Kidal : Des obstacles au retour de l’administration

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Des combattants de la CMA, lors du Forum pour la réconciliation, à Kidal, le 28 mars 2016.
Des combattants de la CMA, lors du Forum pour la réconciliation, à Kidal, le 28 mars 2016.

Annoncé à plusieurs reprises, le retour de l’administration dans la région de Kidal tarde à se concrétiser. L’espoir suscité par la mission de bons offices, la visite du gouverneur de région et des conclusions du dernier CSA est vite estompé par des nombreux d’obstacles.

Principal sujet des discussions de la 20e session du Comité de suivi de l’accord (CSA), le retour de l’Etat et de ses symboles à Kidal. Mais derrière l’enthousiasme du président du CSA, l’ambassadeur algérien, Ahmed Boutach, se cache de véritables obstacles qui ne facilitent pas le retour dans l’administration dans la 8e région.

Pourtant, selon lui,  cela devrait se faire assez rapidement et les discussions sur ce sujet devraient être parachevées dans les prochains jours. “Nous sommes très franchement dans une situation où la paix est vraiment l’élément dominant qui cristallise tous les efforts et qui obtient la plus large adhésion possible. Donc, il ne faut pas du tout être surpris si dans les tout prochains jours des événements heureux se produisent en ce qui concerne la consolidation de la coopération, de la réconciliation entre les frères maliens et chose très importante : le retour de l’Etat malien et ses symboles à Kidal”, clamait-il face à la presse.

Comment peut-on parler de retour de l’administration dans la zone alors que la question de la sécurité se pose. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a tenté de rassurer. Selon Tiéna Coulibaly, dans un bref délai le Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) verra le jour à Kidal et comme argument, il a cité la bonne foi de toutes les parties pour sa réussite. Et de préciser que la mise en place du Moc est la première étape du retour de l’administration.

Des raisons d’être sceptiques

Sur le terrain et en interrogeant les acteurs, le retour de l’administration est loin d’être une réalité concrète. D’abord, la CMA n’a pas jusqu’ici fourni la liste de ses éléments qui doivent intégrer le Moc. Elle refuse également de voir figurer des combattants du Gatia dans les patrouilles mixtes dans la région. Idem pour la remise du camp militaire à la Minusma. Un camp devant servir de site de regroupement des hommes du Moc.

Nos sources sont formelles : lors de son passage à Kidal, le gouverneur de région, Sidi Mohamed Ag Ichrach n’a pas eu la tâche facile. Durant tout son séjour, il était non seulement limité dans ses mouvements et a été soumis à un agenda propre aux maîtres des lieux. Pis, nos sources expliquent que le gouverneur de Kidal a été sommé de quitter la ville après trois jours.

Pour maintenir le blocus sur la ville, depuis quelques jours, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) procède au renouvèlement de ses instances. C’est une administration parallèle qui va être installée dans la région. Un bâtiment devant abriter le siège du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA) est en chantier depuis quelques semaines. Plus explicite, la jeunesse de la ville de Kidal a été mise à contribution à travers un tournoi au nom de l’Azawad.

Les promesses données à la mission de bons offices, dirigée par l’imam Mahmoud Dicko, n’ont pas été concrétisées de nos jours. Une série d’obstacles pèsent lourdement sur le retour de l’administration dans la région de Kidal.

Alpha Mahamane Cissé

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13 COMMENTAIRES

  1. Le chantage se poursuit encore. Il faut être naïf pour croire à ces salopards de la CMA. Le retour de l’administration à Kidal sonnera la fin du gain facile que leur procure le chantage permanent qu’ils font à l’irresponsable Président chaque fois qu’ils ont besoin d’argent. La prolongation des négociations est une rente certaine pour eux. Tant que cette situation demeure, ils encaisseront au besoin. C’est la communauté internationale bidon qui fuit ses responsabilités. I+Elle aurait dû laisser l’armée descendre à Kidal pour régler le problème une fois pour toute, même si l’on sait que cette armée ne pèse pas lourd devant les éléments de la CMA doublés des djihadistes. Il suffit pour cela de donner les moyens nécessaires qu’il faut aux hommes des Famas poir arriver à bout de ces fils de chiens. Ce n’est pas tant que l’armée n’est pas à la hauteur, c’est le manque criard d’armes de dernière génération qui manque à cette armée du fait de la corruption qui a fait son apparition jusque dans les casernes. Les Officiers sont corrompus, les politiques sont corrompus eux aussi, et tout le budget de l’armée disparaît dans les poches de ces enfoirés. Pour qui connait l’armée Malienne sait qu’elle n’est pas mauvaise. Aucune armée au monde n’est valable que si elle est dotée de moyens significatifs relatifs au mode de guerre qu’elle mène. Pour ceux qui se souviennent de l’armée de Moussa Traoré, l’armée Malienne était crainte dans toute la sous-région. Maintenant que les pseudo-démocrates, ces voleurs qui sont venus au pouvoir juste pour se remplir les poches, l’armée s’est dégradé au point que depuis vingt cinq ans, le matériel militaire n’a pas été renouvelé car, les problèmes de l’armée ne figure pas au nombre de leurs préoccupations. Ces salopards volent tout ce qui est destiné aux militaires et ils voudraient que celle-ci assure efficacement leur sécurité et celle de la nation toute entière. De Alpha Konaré à IBK, tous ces salauds doivent passer devant la justice pour dire aux Maliens ce qu’ils ont fait des deniers de l’armée. Vous y verrez toute leurs magouilles. Depuis l’avènement de cette saloperie de démocratie, le budget de l’armée est voté à l’assemblée chaque année, et chaque année les militaires pleurent sur leurs conditions aussi bien matériels que financiers. Ils détournent tout en oubliant que c’est cette armée qui garantie au Mali sa souveraineté et sa quiétude. Les Maliens doivent regretter Moussa Traoré. A son temps même s’il y avait de la corruption, l’armée ne l’a jamais ressentie et les
    fonctionnaires milliardaires ne pilulaient pas dans les rues au Mali. Aujourd’hui, ce sont les fonctionnaires qui détiennent les milliards en lieu et place des commerçants et hommes d’affaires. C’est aussi pour ça qu’ils se sont battu pour la démocratie, pour voler démocratiquement et s’enrichir par tous les moyens même au détriment de l’armée garante de l’intégrité nationale. Quelles bandes de salopards!!!!!

  2. Si ce que dit l’auteur de l’article est vrai, nous devons chercher a sécuriser nos frontières avec l’Etat de Kidal. L’esprit d’anticipation nous a beaucoup fait défaut dans le traitement de ce dossier. Nous avons été dupes par nous mêmes car nos négociateurs ne nous ont pas dit la vérité.

  3. Ce qui sidère plus d’un dans la question du Nord du Mali, c’est la valse qu’on fait danser à l’espoir à chaque occasion ! En fait, c’est la traduction même du nouveau caractère malien (depuis probablement 40 ans au moins!) : complaisance, hypocrisie, mensonges en tous genres, manque de sincérité ! La majorité des acteurs pour la résolution de cette crise affichent peu de sincérité, sans oublier la méfiance mutuelle qui caractérise leurs rapports. Ne nous faisons pas d’illusions ! Tout comme il est dit dans le Saint Coran: “Allah ne changera pas la condition d’un peuple tant que ce peuple ne change pas ce qu’il y a en son for intérieur” (Sourate 13, Ar-Rad, verset 11) le Mali ne changera pas tant que les Maliens ne seront pas sincères les uns envers les autres! Sinon, toutes nos initiatives ou nos entreprises seront vouées à l’échec, y compris en football!

  4. Le partage du Mali est la meilleure solution pour la paix. Au sud nous allons appeler les russes et le nord restera avec les terroristes français. Dans ce Mali actuel il y a une partie des touareg qui se considère supérieure à tous les maliens et la France soutien cela. Il faut finir avec la guerre pour toujours.

  5. La cma fait toujours pour continuer a boycotter le processus de paix quand au lieu longtemps qu’elle et ses associes recoivent de l’argent facile de part et d’autre.
    L’obstavle est elle: la cma.

    • ça c’est connu depuis toujours mais tant que cette coalition de rebelles et de mercenaires sait qu’elle n’a rien à craindre et qu’elle a ses soutiens traditionnels (arabes et autres ..), elle continuera ainsi.
      Les observateurs avertis ne seront jamais surpris.
      Ce que cette coalition de mercenaires et de rebelles ne sait pas : C’est que personne n’est dupe, et personne ne sera surprise.

  6. Bientôt les masques tomberons et la MINUSMA se lassera des multiples bêtises des Touareg de la CMA. Sans le forcing ces Touareg de la CMA, des bandits armés, des va-nu-pieds, des fainéants qui savent que prendre les armes pour déposséder les autres maliens honnêtes de leurs biens ne cesserons leurs exactions sur les paisibles populations de Kidal avec la couverture de la Mauritanie, de l’Algérie et de la France qui considèrent les dirigeants du Mali comme le dindon de la farce. Ces Touareg de la CMA ne constituent même pas 2% des Touareg de la région de Kidal, mais ils arrivent à s’imposer depuis plus de cinq au vu et au su de tous les acteurs de la communauté internationale, de toutes les façons quoique ferons ces bandits de la CMA, Kidal ne les appartiendrait jamais, jamais et jamais, car les autres Touareg sont plus nombreux qu’eux, cela compte aussi dans la donne. Comment peut-on prendre la lourde responsabilité de prendre en otage son pays et sa région depuis plus de cinq ans au nom d’indépendance qui ne sera jamais obtenue? Ils sont des sadiques narcissiques qui ne se réjouissent que du malheur des autres.

  7. Apres l’adoption des sanctions par le Conseil de Securite ,l’heure n’est plus d’adresser une accusation vague au CMA.Les agents de l’Intelligence militaire de l’Armee Nationale,devrait
    faire une analyse militieuse de cette Organisation tant a Bamako qu’a Kidal et etablir un rapport precis sur les elements qui continuent a defendre leurs idees seperatives et a saboter le processus de paix : cantonment,desarmement,demobilisation des armees rebelles et affectations appopriees.Cette voie constituerait la voie legale et pacique. Il y a une autre voie legale :la prise par force de Kidal et l’elimination des elements encore rebelles.Le gouvernement doit decider la voie a suivre sans hesitation.La defense de l’independance nationale du Mali est basee sur une decision de l’Assemblee Generale des Nations Unies.Le gouvernement du Mali dispose de tout le pouvoir souverain pour defendre cette Souverainete.
    C’est ce que les Instances Supremes du pays doivent faire montre .Nous avons abandonner la procedure Africaine qui impliquait la CEDEAO et la CEDEAO ,d’abord.Avec le G.5 du DSAhel,nous sommes en train d’y retourner.La paix durable au Mali se fera avec le concours de l’Union Africaine et de la CEDEAO.

  8. Seul l’Etat a le monopole de la violence et non des groupes armés illégaux. C’est ce que nos autorités n’ont pas encore compris. Tant que nos autorités ne comprennent pas que c’est l’armée malienne qui doit agir pour mettre de l’ordre sur tout le territoire national, le Mali ne sera plus comme avant et la partition n’est plus qu’une question de temps.

  9. Ils sont même incapables de gérer les parties ou il y’a sécurité.
    Malheureusement avec nos dirigeants , la violence semble être la clé de la réussite

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