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Ahmadou A Diallo, Soumaila Cissé et Tieblé Dramé écoutant les jeunes au Cadre de concertation[/caption]
Deux crises majeures ont secoué le Mali en 2012. Il s’agit de la crise politique consécutive au coup d’Etat de la junte militaire de Kati et la crise sécuritaire liée à l’annexion des 2 /3 du territoire par un conglomérat de groupuscules hétéroclites aux agendas et aux revendications antinomiques. L’objectif était de détacher une partie du reste du Mali pour en faire un « no man’s land » sahélien où se côtoieraient narcotrafiquants, jihadistes et indépendantistes. Si la première crise a connu un dénouement heureux avec le retour à l’ordre constitutionnel avec l’élection du Président IBK et des députés à l’Assemblée Nationale, la seconde crise est loin de connaitre son épilogue à cause de sa complexité et surtout des intérêts géostratégiques des acteurs sur le terrain. C’est tirant les leçons de ce passé récent que tous les observateurs de la scène politique malienne sont arrivés à la conclusion qu’il fallait donner un sens à notre démocratie en permettant à la majorité élue sur la base de son programme de développement, de gouverner et à l’Opposition de veiller au grain, critiquer et surtout proposer des solutions alternatives pour la bonne gouvernance. Va-t-on alors fouler aux pieds ces principes sacro-saints de la Démocratie ? La réponse doit être que non car l’Opposition ne devrait jamais accepter de rentrer dans un gouvernement dont la gestion a été passée au crible et taxée de régime à scandales. En acceptant la main tendue du Président de la République, elle donnerait alors raison à ses détracteurs qui pensent que tous ces bruits n’avaient d’autres finalités que de se rapprocher du gâteau. Une telle naïveté politique risquerait fort bien de discréditer à jamais l’Opposition et l’alternance qu’elle souhaite incarner. Le Mali vient de très loin et aucun sacrifice ne devrait être de trop pour sauver la Patrie en danger. Pour parler de Démocratie, il faut bien qu’il y ait une Majorité qui gouverne et une Opposition qui critique. Le Président de la République en tendant la main à l’Opposition pour un gouvernement d’union nationale, semble reconnaitre par-là, qu’il y a une véritable incapacité de sa majorité à traduire en actes concrets les engagements de sa campagne. Penser alors que le salut ne peut venir que de la conjugaison de l’intelligence collective de toutes les forces politiques, toutes obédiences confondues, pour sortir le pays de son marasme politico-sécuritaire équivaudrait à une légitimation du combat politique de l’Opposition. IBK en prenant cette résolution d’un appel au secours désavoue non seulement sa majorité mais exprime surtout sa désapprobation des stratégies politiques menées jusqu’ici par son gouvernement.
Plaise à Dieu d‘animer l’Opposition politique de sentiment patriotique d’oser refuser de venir à la soupe commune quand une bonne partie du peuple compte sur elle pour proposer une autre alternative à la gouvernance actuelle du pays.
Youssouf Sissoko.