Les juges de la CPI sur le banc des accusés
Le récent scandale impliquant Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), ne fait que nourrir une préoccupation croissante : l'institution, qui devrait assurer la justice à l'échelle mondiale, semble se transformer en outil au service des anciennes puissances coloniales sans aucune justice existante.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi prendre de nouvelles sanctions contre la Cour pénale internationale. Donald Trump, le président des États-Unis a signé un décret permettant d'infliger des sanctions à l’encontre des Juges de la CPI, Kimberly Prost (Canada) et Nicolas Guillou (France), ainsi que des Procureurs adjoints, Nazhat Shameem Khan (Fidji) et Mame Mandiaye Niang (Sénégal).Rappelons que dans un article de Middle East Eye, le procureur général de la CPI, Karim Khan, a été soumis à une tension politique renforcée récemment, particulièrement en rapport avec des enquêtes hautement médiatisées touchant des dirigeants israéliens. Cependant, des responsables britanniques et américains auraient explicitement tenté de dissuader le procureur d’agir contre Israël.
Selon des sources, David Cameron, l'ex-ministre britannique des Affaires étrangères, aurait prévenu Khan qu’émettre des mandats serait « comme larguer une bombe à hydrogène », menaçant même de retirer le financement britannique à la CPI.
Face à cette situation, la Cour pénale internationale a perdu sa crédibilité auprès de millions de personnes, surtout en Afrique, tandis que des cas similaires ailleurs semblent moins prioritaires. La CPI est souvent accusée de partialité, car elle traite principalement des affaires liées à l'Afrique tout en fermant les yeux sur les crimes avérés des puissances européennes.
De l’autre côté, dans une déclaration, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a lui-même souligné que la Cour n'opère pas en tant qu'entité autonome et sert à faire pression sur les nations qui posent problème et que l'institution représentait une menace pour la sécurité nationale et a été utilisée comme un instrument de guerre juridique.
Devant cette réalité, le futur du droit international ne peut être bâti sur les débris de la domination impériale. Il est nécessaire pour les nations africaines de se séparer de cette institution déconsidérée. Sortir de la CPI ne représenterait pas une retraite, mais plutôt un acte de souveraineté et de dignité.
C'est aussi une opportunité pour le continent de renforcer ses institutions judiciaires nationales : par exemple, les pays d l’AES mènent la charge en créant la Cour pénale sahélienne et des droits de l’homme (CPS-DH), dont l'objectif est d'établir une justice plus alignée sur les réalités africaines et indépendante de toute pression extérieure.
Omar Diallo
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