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Des soldats de la Minusma, le 1er juillet à Bamako. | REUTERS[/caption]
Les militaires maliens, campés au camp de la MINUSMA à Aguelhok, ont quitté pour rejoindre Tessalit sous escorte de la MINUSMA, ce mercredi 2 juillet. Cependant, les éléments du Général Gamou, une composante de l’armée, ont refusé de suivre la troupe.
Ils se sont dirigés vers leur base principale à Tabankhort à bord de trois véhicules sans escorte. Cent quatre-et-vingt militaires Maliens et 50 civils (hommes) ont trouvé refuge dans le camp de la MINUSMA, depuis la reprise de la commune d’Aguelhok le 22 mai par les groupes armés, notamment le MNLA et le HCUA.
La Rédaction
23ème Sommet de l’Union Africaine à Malabo : Une armée panafricaine bientôt sur les fonts baptismaux
Le 23ème Sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine qui s’est tenu le 26 juin 2014 à Malabo, en Guinée Equatoriale, a donné le ton, pour ce qui est de la résolution des crises sécuritaires africaines par les Africains eux-mêmes.
Les chefs d’Etat ont pris l’engagement historique de la création de la future force armée africaine de réaction rapide. Le dispositif provisoire à l’échelle continentale est désigné par l’acronyme CARIC (Capacité Africaine de Réponse Immédiate aux Crises). Malgré la bonne nouvelle, il n’ya pas de quoi se pavoiser pourtant. Il faut surtout craindre que la montagne n’accouche d’une souris, comme ce fut le cas avec le NEPAD. Le Talon d’Achille des institutions africaines en général est le manque de volonté politique de la part des chefs d’Etat qui en sont les acteurs, nonobstant la beauté et la pertinence des textes régissant lesdites institutions.
A l’appui de notre thèse, l’expérience malheureuse dont fut victime le secrétaire exécutif de la CEDEAO, le Guinéen Lansana Kouyaté. Riche de son expérience onusienne, celui-ci a voulu, au niveau sous-régional, initier une expérience de prélèvement de 0,50% sur toute importation à partir de pays tiers. C’était en vue de constituer un fonds devant permettre la prise en charge matérielle, humaine, logistique et financière de la force ouest-africaine.
Faute de volonté de la part des dirigeants, l’initiative alla à vau - l’eau. Aujourd’hui, force est de reconnaître que du Mali à la R.D. Congo, en passant par le Nigéria le mot «militaire» rime avec débâcle et humiliation.
Loin de jouer aux cassandres, à nos yeux, les chefs d’Etat africains réussiront difficilement le pari d’une armée continentale, à la hauteur de leurs ambitions, vu les querelles de leadership affichées par les uns et les autres, notamment entre l’Afrique du Sud et le Nigéria, d’une part, entre anglophones et francophones d’autre part, sans oublier le piteux état dans lequel se trouve la Grande Muette dans les différents Etats. Au fait, les armées subsahariennes souffrent de problèmes structurels.
Des soldats de parade, inaptes sous le feu !
De source crédible, les armées africaines sont nulles dans leur majorité, et les raisons en sont plusieurs. (Cf. JEUNE AFRIQUE N°2709 du 9 au 15 décembre 2012). Malgré cette mauvaise image, les armées nationales de certains Etats émergent du lot. Et nous devons leur tirer le chapeau. Ce sont celles de l’Afrique du Sud, du Kenya, de l’Ethiopie, de l’Ouganda, du Rwanda, du Ghana, de la Tanzanie, du Tchad et de la Mauritanie. « … remarquables les jours de défilé, inaptes sous le feu…’’ De l’avis de certains experts, ces Etats sont qualifiés de bons élèves. Selon la même source crédible, les Etats africains ont des soldats de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inaptes sous le feu.
A la lumière des crises malienne, somalienne, ivoirienne, nigériane et congolaise, des états-majors jusqu’aux hommes de troupes, des forces spéciales, en passant par les unités de soutien, le constat est amer, ils souffrent des 7 péchés capitaux : 1 commandement incompétent ; 2 renseignement négligé ; 3 logistique défaillante ; 4 équipement insuffisant ; 5 corruption endémique ; 6 gardes prétoriennes toutes puissantes ; 7 moral à zéro.
Avant de pondre l’idée d’une force panafricaine, lors du 23ème Sommet de Malabo, les chefs d’Etat auraient dû faire l’état des lieux des différentes armées nationales, et envisager la refondation de ces armées nationales qui souffrent de plusieurs maux. Une fois leur mise à niveau confirmée à l’aune d’une manœuvre conjointe sous-régionale, on pourrait alors parler de la création d’une armée continentale. Seulement de façon progressive par sous-région, comme naguère l’ECOMOG en Afrique de l’ouest, dans les années 80- 90. A notre sens, notre salut sécuritaire commun est à ce prix.
Par Mohamed Koné
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