Dioncounda candidat, IBK reconduit, Modibo indécis et 40 partis déterminés : Calculs et stratégies pour 2012
‘’Maintenant que le candidat de l’Adéma-pasj est connu, beaucoup de leaders politiques devraient revoir leur stratégie ‘’ nous a confié un cadre du Parti africain pour la solidarité et la justice, dès la nomination de Dioncounda Traoré, candidat du parti. La remarque, qui n’est pas dénuée de fondement oblige la classe politique à revoir son positionnement politique par rapport aux échéances électorales qui se rapprochent.
La désignation du candidat de l’Adéma et le congrès du Rpm, deux instances de partis dits grands tenus simultanément pourraient en effet, mettre ces formations, en ordre de mobilisation, donc en position de force, avant l’heure. Faudrait-il donc que les partis se laissent distancer par ceux qui sont souvent considérés comme les poids lourds de la classe politique malienne ? Le président du Pari, Mamaye Kassogué, avait tenu à signaler que la dénomination de grand parti pourrait induire certains en erreur.
Il avait notamment mis l’accent sur la détermination et l’initiative d’une cause nationale. C’est vrai qu’il parlait du fichier électoral, au cours de la conférence de presse animée par les 40 partis politiques, vendredi dernier, au Centre international de conférence de Bamako. Mamaye Kassogué avait malgré tout attiré l’attention sur la pertinence des motivations politiques, dans l’intérêt du pays. Un chef de parti politique qui avait longtemps séjourné en Côte d’Ivoire, avait, à l’occasion, souligné que la grandeur d’un parti ne signifiait pas aligner des 4/4 et distribuer de l’argent à tour de bras.
N’a-t-il pas perdu de vue certaines réalités du pays ? C’est vrai que la question d’une candidature unique avait été posée aux 40 partis politiques. Ces partis avaient assuré que, que pour eux, la réunion ne portait pas sur la candidature unique. Ils avaient affirmé aux journalistes, que l’objet de la conférence de presse était de leur donner lecture de leur contribution pour un fichier consensuel et fiable et l’organisation d’élections générales transparentes en 2012. Pourtant, le contexte politique est en train de bousculer les formations, contraintes de réfléchir par rapport à leurs stratégies. Il faut signaler que les nouvelles formations politiques, dont celles dirigées par Soumana Sacko, Cheik Modibo Diarra et Moussa Mara, qui ont un réel potentiel en matière de mobilisation d’associations et de propositions de changement, figurent dans ce groupe des 40.
Faut-il trouver là l’occasion de tisser de nouvelles stratégies d’alliance avec ces jeunes partis ou nouer des alliances susceptibles de contrecarrer des Abeilles qui clament déjà victoire avant les élections de 2012 ? Au demeurant, le slogan de la lutte contre la corruption, répété avec force par les partis dirigés par Soumana Sacko et Moussa Mara et dont les populations attendent toujours la concrétisation, peut-il, par exemple, être un facteur d’alliance entre ces 2 partis ? Le parti Sadi se positionne comme opposition crédible. Vers quelles alliances, si l’on sait que la mise en place de la Ceni peut être déterminante, ce parti convergera-t-il ?
Une chose est sûre et Ibrahim Boubacar Kéita en est convaincu : aucune formation politique ne pourra seule gagner la prochaine élection présidentielle. En effet, obtenir la majorité absolue des voix au premier tour, avec la flopée de candidatures prévisibles, est aujourd’hui une illusion. Les alliances seront donc très déterminantes. En fait, vu les circonstances et un contexte favorable à la mobilisation des militants de l’Adéma et du Rpm, les regroupements de partis politiques se trouvent à la croisée des chemins, pour ne pas dire contraint de se situer, dans les alliances possibles, pour ne pas se laisser distancer politiquement. Pourtant, l’Urd et le Rpm, issus de la Ruche, pourraient faire table rase de leurs différends avec l’Adéma-pasj et proposer une alliance électorale, pourquoi pas avec le Parena, puisque l’idée suit son cours, dans la perspective d’un second tour.
Peut être aussi que le regroupement des 40 partis aurait un sérieux atout dans la mesure où il pourrait se révéler comme une force de persuasion, compte tenu des concertations menées ensemble, aussi bien sur le fichier électoral que sur les réformes constitutionnelles. Si ces partis politiques sont arrivés à s’entendre sur plusieurs points, ne pourraient-ils, donc pas former un bloc et bousculer toute hiérarchie politique ? En fait, chaque formation politique se trouve aujourd’hui face à une question : ‘’ Avec qui composer pour les élections de 2012 ? ‘’ Peut être, a dit Younouss Hamèye Dicko, même s’ils n’y pensent pas pour le moment, ils pourraient bien proposer une candidature unique. N’occultons pas le cas des Indépendants, dont Modibo Sidibé pourrait être une tête de proue et les partis non regroupés qui devraient tous cogiter et très rapidement, pour ne pas rester en panne lors des élections générales qui approchent et dont les singletons seront éliminés d’office.
Baba Dembélé
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