Note de lecture : Confidences d’un général !

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Après 36 années de carrière au plus haut sommet de l’État, il aurait pu de mon point de vue, donner sa part de vérité en se basant sur les faits, rien que les faits et laisser le lecteur faire sa religion de ces faits. Cela a manqué et le général n’en a visiblement cure. Il livre bataille et avec toutes ses armes.

Le général Yamoussa Camara a écrit sa part de vérité. On le sent très amer, très violent, très direct, sans gang, ni masque. Il cogne et sans état d’âme. On sent un homme déçu, déçu des coups bas et des compromissions des politiques. Il est blessé dans son honneur et cela au crépuscule de sa carrière.

Il est à l’aise dans l’écriture ; il ne fait pas de concession. Il est entier et direct. Il avoue qu’il ne sait pas tricher.

Pas de retenue. C’est comme s’il livrait sa derrière bataille et veut mourir avec les honneurs et tous les honneurs. Visiblement, il n’a pas pardonné et affiche sa vengeance. Il veut réhabiliter son honneur après sept longues années de détention pour un crime qu’il n’a pas commis mais victime, selon lui, d’un complot politique et d’un mensonge d’État. Il reprend sa revanche et de quelle manière ?

Si l’armée malienne n’a pas de munitions, lui, le général en a suffisamment. Il tire et tire. Ses cibles sont : SBM, IBK, la France, la presse, la justice … Les mots sont lourds, le général se déchaîne. Il tacle fort et cherche à faire mal. Ce n’est pas un livre. C’est un pamphlet.

Il rappelle ses origines, son éducation, les valeurs du Mandé, du « Malinké ».

D’IBK, il parle sans état d’âme. Il dit que ce dernier est un « fieffé menteur », il est  « folklorique ». Il est sans « honneur ni fierté ».

De SBM, il dit qu’il est « expert manipulateur », « le Machiavel national ».

De notre confrère Serge Daniel, il dira qu’il a un « ventre administratif et est corrompu »…

Le livre est bien documenté. Beaucoup de références bibliographiques. Le style est vivant. On sent un général cultivé. Même si par endroits, on assiste à une succession de citations qui embrouille presque le lecteur et qui n’apporte rien de nouveau. C’est comme si le général a fait le challenge de citer tous ses ouvrages lus pour convaincre le lecteur qu’il est solide sur le plan intellectuel.

Sur le ton du livre, il y a beaucoup à dire. L’édition aurait pu rectifier le tir mais elle a fermé les yeux sur. On sent une rancune tenace du général. Oui, l’écriture est un révélateur de personnalité. On arrive à camper le personnage, les états d’âmes, les lamentations et les frustrations du général-écrivain.

Après trente-six années de carrière au plus haut sommet de l’État, il aurait pu, de mon point de vue, donner sa part de vérité en se basant sur les faits, rien que les faits, et laisser le lecteur faire sa religion de ces faits. Cela a manqué et le général n’en a visiblement cure. Il livre bataille et avec toutes ses armes.

Que les plumes se libèrent pour le grand bonheur de notre démocratie !

Pardonnez mon impertinence !

Mohamed Attaher Halidou

Journaliste, Directeur de Publication du journal « Devoir de Vérité »

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