ARRET DES SUBVENTIONS AGRICOLES:Des américains solidaires

En Afrique, 20 millions de producteurs tentent de survivre face aux milliards de dollars de subventions octroyés à quelques 25 000 producteurs américains. Conscients du fait que les subventions américaines nuisent considérablement à leurs homologues africains et qu’elles...

30 Nov -0001 - 00:00
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En Afrique, 20 millions de producteurs tentent de survivre face aux milliards de dollars de subventions octroyés à quelques 25 000 producteurs américains. Conscients du fait que les subventions américaines nuisent considérablement à leurs homologues africains et qu’elles constituent en même temps une injustice pour un commerce équitable, des producteurs américains se sont engagés à faire un plaidoyer auprès du public et de l’administration dans leur pays en vue d’une reforme, voire une suppression de ces subventions.
Des producteurs américains représentant différents secteurs agricoles (coton, céréales, élevage et laiterie) étaient, depuis quelques jours, en visite dans notre pays. L’objectif de cette visite est de témoigner des souffrances des africains qui subissent les effets néfastes des subventions agricoles américaines. Au cours de cette visite, les producteurs américains ont pu rencontrer les paysans maliens, les représentants du ministère de l’agriculture, ceux de l’Industrie et du commerce. Aussi, se sont-ils rendus dans les villages et certains champs du cercle de Kita dans l’optique de se rendre compte des difficiles conditions dans lesquelles travaillent et vivent les producteurs de coton et leurs familles en Afrique. De même, la visite a permis aux agriculteurs américains et africains de partager leurs expériences sur la noble profession de fermier qui est de plus en plus menacée.
Au terme de cette visite, une conférence de presse a été organisée, le vendredi dernier, au Grand Hôtel de Bamako, par Oxfam America, une organisation internationale travaillant avec des agriculteurs et d’autres petits entrepreneurs pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie et d’exprimer leurs préoccupations aux autorités compétentes. Animée par Jim FRENCH, producteur et animateur en chef de la campagne pour un commerce équitable, Sally BADEN, conseillère politique sur le secteur coton à Oxfam international, François TRAORE, président de l’Association des producteurs de coton africains et Soloba Mady KEITA, président du syndicat des producteurs de coton de Kita, le point de presse avait un cadre privilégié pour les acteurs concernés. Les américains ont exprimé leur engagement et leur solidarité envers les producteurs de coton du Mali pour un commerce équitable. D’autant plus que l’impact des subventions sur les cours mondiaux est directement ressenti au niveau des producteurs en Afrique où le prix d’achat du coton graine a baissé de plus de 20 % depuis 2004 avec une incidence directe sur la pauvreté et les conditions de vie. Lors de leur témoignage, les producteurs américains ont fait remarquer qu’ils ont ainsi compris les effets néfastes que le régime actuel des subventions entraîne en Afrique. « Je suis parmi les agriculteurs qui bénéficient des subventions. Mais je reconnais que ces paiements ont des impacts négatifs aussi bien sur les producteurs que nous avons visités ici que sur l’économie rurale», a déclaré Gary Melander, un producteur de Kansas. Et Jim FRENCH d’ajouter : « Nous sommes plus jamais convaincus que nos décideurs doivent agir pour mettre fin à cette injustice qui empêche les producteurs africains de vivre dignement de leur labeur ». C’est pourquoi à travers ce plaidoyer, l’Oxfam, selon Sally BADEN, entend augmenter la pression sur l’administration BUSH et les membres cibles du congrès pour que les négociations du cycle de Doha de l’OMC ainsi que la reforme agricole américaine aboutissent à une réduction importante des subventions massives américaines qui s’élèvent à 4, 2 milliards de dollars (plus de 2000 milliards de FCFA) en 2004. Si les négociations de l’OMC à Hong Kong ont abouti à la décision de mettre fin aux subventions à l’exportation du coton, celles-ci ne représentent, selon la conseillère politique du secteur coton, que 10 % du total des subventions distorsives. C’est pourquoi la vraie bataille, selon elle, pour reformer les subventions agricoles américaines, doit se dérouler pendant les débats sur la reforme agricole (qui se tiennent cette année pour s’achever en 2007) en vue de pouvoir influencer sur les décisions des politiques afin que cessent cette injustice envers les producteurs africains.
Par Mohamed D. DIAWARA   

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