Libération des régions Nord-Mali: Le temps nous est compté

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Plus le temps passe, plus le Mali s’enfonce dans la crise. Depuis le Coup d’Etat du 22 Mars dernier, la situation n’a eu de cesse de changer en faveur ou contre l’intervention militaire au Nord-Mali.  Notre pays semble être de plus en plus isolé. A un moment donné, les autorités maliennes de transition devront certainement prendre leur responsabilité et engager la récupération des régions sous occupation avec ou sans le soutien de la Communauté internationale. Ce sera peut-être même la seule solution qui s’offrira à nous.

Les tergiversations entre l’intervention militaire, la solution négociée ou les deux conjointes sont plus fortes que jamais, surtout, après les récentes déclarations formulées par les groupes armés Ansar Dine et le MNLA. Pour rappel, le groupe d’Iyad Ag Ghali avait annoncé renoncer à l’application de la Charia dans tout le Mali, excepté son supposé fief de Kidal et le MNLA, sa disposition à participer à la future force qui interviendra dans les régions occupés. Ce qui marqua un sérieux coup de frein au processus de la préparation militaire. C’est à se demander si l’opération militaire aura lieu étant donné que la négociation prend le pas.

Le temps n’est pas en notre faveur. L’occupation des régions nord dure depuis plus de huit mois. Les bandits armés ont largement eu la latitude de connaitre le terrain afin de le maitriser, de peaufiner leur stratégie en vue de faire face à l’intervention armée, d’accroitre jour après jour leur emprise sur les populations locales. Bref, autant d’éléments qui mettent le Mali dans une position inconfortable pour négocier. Trop d’attentisme nous a conduits dans une situation très complexe. Ajouté à cela, la classe politique divisée, les querelles internes au sein de l’armée nationale entre bérets verts et bérets rouges et la lenteur de la Communauté internationale, autant dire que la libération des régions nord n’est pas pour demain.

La solution politique négociée peut-elle résoudre la crise malienne ?

Que l’on ne se fasse pas d’illusions et qu’on garde la tête froide. Les groupes armés qui occupent actuellement Tombouctou, Gao et Kidal (y compris le MNLA et Ansar Dine qu’on annonce comme fréquentables) sont tous pareils. S’agissant du groupe armé d’Iyad Ag Ghaly, l’idée qui circule en ce moment l’annonce comme fréquentable et affirme qu’il est pour l’intégrité du Mali contrairement au MNLA. Leurs récentes déclarations de renoncement à la Charia et de volonté de dialogue renforcent cette position. Ne soyons pas dupes. Si cela est bien vrai, comment justifier le fait qu’il ait fait alliance avec le groupe terroriste AQMI et qu’il se soit armé en vue d’occuper les régions nord du Mali et qu’une fois cela accompli, applique la Charia à Tombouctou ? C’est tout de même absurde. Comment justifier aussi qu’il continue à renforcer sa position sur le terrain en s’emparant de la ville de Léré et qu’aussitôt il déclare la Charia comme loi fondamentale ? Toutes leurs déclarations de bonne volonté n’est que de la poudre aux yeux !

Une erreur monumentale à éviter

Les putschistes, s’ils étaient réellement de bonne foi se seraient mis au travail dès le lendemain du Coup d’Etat. Malheureusement, huit mois après, force est de constater que l’armée malienne qui doit être le fer de lance de la future force internationale est toujours aussi divisée et démunie. Ceux qui sont venus occuper notre territoire par la force ne peuvent le quitter que par la force. Ce serait une grosse erreur de croire que dès le départ, la négociation peut résoudre la crise malienne. Entre le déshonneur et la guerre, qu’on ne choisisse pas le déshonneur. L’intervention armée est avant tout la bataille de l’armée malienne qui doit aller laver l’affront qui lui avait été fait et chasser ces bandits armés hors du Mali une bonne fois pour toute. La Communauté internationale sans laquelle l’opération militaire n’est possible tend de plus en plus vers l’option du dialogue. C’est le moment où jamais pour les autorités maliennes de transition d’imposer deux point essentiels : exiger qu’Ansar Dine cesse immédiatement l’application de la Charia à Tombouctou et à Kidal. Quant au MNLA, qu’il arrête de lancer des offensives contre le MUJAO et que ses combattants intègrent l’armée malienne pour combattre côte à côte, sous le drapeau malien, les terroristes AQMI et MUJAO.

Si les deux groupes touaregs rebelles refusent ces préalables, alors les autorités de transition devront prendre le taureau par les cornes. Il faudra les considérer comme deux groupes terroristes ennemis à qui il faudra faire la guerre.

Et si l’armée malienne intervenait finalement seule ?

Si cette idée fait sourire plus d’un, elle n’est pas si inenvisageable que ça. C’est l’avis du lieutenant colonel Moussa Seydou Diallo qui estime que les autorités ont assez attendu et qu’il faut attaquer avec les moyens du bord. Les bandits armés voyant que c’est seulement l’armée malienne qui est en face d’eux ne vont certainement pas tenter de se mélanger à la population ou encore moins de prendre la fuite. Bien au contraire, ils mèneront une guerre de type classique, de front à front pour prouver une nouvelle fois au monde entier qu’ils sont beaucoup plus puissants que les troupes maliennes. Les villes devront être reprises l’une après l’autre. Dans cette hypothèse, pour augmenter les chances de réussite, il faudra, tout d’abord que l’armée nationale ait eu toutes ses armes bloquées au port de Conakry et d’autres qu’elle aura acquises des différentes puissances occidentales. En deuxième phase, une stratégie militaire devra être élaborée pour asseoir l’avancée des troupes. Il s’agira d’un soutien aérien aux soldats maliens au sol. Ensuite, l’entrée en jeu des différents soldats de la CEDEAO qui sécuriseront les villes acquises avec des gendarmes maliens. En ce moment, la négociation sera la bienvenue.

Ahmed M.THIAM

 

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1 commentaire

  1. MR THIAM

    LA CEDEAO NE PEUT DEPLOYER DE TROUPES SANS AUTORISATIONS DU CONSEIL DE SECURITE CAR IL LUI FAUT DES MOYENS FINANCIERS CONSEQUENT POUR LE FAIRE

    POUR L APPUI AERIEN C EST PAREIL A MOINS QUE L ARMEE MALIENNE N ACHETE QUELQUES DRONES ET SUKHOI SUPPLEMENTAIRES MAIS CE SERA PAS SUFFISANT IL FAUDRA MAINTENIR LES MIG EN ETAT DE VOLER POUR UN AN MINIMUM OR POUR L INSTANT APRES LEUR REVISION LES EXPERTS ESTIMENT QU IL FAUT 1 MOIS DE TRAVAIL POUR REMISE A NIVEAU CAR POUR L INSTANT ILS PEUVENT VOLER 300 HEURES POUR CHACUN DES 12 MIG 21

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