Après le choix du FEC pour les élections générales de 2012 : Les partis politiques exigent un mécanisme sûr d’identification des électeurs
La 4ème réunion de la Commission consultative du cadre de concertation du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales/partis politiques s’est déroulée hier, mardi 5 juillet, dans la salle de conférence du Gouvernorat du district de Bamako. C’était sous la présidence du ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, en présence du ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté. La rencontre a permis aux représentants de la classe politique d’examiner le rapport du Comité d’experts pour le choix du fichier électoral et d’exprimer leurs positions. Il apparaît que la plupart des formations politiques exigent du gouvernement de prendre des mesures appropriées pour l’identification des électeurs.
La rencontre a commencé par l’intervention du ministre Kafougouna Koné qui a remercié les représentants des partis politiques pour avoir honoré de leur présence cette réunion. L’ordre du jour, arrêté en 3 points, comprend l’adoption du compte rendu de la dernière réunion, la 3ème du genre, le point d’information sur les travaux du «Comité d’experts du Cadre de concertation des partis politiques, de la société civile et du MATCL pour le choix d’un fichier électoral consensuel» et les questions diverses.
Au premier point, il a été procédé à la lecture du compte rendu de la réunion n° 3, suivie de discussions diverses dont le point relatif au souhait (exprimé par le ministre quant à la composition du Comité de relecture de la loi électorale) par des juristes.
Concernant les travaux du comité d’experts, un compte rendu et des recommandations ont été présentés aux représentants des partis politiques. Le Comité d’experts, après des visites d’écoute et d’échanges auprès des administrations électorales (MATCL-DGE et Centre de traitement des données du projet Ravec) a porté son choix sur le «fichier électoral existant»; puisqu’il leur était apparu matériellement impossible d’achever le projet d’élaboration d’un fichier électoral à partir du RAVEC et respecter les délais constitutionnels. Le Comité a assorti son choix de recommandations diverses. Parmi celles-ci, c’est la garantie de l’identification correcte de l’électeur qui a été le dénominateur commun des préoccupations exprimées par les représentants des formations politiques.
Pour le Pr Younouss Hamèye Dicko du RDS, le chef du projet RAVEC doit rendre compte à la nation malienne. «Il n’a pas dit pourquoi le travail du RAVEC n’est pas terminé. Des milliards y ont été injectés. On nous a fait nourrir des espoirs; puis aujourd’hui, on vient nous raconter, après un travail de touriste et de visites guidées des experts que nous avons mandatés, que le RAVEC n’est plus possible. Nous prenons acte du rapport des experts tout en désapprouvant fortement la manière dont ce rapport a été rendu public. Nous sommes déçus de voir comment ce travail a été détourné de son objectif».
Pour d’autres intervenants, on parle de «Fichier électoral consensuel (FEC)» qui n’est pas le RACE mais le RACE amélioré. Comment améliorer le RACE si ce n’est pas en y intégrant des données biométriques? Ceci rejoint la recommandation du Comité d’experts relative à la garantie de l’identification correcte des électeurs.
Mamaye Kassogué des PUR et du PARI, Abdoulaye Amadou Sy des PUR et du MPLUS-RAMATA ont abondé dans le même sens. «Dire que le RAVEC ne sera pas achevé dans le délai constitutionnel, je n’y crois pas; quand on sait que nos experts étaient partis en tourisme dans la mesure où ils n’étaient pas autorisés à entrer en possession des données; ils ne pouvaient même pas toucher un clavier d’ordinateur ...», dira M. Kassogué.
Pour Choguel Maïga du MPR, il est nécessaire que le Comité remette aux représentants des partis politiques son rapport intégral. Les problèmes politiques, surtout dans un contexte électoral, a-t-il indiqué, sont des problèmes de confiance. Lorsqu’il n’y a pas de confiance entre les partis politiques et le Gouvernement, même si on nous dit la vérité, on se posera la question de savoir ce que l’interlocuteur a derrière la tête.
«Nous prenons acte du choix des experts avec la confiance instaurée par le Gouvernement grâce au dialogue du cadre de concertation. Il faut à présent un suivi permanent du reste du processus. On sait désormais qu’il est matériellement impossible d’organiser les élections dans la délai constitutionnel avec un fichier issu du RAVEC. Il faut maintenant recenser toutes les méthodes de fraudes des élections et y trouver des parades; toujours dans un cadre de concerations permanent». D’autres intervenants comme Abba Touré du CNID, Abdoulaye Maco de RAMAT, Amadi Sidibé du RDR, Mme Diallo du parti écologiste et d’autres représentants de partis ont exprimé diverses préoccupations relatives aux améliorations à apporter au ... FEC.
Bruno D SEGBEDJI
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