Révolutions : de palais à Sadi

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Coqueluche et fierté des habitants de Kolondiéba, le député Oumar Mariko, aussitôt revenu de Kidal, a conquis la direction de son parti. C’était à l’issue du dernier congrès qui s’est exceptionnellement tenu à Sikasso. Le docteur secrétaire général a arraché au cinéaste ce qui ne lui a en réalité jamais appartenu puisque l’ancien leader estudiantin n’a jamais joué que le premier rôle dans le parti des révolutionnaires. Mais, le bouleversement du Kénédougou aura été une véritable révolution de palais avec un renversement sans le grand bruit qu’on connaît habituellement aux formations en des circonstances similaires. Le gentleman agreement n’est peut-être pas fortuit. Il  vise probablement à renforcer la carapace d’Oumar Mariko contre les vicieuses affaires qui le suivent comme son ombre et dans le cadre desquelles il n’échappe à la levée d’immunité que grâce à la mansuétude du Rpm, son puissant partenaire de la majorité présidentielle.

La baraka de Mamadou

Gassamba

Le député élu à Yélimané est peut-être passé entre les jambes de l’éléphant. Objet d’une levée d’immunité pour laquelle une commission ad hoc est même à pied d’œuvre a beaucoup avancé,  Mamadou Awa Gassama Diaby pourrait pour la énième fois échappé à la mesure. Au grand regret du Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily, qui a poussé l’instigation jusqu’à montrer publiquement la voix à suivre pour traquer le gênant député de l’opposition. S’il n’est pas lâché par ses collègues dans les jours à venir, l’honorable Diaby ne le devra qu’à l’atmosphère délétère et l’esprit de corporation instaurés dans les rapports députés-magistrats par le dernier épisode pugilistique entre le juge de Ouéléssebougou et un parlementaire originaire de la même localité. Reste à savoir si Mamadou Awa Gassama tiendra compte de cette baraka divine au point de revoir son agressivité politique qui attire tant de menaces et d’hostilités.

Mara-Tréta,

le marquage

à la culotte

Depuis qu’ils se côtoient au sein du même gouvernement, le Premier ministre et le ministre du Développement ne cessent de rivaliser d’ardeur à l’offensive de charme. Quand ils sont du même voyage, leur rivalité prend même des accents puérils car les deux compères ne se lâchent jamais des yeux tout au long du périple : l’un soupçonnant l’autre de profiter de sa position dominante pour grappiller dans les rangs de ses militants. Même quand leurs chemins ne se croisent pas, la méfiance est si gigantesque que leurs rivalités se manifestent également à distance. Chacun crée de son côté les conditions pour se retrouver au contact des masses à l’intérieur en suscitant des déplacements dont l’utilité est pour le moins discutable parfois. Finalement Mara et Tréta sont les deux éléments du gouvernement les plus actifs sur le terrain. Peut-être plus pour leurs desseins politiques respectifs que pour les besoins de leurs missions régaliennes.

Le bilan d’ATT

sans complaisance

Il est des circonstances qui imposent l’objectivité. C’est le cas par exemple pour les épreuves de vérité auxquelles les membres du gouvernement sont soumis à l’Espace d’interpellation démocratique. Pris à la gorge par les assauts à peine tenables des organisations de la Société civile, le ministre en charge du Développement social, M. Konaté, s’en est vaillamment et très brillamment sorti grâce à l’énumération d’indicateurs sociaux éloquents à tous points. Chiffre à l’appui, le ministre a pu démontrer avec brio que les indices de développement humain ont connu un bond spectaculaire ces dix dernières années, selon toutes les enquêtes conduites dans différents domaines. Ce faisant, le ministre aura si bien étalé le mérite du régime ATT qu’on est en droit de s’interroger : pourquoi diantre il est poursuivi pour haute trahison ?

L’électricité devient

consommable au Mali

Le prix du kilowatt a visiblement repris l’ascendeur dans le sens inverse, selon beaucoup d’observateurs. Quoique le paiement se fasse de moins en moins par facture et après consommation, les nombreux usagers de compteur prépayé ressentent également à travers la durée de leurs rechargement qu’une baisse conséquente des prix est effective depuis quelques temps. Elle ne découle pas d’une mesure librement consentie par les hautes autorités mais d’un combat âprement mené par la centrale syndicale de l’Untm, lors de son bras de fer avec le gouvernement. On peut toutefois s’interroger sur l’impact de cette concession de taille sur les recettes de l’Etat et les équilibres macroéconomiques si chers aux partenaires techniques et financiers.

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