Émergence des affiches obscènes à Bamako

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    Depuis la fin de l’année 2015, votre journal, Le Témoin, avait mis l’accent sur une nouvelle catégorie d’affiches pullulant un peu partout sur les lieux publics les plus stratégiques de la capitale : celles qui font la promotion de remèdes à la virilité et de stimulant à la sexualité. Entre le ministère de tutelle et les municipalités, qui est censé sévir contre de telles obscénités ?

    En tout cas, à tous les niveaux, les fameuses affiches publicitaires s’imposent à l’attention des passants et heurtent impunément la pudeur. Elles sont omniprésentes depuis plus de six mois et le comble, c’est qu’il y a une tolérance tacite de la société sinon des autorités sur cette débauche, un format nouveau dont nul n’a l’air de s’offusquer.

    Par conséquent, nul ne se donne la peine de les censurer en les arrachant à la vue des citoyens. Pas même les leaders religieux qui naguère encore, menaient une bataille farouche contre les affiches tournées vers les bières et dérivés. La représentation agréée de Bavaria en sait quelque chose.

    Quant aux promoteurs de débauches sexuelles, ils résistent curieusement aux attaques et ne suscitent d’ailleurs aucun levée de boucliers comme si quelque part  les Bamakois, y compris les milieux religieux, prompts à défendre la morale publique, s’en, délectaient discrètement dans leur subconscient.

    Qu’à cela ne tienne, le domaine des affichages et des régies publicitaires sont du ressort des municipalités mais l’indifférence des autorités du district démontre que le phénomène ne préoccupe point à la dimension de son ampleur et du danger qu’il représente.

    Il arrive certes que le maire du district évoque un flou juridique autour de l’autorité qu’il incarne, mais on retient tout de même que les délits d’affichage sont passibles de contravention policière variant entre 6000 et 18000 Fcfa. Et, les affiches controversées ont la particularité de comporter d’ailleurs les contacts téléphoniques permettant de remonter à leurs sources. Et, de mettre un terme à l’anarchie publicitaire qui, à la longue, risque d’engendrer le pire par effet d’entraînement ou excès de tolérance.

    La question, quoi qu’il en soit, mérite une implication de tous les acteurs. Partis politiques, leaders d’opinion, bref, la Société civile dans son ensemble. Ils doivent faire pression sur les hautes plus hautes autorités pour supprimer le honteux filon des charlatans du sexe qui proposent par affichage des remèdes en tout contre la «faiblesse sexuelle», «l’éjaculation précoce» et pour le «développement du sexe»… Affaire à suivre.

    Idrissa KEITA

     

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