évaluation et perspectives économiques du Mali par le FMI : -La privatisation de la BHM-Sa sera bouclée d'ici à fin 2012 -Le FMI conseille à l'Etat de revoir la subvention des hydrocarbures et de l'électricité
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) vient de boucler un séjour d'une quinzaine de jours dans notre pays. Au cours de leur mission, les experts du FMI ont évalué avec le Mali la 7ème revue du programme triennal économique dans lequel notre pays s'engagé et qui prend fin au mois de décembre. C'est pourquoi, les deux parties ont examiné les perspectives économiques de notre pays qui doivent aboutir à un nouveau plan triennal qui sera une feuille de route au plan économique pour le gouvernement d'après ATT.
Cette 7ème revue du programme triennal économique a permis aux experts du FMI de constater que le Mali est sur la bonne voie en matière de l'exécution et du suivi budgétaire. En effet, d'après Christian Joesz, le gouvernement a fait des efforts tant sur le plan du recouvrement des recettes que sur le plan de l'exécution des dépenses avec une réduction du train de vie de l'Etat. Cependant, l'expert du FMI a constaté qu'il y a eu certains retards dans l'exécution budgétaire à cause du remaniement ministériel et du changement des DAF des ministères au cours de cette année.
La mission a examiné avec le gouvernement les contours du budget 2012 qui sera axé sur les objectifs du CSCRP 3ème génération. Mais, certains chiffres contenus dans ce budget restent à clarifier avec la fin de l'exercice.
Pour ce nouveau budget, la mission a conseillé au gouvernement la nécessité de dégager plus de ressources pour les infrastructures et les services sociaux de base.
La première solution préconisée est l'augmentation des recettes fiscales par l'élargissement de l'assiette de base. Aussi Christian Josz estime-t-il que le gouvernement doit revoir sa politique de subvention des produits pétroliers qui coûtent trop cher aux finances publiques. Au dire du conférencier, le gouvernement malien ne peut pas se permettre de maintenir pendant des années le prix des hydrocarbures à un niveau stable alors que sur le marché mondial le prix du pétrole a été multiplié par deux voir trois. C'est pourquoi, il préconise une harmonisation des prix appliqués au coût mondial. De la même manière, l'expert du FMI estime que le prix de l'électricité a baissé au Mali de 12% de 2002 à nos jours, alors que le prix du pétrole flambe sur le marché mondial. Conséquence, soutient-il, le gouvernement perd d'importantes ressources (50 milliards de FCFA en trois ans) qui peuvent être investis dans la construction d'écoles, de centres de santé et des routes. Selon Christian Josz "si le gouvernement veut garder les sociétés publiques dans les girons de l'Etat, il faut que les conséquences de ce choix apparaissent de façon transparente dans le budget d'Etat". La mission a fait remarquer que l'environnement des affaires reste difficile au Mali, ce qui fait que le taux de croissance économique a du mal à dépasser les 5%. Cela à cause, entre autres, des difficultés d'accès au financement bancaire par les entreprises, de l'inadéquation des infrastructures, de la corruption.
Pour le prochain programme triennal, le gouvernement a pris certains engagements comme la restructuration et la privatisation de la BHM-Sa d'ici à la fin 2012, l'amélioration de l'accès des entreprises au financement avec l'amélioration du cadastre, la restructuration d’EDM-sa, la poursuite des réformes sur le climat des affaires.
Le ministre de l'Economie et des finances, Lassine Bouaré, a laissé entendre que le FMI est un bon conseiller économique pour notre Mali. Mais il ajoutera que le gouvernement a des responsabilités à assumer. Il a soutenu que le gouvernement fait un effort pour maintenir les dépenses courantes à un niveau stable en vue de consacrer plus de ressources aux services prioritaires. Mais, il pense qu'il faut concilier la réduction des dépenses de fonctionnement et les résultats en termes d'efficacité du service publique.
Youssouf CAMARA
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