Me AT Diarra : In Mémorian Maître Amidou Diabaté : ‘’Un camarade courtois, un compagnon de causes et un adversaire sans animosité ‘’
Une vieille camaraderie politique. Tiéblé Dramé et Cheick O Sissoko ont pris mon attache en 80 à Dakar à la Gueule Tapée.

La mise en lien organisée entre VML et SVB devenus plus tard Fernënt et Sanfin. Jusqu'à la crise organisationnelle de Sanfin en 1986 Amidou et Doyen (sobriquet de AT DIARRA) se savaient mais sans contact physique. Rentrés au Mali nous avons fait connaissance avec lui, les camarades Konimba et le Professeur Yoro Diakité.
Son passage comme Ministre de la Justice par 2 fois a raffermi nos liens à travers la représentation de l'AMDH que j'assurais en tant que membre dès 1993 et membre du bureau en 1998. Bien évidemment on m'avait collé l'étiquette d'"Extrémiste-jusqu'auboutiste". C'est la vie ! Nous préparâmes les sessions de l'EID. Les positions de l'AMDH n'étaient pas les miennes mais plutôt d'instance.
En 2003 la vie nous a imposé la défense de l'Ivoirien IB-Coulibaly. Mon implication dans ce dossier à risque était fondée sur mes amitiés et camaraderie avec le Dr Oumar Mariko, lui-même ami de Soro Guillaume, ce dernier à l'époque en tandem avec Alassane Dramane Ouattara et IB-Coulibaly. Maître Amidou m'a devancé d'une semaine au fait que j'ai accepté de voyager avec la femme de IB-Coulibaly (Kadiatou Keita) et ses garçons. Maître AD logeait vers Colonel Fabien et AT DIARRA à Porte de la Chapelle chez Mme Méité. Elle accepta le risque après refus d'un autre ivoirien nanti à Paris qui prit peur ! Tombé malade sans raison clinique, Maître Amidou me rend visite. Tout étonné, je mis à sa disposition tous les ouvrages que j'ai payés pour ma plaidoirie. Heureux hasard ! Je recouvre partiellement ma forme et Maître Antoine Comte d'insister pour que je porte la Robe. Nous étions Maîtres Margulis Sorin, Antoine Comte, Amidou Diabaté et ATDIARRA.
IB-Coulibaly est libéré ! La joie est immense! Nous sommes en conférence de presse devant la Prison de Fresnes. (JA l'intelligent No 2228•21-27 sept 2003 et des Photos de presse). Notre Confrère Antoine Comte demanda s'il y avait des conseils à donner à IB-Coulibaly. Je réagis pour conseiller à notre client que si son intention est de faire la politique qu'il crée un parti et préalablement s'inscrive en cours de management pendant son séjour en France. Son Parti « l'UNIR » crée à partir du Bénin est-il la leçon ?
J'ai dû couvrir toutes les Conférences essentielles de IB-Coulibaly au point qu'il m'invita en 2005 à Paris. En fait toute la bataille du MPCI (Mouvemt Patriotique de la Côte d’Ivoire) était dirigée contre le concept de "l'Ivoirité" que le Président Konan Bedié a fait théoriser par des universitaires ivoiriens avec lesquels nous avons discuté en 1999 et en 2000 à l'Hôtel IBIS sur invitation du Journaliste Ben Harouss sur « Les Transitions Africaines ». Nos collègues ivoiriens traitaient les Burkinabé et Maliens-nes de "Bétail électoral"! En fait c'était l'électorat du Président Alassane Dramane Ouattara. Je pense que Guillaume Soro et ADO ont lâché IB-Coulibaly, à cause de ses ambitions autonomistes. Sinon comment comprendre que IB rentre à Paris avec un Passeport de service burkinabé et se fait arrêter pour « Recrutement de mercenaires et tentatives de déstabilisation du Président Gbagbo à partir de la France ». IB était trop direct et la France a eu peur d'un Sankara-bis. Voilà !
Maître Amidou et ATDIARRA. Les 4200 paysans-nes C/ l'Office du Niger. Je m'occupais des paysans-nes. Les motifs d'expropriations pour non-paiement de la redevance-eau cachaient mal l'éviction des petits producteurs des terres de l'ON.
L'AFFAIRE des habitants de NTabacoro sur la Route de Ségou. Pour 325 ha visés par le décret de déclaration d'utilité publique, plus de 500 ha ont été expropriés ! Les décrets de déclaration d'utilité publique et d'expropriation ont été attaqués devant la Cour Suprême (Sect Adm) en 2009. La procédure a été volontairement bloquée jusqu'en 2012, où à la faveur de la loi d'origine parlementaire de circonstance, le régime d'application a changé. Nous avons succombé par suite de changement de législation provoquée !
CHER CAMARADE, CHER MAÎTRE ET MON BEAU. PAIX À TON ÂME ! QUE FIRDAWS SOIT TA
DEMEURE !
Ne pars pas trop loin, Amidou…
Me Mountaga Tall
‘’Amidou Diabaté : un homme intègre, courageux, patriote, compétent et désintéressé’’
Les témoignages recueillis depuis le décès de Maître Amidou Diabaté soulignent de façon unanime ces qualités essentielles.
Que puis-je dire de plus ? Mais qui comprendrait que je ne dise rien même si, selon Sénèque, « les grandes douleurs sont muettes ».
Je m'attacherai donc à évoquer la profonde confiance qui a marqué nos relations malgré les épreuves.
Revenons au début des années 1990.
Un jour, ma secrétaire, une professionnelle rigoureuse, outrepasse les consignes pour m'annoncer la visite d'un magistrat qui insistait pour me voir. Lorsqu'elle prononce le nom d'Amidou Diabaté, je me précipite pour le retrouver dans une salle d'attente bondée.
Notre entretien s'est prolongé plus d'une heure. Après des précautions oratoires et des hésitations, il m'a finalement questionné sur la nécessité de s'organiser contre le régime dictatorial en place.
On se connaissait peu mais on se respectait beaucoup. Après les mêmes précautions de ma part, la confiance a fini par s’instaurer pour ne plus jamais s’estomper.
C'est ainsi que je lui ai présenté un document, dont je conserve encore le manuscrit jauni, qui deviendra plus tard, après correction et validation, le « Manifeste » du CNID-Association, texte fondateur de l’Association avec « l’Appel au Peuple malien ».
Cette confiance instinctivement instaurée, a survécu aux épreuves et aux aléas de la vie.
En février 1991, contraint à la clandestinité, je me déplaçais chaque nuit pour discuter de la stratégie à mener avec deux camarades, dont Amidou, témoignant ainsi d'une confiance absolue en raison des risques considérables encourus.
Lorsque la répression s'est intensifiée en mars 1991, Amidou Diabaté a dû également rentrer en clandestinité. Dans la nuit du 26 mars 1991, c’est de chez mon jeune frère Cheick Oumar Tall dit Kara, qui, avec d’autres le protégeaient, qu’il s’est rendu, accompagné de celui-ci, à la Bourse du Travail, après l’annonce de l’arrestation du Général Moussa Traoré.
Après le 26 mars, je décide de ne pas siéger au CTSP (Comité de Transition pour le Salut du Peuple) lors de la mise en place de cet organe suprême de la Transition. Nous avons proposé à Amidou de siéger à ma place. Malgré ses efforts pour me convaincre de revenir sur ma décision, j'ai tenu bon. Or mon acceptation l’aurait empêché d’y siéger. Il a finalement accepté, non par ambition personnelle, mais par sens du devoir.
Ce même schéma s'est répété lors de l'entrée du CNID-FYT au gouvernement en 1994.
Pour les 3 portefeuilles obtenus par le parti (Energie – Construction Urbanisme Logement et Justice), j’ai proposé le 1erVice-président Yoro Diakité, le Secrétaire Général Abdoulaye Diop et le Secrétaire politique Amidou Diabaté. Amidou, avec beaucoup d’autres insista encore pour que je rentre moi-même au gouvernement d’autant que nous avions obtenu que le chef de file de nos ministres soit ministre d’Etat et numéro 2 du Gouvernement. Or, mon acceptation l’aurait privé du portefeuille de la Justice que le parti lui destinait.
Même l'épisode du PARENA n'a pas altéré ces liens personnels basés sur la confiance et l'estime mutuelle.
Lors de ma récente visite à Amidou à l'hôpital du Point G pendant sa maladie, nos larmes ont exprimé ce que les mots ne pouvaient pas dire. Nous nous sommes tenus longuement la main, sans savoir que c'étaient nos adieux.
À sa famille éplorée, au PARENA et particulièrement à PPR, j'adresse mes condoléances les plus sincères et attristées.
Repose en paix, vieux frère mais aussi confrère, ami, complice et compagnon !
Tu as tant apporté !
Puisse ALLAH SWT t'accueillir parmi Ses Élus.
Amine !
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