Coup d’Etat en Guinée Bissau : Un test grandeur nature pour le syndicat des chefs d’Etat de la CEDEAO

2

A peine le temps pour la CEDEAO de se réjouir de sa supposée victoire sur le CNRDRE au Mali, voilà qu’un autre coup d’Etat, cette fois-ci anticipé est perpétré dans son espace en Guinée Bissau. Contrairement au Mali où le retour à l’ordre constitutionnel a été réel au regard de crise au nord et non à l’efficacité d’une diplomatie à la solde de la France, la CEDEAO et son président ont l’occasion de faire leur preuve de sagesse et de bon émissaires des occidentaux dans la gestion de crise dans la zone CEDEAO. 

Dans la tradition ivoirienne qui veut que l’on parle trop vite, Alassane Ouattara et son ministre propagandiste Adama  avaient vite fait d’inscrire le retour à l’ordre constitutionnel au Mali dans le tableau des trophées prématurés du chef rebelle devenu président grâce a Sarkozy. Pourtant hormis, Alassane Ouattara et Yayi Bonni en mission de déstabilisation de notre pays pour le compte de Sarkozy, tous les observateurs avertis avaient compris que le retour à l’ordre constitutionnel au Mali était dû à la crise du nord plutôt qu’à la pression de la CEDEAO.

Pour prouver, cette théorie battue en brèche par le clan Ouattara, il n’y avait, pas mieux que le coup d’Etat survenu en Guinée Bissau où le président intérimaire Pereira et le premier ministre et candidat du parti au pouvoir, Carlos Gomez Junior ont été arrêtés. Contrairement au Mali où la crise du nord a été déterminante dans l’issue des négociations entre la CEDEAO et le CNRDRE, la Guinée Bissau demeure une énigme pour le syndicat des chefs d’Etat soucieux de protéger leurs arrières de dictateur, de sanguinaire et de mal élus dans nos pays en panne de démocratie.

Pourquoi moins d’acharnement contrairement au Mali ?

A ce niveau, deux arguments émergents. D’un côté nous avons ce qui justifie la nonchalance de la CEDEAO par l’absence d’un chef de l’Etat membre du syndicat en Guinée Bissau, à l’image d’ATT au Mali. De l’autre coté, certains pensent qu’à défaut d’avoir les moyens de sa politique, Alassane et ses compagnons n’ont d’autres choix que d’amadouer les putschistes du pays d’Hamilcar Cabral afin de ne pas se ridiculiser.

Face à une junte qui se dit prête à se défendre bec et ongle  intégrité de son territoire, la CEDEAO semble oublier la carte de l’embargo qu’elle a abusivement utilisée contre notre pays.

Lamine Diallo

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. La Guinée Bisau est un pays qui a une armée professionnelle. Ce ne sont pas nos militaires maliens, burkinabé, ivoiriens qui peuvent leur faire peur. Aussi, la guinée Bisau a une ouverture sur la mer; ils ne seront pas afamés comme les maliens car eux ils ont une forêt. Enfin, intervenir en Guinée ne fera que pousser les militaires à exécuter sommairement les anciens dignitaires. Or, au mali, ATT n’était pas capturé; le Mali n’a pas de mer et dépend des importations et de la BCEAO et son argent; le Mali n’avait pas d’armé et ses soldats ou tirailleurs étaient démoralisés par le chicotement tuareg

  2. Tant que le Franc CFA sera sous tutelle francaise
    et que les pays membres de cette servitude monetaire
    ne se deciderons pas à s’affranchir, alors la France
    et l’Europe garderons sous la main des moyens de pressions
    majeures.
    Il n’y aurait pas eu de declaration d’embargo si le
    Mali n’était pas sous tutelle monétaire.

Comments are closed.