suprématie, a enfoncé le clou : «Si ce qu’on appelle actuellement général, est l’homologue de nos ancêtres et fiers guerriers, alors jamais plus de « Général » dans notre armée ».

–          Mais, grand père, il y a, au moins, un auquel les jeunes ont eu confiance et l’ont donc mis au ministère chargé de la protection des civils. On le verra bien à la tâche.

–           Après, où est-il parti, notre ATT ?

–          Au pays de la « Téranga ». Et après quelles tractations ! Tant les jeunes militaires étaient remontés. Aussi, ont-ils beaucoup tiré…

–          Jure-le !

–          C’est vrai, ils ont tiré mais en l’air, à l’aéroport…

–          Du « bagabagas » (bluff) quoi !

–          Mais du « bagabagas » (bluff) qui donnaient de la sueur froide à ATT et famille…

–            Mais, est- ce  une anecdote  ou une histoire de vrai?

–          Walahi Bilahi, grand père, c’est une vraie histoire. Et, selon même Radio Kankan (radiotrottoir), au premier coup de feu seulement, ATT s’est couché à terre et Lobo, son épouse, est même tombée, raide…

–           Nden Sané (déformation de l’expression wolof : « ndeye sane » qui se dit d’une situation inspirant de la pitié)!

–          Pour tout te dire, grand-père, ATT, naguère héros national, a  terminé alors son mandat au flanc d’une colline !

–          Dieu ait pitié de lui !

–           Amen !

–          Ainsi, le « héros national » a terminé son mandat au flanc d’une colline !

–          Effectivement, c’est cela même grand-  père.

–          Mais et les « commandos sauteurs, que sont- ils devenus ?

–          Walahi, grand- père, ils ont ruminé leur rancœur pendant plus d’un mois sans se signaler.

Mais lorsque les membres du GIEP dans leur propagande ont menacé d’imposer, au Mali, un président et une durée de transition ainsi que l’envoi de 3.000 hommes armés (pour faire accéder définitivement leur poulain au pouvoir), les bérets rouges se sont ragaillardis et ont sorti tout un arsenal pour tenter de redorer  leur blason terni. Et sans même tenir compte de la fin de non recevoir du capitaine national qui a pris sa responsabilité face au dictat malsain de la CEDEAO.

Cela devrait servir de conseil aux bérets rouges-sang, en apprenant la fameuse leçon : «le margouillat ragaillardi ne reconnait jamais son gîte avant qu’un méchant garçon ne lui coupe la queue » que Grand-mère ne cessait de nous répéter.

-Mais, pour quoi n’ont-ils pas fait sienne cette leçon de sagesse après leur débandade au palais ?

-Grand- père, ils avaient été réconfortés par quelques mercenaires achetés ou vendus qui leur avaient convaincus que c’est eux qui ont amené Alassane au  pouvoir. Et que c’est encore certains d’entre eux qui maintiennent Blaise dans son pouvoir à vie.

Mais, l’argument le plus convaincant qu’ils ont pu développer est qu’ils sont invisibles et impénétrables par les balles, à cause des nombreux gris- gris qu’ils portaient au buste donnant l’impression de gilets barre- balles.

–          Qu’est ce que Sanogo a alors fait ?

–           Il a sorti des bérets bleus, bleuâtres, noirs, verts et roux c’est-à-dire des bérets multicolores qui ont fait parler la poudre comme à Verdun.

–          Mais, pour quoi parles- tu de Verdun alors que tu n’y étais pas ?

–           Grand-père, en 1991, avant la trahison du nouveau général par l’ancien général, un autre général aimait parler de coup d’État contre notre premier président bien aimé sans jamais y être. Les mauvaises langues disent même qu’il avait été mis au frais avant le déclenchement des opérations tellement il avait peur d’entendre la poudre péter.

–          Mais, je me fâche, pourquoi vous les nommez même généraux ?

–          Vous ne savez pas que c’est une usurpation de titre ?

–          Pourquoi alors vous les comparez au vrai général qui s’appelle « De Gaule » ?

–          …

–          Ne savez- vous pas que vous le diminuez ainsi. ?

–          …

–           Et la suite de l’histoire de la guerre des bérets ?

–          Tu as raison grand- père ! Ainsi, les bérets multicolores ont fait parler la poudre. A tel enseigne que certains sont morts et d’autres ont fui jusqu’à la frontière guinéenne. Et, les mauvaises langues soutiennent même que  des milliers de bérets rouges sont entrain d’envahir notre pays à partir de la guinée.

Walahi, grand- père, j’ai vu de mes propres yeux, mes mêmes yeux devant, des bérets rouges courant si vite que leurs bérets se sont transformés en bérets bleus, jaunes et même blancs.

-Mais qui étaient ces bérets rouges ?

– Ils étaient tous nos parents à plaisanterie à savoir les Coulibaly, Keita, Konaté, Nomoko, Touré, Maïga, Sangaré, Guindo, Diallo et tous les autres noms peulhs que tu  connais. Tandis que les bérets multicolores sont nous-mêmes les Kakolo à savoir les Camara, Magassa, Fofana, Dimouténé et Kallochi. Voilà qui est bien dit !

Guindo, celui- là même qui a provoqué tout le scandale, lui ne s’est pas volatilisé. Mais il s’est plutôt évaporé. Et un mandat de recherche est même lancé contre lui. Pour le moment,  on le cherche sur terre et dans le ciel, en vain.

– Si tout se passait comme cela, le monde irait un peu mieux !

– Grand-père, je m’arrête là, et ne raconte pas surtout à quelqu’un cette histoire.

Mais à quelque chose, malheur est bon, dit-on. Depuis le 01 mai 2012, tous les bérets sont devenus incolores.

Aw Coulibaly, Aw Keita, Aw Konaté, Aw Nomoko, Aw Touré, Aw Maïga, Aw Guindo, Aw Diallo, Diakité, Sidibé, Sangaré…

– Complimente bien tes cousins. Le mythe « béret rouge » est tombé comme un fruit mûr ! Tous les « commandos sauteurs » ont laissé tomber leurs bérets. Les braves de Djikoroni ont même une peur presque divine de tout ce qui ressemble au rouge. Histoire de se confondre aux autres vrais militaires. Que ces gens sont spécialistes en camouflage !

– Et votre CEDEAO dans tout ça ?

– Grand-père, lorsque la CEDEAO et ses vendeurs de songes ont entendu la sortie musclée de nos bérets multicolores que les mauvaises langues qualifient de verts, leurs décisions nous concernant sont devenues inaudibles, douces et très conciliantes.

– Qui dit alors qu’à quelque chose malheur n’est pas bon ?

Quelle débandade alors de la CEDEAO et de ses alliés obscurs !

 

Mamby Fofana,

Ingénieur, Citoyen Malien

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