L’une des causes de la faible participation des électeurs : Louis Michel indexe la complexité du système électoral malien

0

louis-michel 2L’organisation du scrutin législatif du dimanche 24 novembre au Mali a été une réussite. C’est le constat fait par le chef de la mission des observateurs électoraux de l’UE au Mali, M. Louis Michel lors de la présentation de la déclaration préliminaire sur le premier tour des élections législatives. C’était hier, lundi 25 novembre, à l’Hôtel Radisson Blu de Bamako au cours d’une conférence en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Richard Zink.

 

Selon Louis Michel des améliorations significatives ont été observées au cours du premier tour du scrutin législatif. Il a ainsi profité de l’occasion pour lancer un appel à la mobilisation en vue d’une participation plus importante au second tour du scrutin prévu le 15 décembre prochain.

Le chef des observateurs européens a salué la réussite de l’organisation du scrutin, aussi bien sur le plan logistique, matériel qu’humain. Soulignant ainsi le bon niveau des agents électoraux dans les bureaux de vote contrairement à la présidentielle. Il a estimé que dans l’ensemble la journée du scrutin s’est bien déroulée malgré les incidents survenus au nord et qui ne sont pas de nature à compromettre la transparence et la crédibilité du vote. S’agissant de la faible participation constatée lors du scrutin, il a indiqué que “même si la nature d’une élection présidentielle est différente de celle d’une élection législative, il faut cependant lancer un appel aux partis politiques, aux candidats et aux citoyens afin de profiter du second tour pour renforcer la construction démocratique”. Pour M. Michel dans le contexte actuel du Mali qui est selon lui dans un processus vertueux, ” voter n’est pas seulement un droit, c’est un devoir moral”. Il a indiqué que cela pourrait donner beaucoup plus de crédibilité et de légitimité pour garantir le processus actuel de sortie de crise. Il a reconnu l’implication de tous les acteurs tels que le Ministère chargé des élections, la délégation générale aux élections, le PAPEM, sans lesquels la tâche n’aurait pas été aussi simple.

Revenant sur les obstacles à la participation des électeurs, l’émissaire de l’UE a mis l’accent, sans vouloir expressément les dénoncer, sur les alliances locales nouées par les candidats et partis politiques qui n’ont pas toujours aidé au choix éclairé des électeur.

Il a rappelé que cette situation est consécutive à la complexité du mode de scrutin, un vote majoritaire par liste à deux tours. Un autre grief que le chef des observateurs de l’UE n’hésitera pas à pointer du doigt, c’est la manière de travailler de la Cour Constitutionnelle, qui comme il l’a reconnu, n’est pas très claire.

Il a par ailleurs noté le bon comportement de la presse privée écrite qui en dépit de l’absence d’une règlementation durant la campagne a quand même donné une information équilibrée et pluraliste avant d’arrêter la couverture de la campagne 24 heures avant le jour du scrutin conformément à la Loi électorale.

Le chef des observateurs de l’UE a déploré le fait que seuls 13% des candidats sont des femmes et seulement 38% ont été membres des bureaux de vote.

Il a souhaité que le ministère de l’Administration territoriale respecte ses engagements quant à la centralisation des résultats et leur proclamation en vue d’assurer leur traçabilité aux citoyens.

Il espère qu’au terme de ces élections, un forum incluant tous les acteurs soit organisé pour permettre une refondation des institutions du pays. Indiquant que cela pourrait constituer “le départ du renouveau démocratique profond pour le pays”.  Il a enfin invité tous les acteurs à contribuer significativement à une mobilisation plus importante pour le second tour des législatives, car il y va de l’approfondissement de la démocratie dans le pays.          

 

 

       Massiré DIOP

 

Commentaires via Facebook :