[caption id="attachment_49533" align="alignleft" width="344" caption="Le village de Hombori, au Mali (Getty Images)"]

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La ville de Hombori est en deuil après l'assassinat du chef traditionnel Moussa Balobo Maïga. Les attaquants étaient armés. Une source militaire à Bamako accuse les rebelles du MNLA qui avaient auparavant attaqué tôt, samedi 18 février, la localité de Youwarou. «Faux», répond le mouvement rebelle dans un communiqué qui condamne même l'assassinat du chef de village. Attristés et en colère, les habitants ont organisé une marche dimanche pour demander plus de sécurité et le droit d'être armé.
Depuis l’assassinat de leur chef traditionnel, les habitants de la ville de Hombori s’interrogent. Moussa Balobo Maïga était-il la cible initiale des assaillants qui l’ont tué samedi ? Certaines sources l’affirment, mais d’autres assurent qu’il s’agit en fait d’une méprise. Les hommes armés cherchaient le chef de la brigade de gendarmerie, expliquent des habitants. Ils ont été conduits devant le chef traditionnel. La discussion aurait très vite mal tourné.
Quel que soit le scénario, c'est en tous cas un coup dur, un coup de trop pour la ville, dit cet homme : « La marche c’était vraiment pour manifester notre mécontentement à Hombori depuis l’enlèvement de deux Français et jusqu'à l’assassinat odieux d’un cheikh traditionnel de la communauté songhoï. C’est effectivement grave, c'est l’humiliation des populations d’Hombori ».
Suite à leur marche de dimanche, les manifestants ont été reçus par le sous-préfet. Ils réclament le droit d'assurer leur propre sécurité. « Aujourd’hui, nous demandons à être armés pour assurer notre sécurité, pour prendre nos responsabilités, pour protéger nos enfants, nos femmes, nos paysans dans la brousse. On veut être armés, parce que ceux qui viennent nous assassiner sont armés. On ne les désarme pas. On a l’impression que l’Etat ne peut pas nous protéger ».
Depuis deux jours, cet habitant dit voir en ville des hommes armés avec des tenues inhabituelles. Mais il ne parle ni de bandits, ni de rebelles. « Je ne veux désigner personne », insiste t-il, comme par peur de représailles.
Par RFI - 21/02/2012