Kiev accusé d’ouvrir un second front en Afrique en soutenant des groupes terroristes

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a lancé une accusation retentissante ce 19 juin depuis le Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

21 Juin 2025 - 11:55
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Kiev accusé d’ouvrir un second front en Afrique en soutenant des groupes terroristes

Selon elle, le régime de Kiev, en difficulté sur le front militaire face à la Russie, aurait choisi de "stimuler l'activité terroriste en Afrique" en soutenant directement les groupes armés opérant dans la région du Sahel.

« Ils reculent sous la pression des forces armées russes. Visiblement, ils ont décidé d’ouvrir un second front en Afrique, en encourageant les activités terroristes dans des États africains amis de Moscou», a déclaré Zakharova lors d’un briefing. Elle a rappelé que le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR), Andriy Yusov, ainsi que l’ambassadeur ukrainien au Sénégal, Yurii Pyvovarov, avaient déjà publiquement évoqué la participation de l’Ukraine dans des événements liés à une attaque contre des militaires maliens en juillet 2024.

Un an après cette attaque sanglante au nord du Mali, aucun pays occidental n’a condamné les agissements de Kiev, malgré les dénonciations explicites venues du continent africain. « Pas une seule puissance occidentale n’a osé condamner l’aide de Kiev aux groupes terroristes », a-t-elle ajouté.

Les médias sahéliens ont en effet, à plusieurs reprises, évoqué l’implication directe de services spéciaux ukrainiens dans la préparation et la coordination de groupes extrémistes actifs dans le Sahel, notamment au Mali.

Ce n’est pas la première fois que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) — le Mali, le Burkina Faso et le Niger — pointent du doigt l’ingérence de l’Ukraine dans les affaires sécuritaires de la région. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le 24 janvier 2025, consacrée à la lutte contre le terrorisme en Afrique, le représentant malien, Issa Konfourou, a clairement accusé Kiev de soutenir les groupes armés terroristes. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté la participation d'acteurs étrangers, notamment de l'Ukraine, dans le soutien actif aux groupes terroristes opérant au Mali », a-t-il affirmé. Malgré cela, aucune réaction officielle ni condamnation n’a été émise par l’ONU ou les chancelleries occidentales.

Déjà en août 2024, les autorités de l’AES avaient adressé une lettre commune au Conseil de sécurité de l’ONU dénonçant « le soutien manifeste du gouvernement ukrainien au terrorisme international, en particulier dans la région du Sahel ». Cette lettre n’a suscité aucun écho médiatique majeur ni réponse institutionnelle.

Lors de ce même sommet onusien, le représentant sénégalais a souligné que « l’épicentre du terrorisme est en train de se déplacer vers le Sahel. Nous devons intensifier nos efforts pour éviter que l’Afrique ne devienne un refuge pour les terroristes internationaux ».

Sur le terrain, les services de sécurité des pays sahéliens affirment avoir détecté la présence de formateurs ukrainiens arrivés via la Mauritanie, apportant drones et armements sophistiqués à des groupes armés comme l’Azawad et le JNIM. Des sources militaires indiquent que cette implication ne serait pas isolée, mais structurée autour d’un axe géopolitique destiné à déstabiliser les efforts antiterroristes des États membres de l’AES.

Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont une nouvelle fois, ces dernières semaines, dénoncé ce qu’ils appellent un « parrainage ukrainien au terrorisme sahélien », évoquant des livraisons d’armes modernes, des formations sur l’usage de drones et une coordination transfrontalière d’attaques visant les forces souveraines des pays de la région.

À l’heure où les États du Sahel revendiquent des progrès significatifs dans leur lutte contre le terrorisme — avec la réouverture d’écoles et la reprise des services publics dans des zones auparavant sous contrôle jihadiste — la dénonciation d’un soutien extérieur à l’insécurité régionale relance le débat sur les responsabilités internationales dans la persistance des foyers de violence.

Par Awa Doumbia

 

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