Traitement des eaux usées de nos villes : L’Angesem, une vitrine de l’assainissement au Mali

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Traitement des eaux usées de nos villes : L’Angesem, une vitrine de l’assainissement au Mali

Sentinelle de la gestion durable des stations d’épuration des eaux usées et ouvrages annexes, l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (Angesem) est l’un des services phares du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. Par les infrastructures réalisées, l’Agence promet un cadre de vie assaini à nos villes. 

 

Malgré ses moyens limités, l’Angesem a obtenu les résultats suivants : la finalisation et l’inauguration de la station d’épuration des eaux usées de l’hôpital du Point G,  la clôture de la station d’épuration des eaux usées industrielles de Sotuba.

Cette dernière station d’épuration et de pompage comprend un laboratoire d’analyse, deux bassins anaérobiques, huit bassins facultatifs, un lit de séchage, 11 unités de prétraitement et 3 séparateurs d’huile et de graisse ainsi que la connexion à 27 unités industrielles sans oublier la réalisation de 10 km de collecteurs et caniveaux et 7,5 km de réseau d’égout.

Les teinturières implantées un peu partout à travers la ville et les eaux usées qu’elles déversent sont très toxiques, car elles utilisent des produits chimiques. Pour atténuer les  risques de pollution de la nappe phréatique par ces eaux usées, l’Angesem a réalisé une station des eaux usées de teinturerie à Sotuba dont l’inauguration est imminente.

S’y ajoutent la réhabilitation des stations d’épuration des villes de Mopti et de Tombouctou, naguère laissées pour compte dans un état de dégradation poussée, la réalisation de l’étude du schéma directeur d’assainissement de la ville de Kayes avec en ligne de mire la sauvegarde du fleuve Sénégal contre toute forme de nuisance.

 

D’heureuses perspectives

En 2016, de nouveaux chantiers sont ouverts pour la construction de stations de traitement des eaux usées des hôpitaux de Sikasso et au Centre national de lutte contre la maladie (Cnam) à l‘image de celle du Point G qui a fait des émules à Bamako (hôpital) et à l’intérieur du pays (Sikasso).

Pour donner un cadre de travail décent et amélioré aux travailleurs, un nouveau siège de l’Angesem est en construction dans l’enceinte de la station de Sotuba. La finalisation des travaux est attendue en fin 2016.

Dans le cadre du partenariat avec l’ONG internationale Protos, il est prévu la construction de deux stations de traitement des boues de vidange dans les communes du Mandé et de Mountougoula. Un projet qui va combler le déficit de la ville de Bamako en termes d’installations de traitement des boues de vidange, déversées anarchiquement à travers les champs autour de la ville avec des risques de contamination fécale et leurs corollaires de maladies.

En plus, avec l’Association africaine de l’eau (AAE) et la Fondation Bill et Melinda Gates, l’Angesem va piloter un projet de renforcement de capacités pour faire face à la gestion des stations de traitement de boues de vidange. La finalité recherchée est de faire de l’assainissement, un secteur porteur.

En raison des résultats engrangés au fil des ans, l’Angesem vient d’être désignée comme maître d’ouvrage délégué pour la mise en œuvre du schéma directeur d’assainissement de la ville de Bamako. Le coût du projet est estimé à environ 144 milliards de F CFA.

Ces fonds serviront  à la construction de deux stations de dépotage et de traitement des boues de vidange domestiques, une station sur chaque rive de Bamako, notamment à Magnambougou et Sotuba ainsi que l’équipement des stations à construire, avec près d’une trentaine de citernes pour améliorer la collecte et le transport des boues de vidange domestiques, en vue d’accroître le rendement desdites stations.

Ce projet va créer les conditions d’un meilleur accès à l’eau potable des populations du district, l’une des ambitions majeures de l’Angesem.

Ousmane Daou

 

Encadré

Une mission capitale

Au Mali, le taux d’accès au service de l’assainissement est très faible. En milieu urbain, les systèmes d´assainissement individuels ont montré leurs limites. L’urbanisation galopante de ces vingt dernières années, l’exode massif des populations vers les capitales régionales et l’occupation anarchique des terres qui en a résulté ont contribué de façon significative à réduire l’espace vital à l’intérieur des concessions, ne favorisant plus pour ainsi dire la gestion traditionnelle des déchets liquides à travers les latrines et les puisards.

C’est pour cela que l’Etat a créé l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (Angesem) par ordonnance n°07-015/P-RM du 28 mars 2007, ratifié par la loi n°07-042 du 28 juin 2007.

Etablissement public à caractère administratif (EPA), dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, l’Angesem a pour mission d’assurer la gestion durable des stations d’épuration des eaux usées  et ouvrages annexes. A ce titre, elle est chargée de : promouvoir et veiller à la gestion des ouvrages d’assainissement suivant les normes établies en la matière ; identifier, organiser et renforcer les capacités d’étude, de réalisation des infrastructures d’assainissement.

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