L’Adema et le scénario catastrophe
Dioncounda président. Iba N’Diaye, président de l’Assemblée nationale. Sékou Diakité premier ministre.
Voici en effet le « scénario catastrophe » rêvé par certains confrères de la place pour, semble-t-il, circonscrire le feu qui couve à l’Adema depuis l’ouverture de ses fameuses primaires. Une compétition à forte intensité « passionnelle » opposant le président du parti (depuis 11 ans, s’il vous plait) à trois autres mousquetaires. Si de nombreux députés du parti se sont réveillés jeudi avec un tel « canular » brandi sous leurs yeux interloqués, un seul commentaire dominait ce jour-là tous les débats au parlement. Ce coup-là ne peut venir en réalité que du côté des « ennemis » de leur formation-phare, aujourd’hui passés maîtres dans l’art de la désinformation et de l’intoxication d’une opinion largement acquise à la candidature de Dioncounda Traoré. Certains parmi les plus perspicaces pensent plutôt que cette « information » distillée depuis quelques jours « à dose homéopathique » par certains medias de la place n’est qu’une manœuvre de plus de l’ex-ministre Sékou Diakité qui veut se sauver la face devant son inéluctable défaite humiliante et tonitruante qui se profile à l’horizon. « Les royaumes meurent sire comme les rois », disait Bossuet. Mais pourquoi cette «cabale » est-elle dangereuse pour l’Adema ? Tout le monde sait que dans le contexte politique actuel, aucune formation politique prise isolement (fût-ce l’Adema) ne peut à elle seule gagner les élections présidentielles de 2012. En 2002, c’est la coalition Espoir 2002 qui a soutenu le général au second tour contre le candidat officiel de l’Adema. Cinq ans plus tard, ce fut le tour d’une forte coalition politique composée des plus gros mastodontes de notre échiquier politique qui apporta son soutien « indéfectible » au président ATT. Ce rappel judicieux offre désormais la preuve qu’une alliance politique de grande envergure est quasiment « indispensable » si l’on veut réellement gravir les marches de Koulouba. Ce scénario sera davantage plus vrai au second tour. L’Adema aura forcément besoin des partis qui se rapprochent tout au moins idéologiquement d’elle. C’est pourquoi beaucoup d’observateurs avertis pensent qu’une candidature de Dioncounda Traoré permettra du coup de recréer le mouvement démocratique autour de sa personne. Ce scénario catastrophe sorti tout droit de l’imaginaire de certains confrères n’est surtout pas envisageable au sein d’une formation qui cherche par tous les moyens à élargir la grande famille Adema. Cette fausse information accrédite la regrettable idée que l’Adema est un parti boulimique, prêt à tout rafler et à ne réserver que de menus fretins à des partenaires politiques. Mais, même si « par extraordinaire » cette « rumeur » (ce qui serait plus exact) était fondée, il me parait plus raisonnable de penser en premier lieu à l’ex-ministre Ousmane Sy, (élu municipal à Bandiagara et actuel secrétaire politique de l’Adema) pour hériter du prestigieux poste de président de l’Assemblée nationale.
Par Bacary Camara
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