Le ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed : Un choix judicieux pour le portefeuille des Affaires Étrangères

Les commentateurs oublient très souvent de dire que Zahabi Ould, ancien leader du Front Islamique Arabe de l'Azawad (Fiaa), est un fonctionnaire international malien, qui a ces dernières années travaillé dans les structures des Nations Unies (Onu), notamment au Kenya. Nos commentateurs oublient aussi que cet homme, contrairement à d'autres, a déposé les armes depuis plus de 20 ans et qu'il n'est plus jamais retourné dans la rébellion. En le choisissant comme Ministre Affaires Étrangères, le président IBK démontre aux nouveaux rebelles que le Mali est leur et qu'ils peuvent le réintégrer. Un choix judicieux.   [caption id="attachment_168942" align="alignleft" width="300"] Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed[/caption] Autant le Gouvernement Oumar Tatam Ly n’est pas exempt de critiques, autant certains choix opérés sont éminemment salutaires, en ce sens qu’ils sont susceptibles d’avoir des retombées positives sur la suite à donner à un mandat annoncé pour être difficile. En effet, ce premier Gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Kéïta ne sera pas de tout repos, l’homme étant appelé à présider aux destinées d’un pays à un moment ou celui-ci est condamné à faire sa mue. Un pays qui vient de vivre la plus grande crise de son existence et dont les stigmates restent encore vivement présents, enclins à une éventuelle régénération si les actes forts que les nouvelles autorités légitimes du pays vont poser venaient à faillir.   Qu’on ne se trompe pas, le Gouvernement de l’Administration IBK est très attendu sur les terrains de la justice, de la défense et de la sécurité, de la réconciliation nationale, de l’économie et des finances, du commerce, de l’organisation des législatives, de l’éducation, et surtout de la diplomatie. Or, on aura constaté que le Président IBK et son Premier ministre ont fait appel à des hommes et des femmes sûrs et de valeur pour occuper les portefeuilles relevant de ces domaines très sensibles.   LES MINISTRES MOHAMED ALY BATHILY, SOUMEYLOU BOUBÈYE MAÏGA, SADA SAMAKÉ En effet, avec Mohamed Aly Bathily à la Justice, les délinquants financiers et autres magistrats véreux n’ont d’autres choix que de prendre la tangente tant l’homme est dit être intransigeant sur les règles et les normes de bonne conduite, et très attaché au respect et à l’application strict de la loi, sans exclusive.   Idem pour les détenteurs des portefeuilles de la Défenses et de la sécurité, en l’occurrence Soumeylou Boubèye Maïga qu’on ne présente plus, et le Colonel Sada Samaké, un homme du sérail. Deux hommes aux parcours différents, mais qui ont la conviction qu’une mission confiée a valeur d’or et que son exécution est une impérative pour laquelle aucun sacrifice n’est de trop.   Réforme de l’Armée, la défense de l’intégrité territoriale du Mali en tout lieu et en toute circonstance, le renforcement de la sécurité  sur toute l’étendue du territoire national, la protection des personnes et de leurs biens, la fin des dérives dans les rangs de l’armée sont entre autres  des défis à relever par ces deux hommes. Et ils n’y manqueront pas, compte tenu de leurs parcours et des expériences qu’ils ont accumulées dans les domaines qui sont aujourd’hui leurs.   LES MINISTRES BOUARÉ FILY SISSOKO, ABDEL KARIM KONATÉ, MOUSSA SINKO COULIBALY, TOGOLA JACQUELINE NANA TOGOLA, MOUSTAPHA DICKO Sur le terrain de la demande sociale, les Ministres Bouaré Fily Sissoko de l’Économie et des Finances, Abdel Karim Konaté du Commerce dit "Ampé" auront du pain sur la planche, tant ceux-là qui ont voté pour leur chef pour ne pas dire IBK, voudraient voir leurs soucis du quotidien régler tout suite et maintenant. Heureusement qu’ils sont pétris d’expériences, aussi n’auront-ils certainement pas la prétention de pouvoir tout résoudre, mais ils devraient faire de leur mieux pour que les Maliens retrouvent le sourire d’antan.   Dans la même veine, les Ministres Moussa Sinko Coulibaly de l’Administration Territoriale, Mme Togola Jacqueline Nana Togola de l’Éducation Nationale, et Moustapha Dicko de l’Enseignement Supérieur ont intérêt à avoir plusieurs cordes à leurs arcs, et à s’inoculer une bonne dose de "vaccin antidépresseur".   En effet, les politiques scrutent déjà l’horizon des législatives et l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (Aeem) n’entendrait certainement plus marcher pour exiger le retour des enseignants dans les classes, tout comme ces derniers, l’habitude étant une seconde nature, n’hésiteraient pas à exhiber leurs muscles, pardon leurs doléances en souffrance.   LES MINISTRES CHEICK OUMAR DIARRAH, ZAHABI OULD SIDI MOHAMED Mais fondamentalement, la réussite ou l’échec du Gouvernement Oumar Tatam Ly pourrait provenir des actions de deux hommes, en l’occurrence Cheick Oumar Diarrah de la Réconciliation Nationale et du Développement du Nord et Zahabi Ould Sidi Mohamed des Affaires Étrangères. Ces deux "maîtres maçons" seront les vrais artisans de l’architecture du nouveau Mali auquel les Maliens fondent beaucoup d’espoir.   Le Ministre Cheick Oumar Diarrah a déjà tracé le cadre de sa mission: faire tout pour réconcilier les Maliens et œuvrer au développement des régions du Nord, le tout dans un Mali uni et prospère, sans discrimination, sans exclusion à l’égard d’une quelconque ethnie, encore moins une religion.   Quant à Zahabi Ould Sidi Mohamed, lui qui a désormais la charge de défendre l’image du Mali et de l’amener à occuper sa place toute sa place dans le concert des Nations souveraines, ses principaux atouts résident dans son appartenance ethnique (Arabe), dans le fait qu’il est natif du Nord, et surtout dans son statut d’ancien rebelle qui aura juré fidélité et loyauté à la République du Mali.   Imprégné qu’il est des dispositions du  "Pacte National", il saura, en tant que Ministre des Affaires Etrangères et de  la Coopération Internationale, expliquer au  mieux au reste du monde ce qu’il en est  exactement de la réalisation des régions Nord du Mali.   Avec Zahabi, le monde comprendra mieux les mensonges et autres contre-vérités des rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla). Avec lui, le monde comprendra qu’il n’y a aucune purge ethnique dirigée contre les touaregs, encore moins d’autres ethnies du Mali. C’est en cela que son choix devient très judicieux. Le Président IBK et son Premier ministre doivent être salués pour cette ouverture d’idées et cette grande sagesse, dont les contours échappent à certains compatriotes.   Adama S. DIALLO