Désarmement des groupes armés au nord du Mali : Entre dialogue politique et utilisation de la violence légitime

wikipedia[/caption] Il est bon de noter à ce niveau, comme le disait Max Weber, sur son territoire seul "l'Etat possède le monopole de la contrainte physique légitime". Cela ne signifie pas que la violence soit le seul moyen de l'Etat, ni même son moyen ordinaire. Mais, elle constitue le dernier recours. Il ne signifie jamais que l'Etat est le seul à faire usage de la violence dans son territoire. La criminalité, le terrorisme, la rébellion, et toutes sortes de violence privées subsistent, fut-ce à l'état résiduel. Mais, est le Seul à être autorisé à faire usage de la force. Partant de ce constat, la présence d'une "force armée" parallèle dans le nord du Mali et qui défie l'Etat malien, est une situation qui porte atteinte à son existence. Pour mettre fin à cette situation l'Etat malien a deux solutions, qui poursuivent le même but, puisque dans les deux cas, la finalité est politique, seuls les moyens divergent. Il s'agit du dialogue (convaincre) et la guerre (contraindre). Comme l'écrivait Clausewitz au XIXè siècle : "La guerre n’est que la simple continuation de la politique avec d’autres moyens". En effet, qu'est-ce que la guerre, si ce n'est le moyen de faire aboutir un projet politique auquel ne sont pas parvenues diverses pressions pacifiques assorties de négociations ? Les hautes technologies, avec l'armement qui en est issu, donnant lieu à une course échevelée, sont un moyen d'obtenir la victoire militaire. Ce qui conduit en fait à l'atteinte de l'objectif politique assigné, à savoir, la libération totale des territoires occupés et les élections libres en juillet 2013. Commandée par la politique, la guerre est un acte réfléchi et rationnel, dans la mesure où la politique l'est aussi. Cela implique que la guerre est le moyen ultime de résoudre un différend transformé en conflit. Le conflit armé est en soi le résultat de l'échec d'une négociation qui en est arrivée à un ultimatum, formulé ou non et repoussé. Il y a lieu de considérer que la majeure partie des différends internationaux ou intra étatiques sont résolus par une négociation, bien avant leur transformation en conflit, puis en conflit armé ouvert, c'est-à-dire en guerre... La situation de Kidal, si elle devait perdurer, n’échapperait pas à cette logique. Et l'Etat malien serait amené à user de son monopole de la violence légitime pour contraindre les groupes armés à désarmer, sans préalable. Mastro MORETTI
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