Le General Abdourahamane Tiani à Bamako : Sous le sceau du bon voisinage

Cette rencontre avait pour objectif principal de faire le point sur les avancées de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), aux côtés de son homologue malien, le général d’armée Assimi Goïta, président en exercice de ladite Confédération.

 C’est aux environs de 10h15 que l’avion militaire transportant le président de la Transition nigérienne s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international président Modibo Keïta de Sénou. Accueilli avec les honneurs militaires par le président malien, les deux chefs d’État se sont brièvement entretenus dans le salon d’honneur avant de se rendre à Koulouba pour un tête-à-tête approfondi.

À l’issue de cette rencontre privée, une séance élargie a réuni les deux délégations, en présence des ministres de la Défense : le général de corps d’armée Sadio Camara pour le Mali, et le général d’armée Salifou Modi pour le Niger.

Après quatre heures d’échanges et un déjeuner somptueux avec le locataire de Koulouba, le président Tiani s’est exprimé devant la presse pour expliquer les raisons de sa visite. Il a rappelé les trois piliers fondateurs de la Confédération qui sont la défense et la sécurité, la diplomatie, et le développement.

Ces axes, selon lui, sont régulièrement évalués par les structures intermédiaires experts et ministres afin de mesurer les progrès accomplis.

"C’est dans ce cadre que je suis présentement à Bamako, pour faire le tour d’horizon avec mon frère Assimi Goïta, un tour d’horizon qui inclut bien évidemment les trois domaines que je viens de citer", a-t-il déclaré.

Le président nigérien a également évoqué la création d’une force unifiée, reflet de la volonté des trois dirigeants d’approfondir leur alliance militaire face à une menace commune : le terrorisme dans l’espace AES.

"Les bataillons sont constitués et opérationnels, à travers des opérations bilatérales ou multilatérales menées avec le Mali, le Burkina Faso, ou les trois pays ensemble. Mais nous voulons aller plus loin. C’est pourquoi l’état-major, dont le siège est à Niamey, est actuellement en formation pour prendre en charge tous les enjeux de défense et de sécurité", a-t-il précisé.

Sur le volet diplomatique, le général Tiani a salué la cohésion des diplomates des trois pays, qui selon lui partagent les mêmes positions et prennent les mêmes décisions.

Concernant le développement, il s’est réjoui de la création de la Banque confédérale d’investissement et de développement, tout en restant discret sur les détails de son fonctionnement.

"Je ne vais pas rentrer dans les détails, car nous allons bientôt nous retrouver à Bamako pour définir précisément les contours de cette banque. Mais sachez que tout est fin prêt, du siège aux structures d’accompagnement", a-t-il ajouté devant un parterre de journalistes.

Avant de regagner Niamey peu avant 15h, le président Tiani a tenu à remercier les peuples du Sahel, qu’il considère comme les véritables artisans de la révolution en cours.

"Il n’y a pas d’autre qualificatif que celui-là. C’est le peuple du Sahel qui conduit la révolution, et avec le peuple comme guide, le succès est au bout du chemin", a-t-il conclu.

Rappelons que cette visite constitue la deuxième mission officielle du président nigérien au Mali, après celle du mercredi 22 novembre 2023.

Ousmane Mahamane